Les bouffées de chaleur sont probablement l’un des symptômes de la ménopause les plus incommodants. En plus de la chaleur soudaine plus ou moins intense au niveau du thorax, du cou et du visage, elle s’accompagne chez plusieurs de rougeur et de transpiration abondante. Ses manifestations durent généralement entre 5 et 15 minutes et peuvent survenir plusieurs fois par jour. Plus les bouffées sont fréquentes, plus elles ont un impact sur la qualité de vie. Fatigue, irritabilité, difficulté à se concentrer, troubles du sommeil et inconfort en société y sont d’ailleurs souvent associés.
«Les bouffées de chaleur sont causées par le déficit en œstrogènes, des hormones importantes dans la régulation de la température corporelle», précise la Dre Sophie Desindes, gynécologue-obstétricienne et professeure titulaire à la faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke. Selon l’Association des obstétriciens et gynécologues du Québec, de 60 % à 80 % des femmes en ménopause en sont incommodées à divers degrés. Chez la majorité d’entre elles, ce symptôme durera entre deux et six ans. Mais chez d’autres, il persiste bien au-delà. On estime que 20 % des femmes de 60 ans et plus, et 10 % des femmes de 70 ans et plus, subissent encore des bouffées de chaleur.
Nos 10 solutions
1 L’hormonothérapie de remplacement (HTR)
Elle vise à corriger le déficit en œstrogènes. C’est actuellement l’option la plus efficace pour combattre les bouffées de chaleur. «Les femmes ayant encore leur utérus reçoivent de l’œstrogène et de la progestérone, tandis que celles qui ne l’ont plus prennent uniquement de l’œstrogène, explique la Dre Desindes. Le plus difficile, c’est de trouver le bon dosage. Mais on y arrive! Et plus l’hormonothérapie est commencée tôt, plus elle procure des bénéfices.» Certaines femmes hésitent à y recourir, en raison, notamment, du risque de cancer du sein. Qu’on se rassure: cette augmentation du risque apparaît seulement après cinq ans d’utilisation. On pourrait donc commencer une hormonothérapie, puis cesser après trois à cinq ans pour évaluer si les symptômes sont encore présents ou si l’on peut se passer de médication à l’avenir. «Même après cinq ans d’hormonothérapie, le risque reste minime, soutient la Dre Desindes. On parle de 8 cas de plus pour 10 000 femmes. Aujourd’hui, on connaît mieux les hormones et on les prescrit à des doses beaucoup plus faibles qu’autrefois, ce qui réduit sensiblement le danger et permet de proposer le traitement à long terme à celles qui en ont vraiment besoin.» Un bon suivi médical achèvera de rassurer les plus hésitantes.
2 Les médicaments non hormonaux
Certains antidépresseurs, antihypertenseurs et antidouleurs diminuent les bouffées de chaleur. «Ils sont moins efficaces que l’HTR, mais plus que le placebo», déclare la Dre Desindes. Une option intéressante, donc, pour celles qui ne veulent pas ou ne peuvent pas recourir à l’hormonothérapie.
3 L’alimentation
Certains aliments et breuvages peuvent déclencher les bouffées de chaleur, mais aussi influencer leur intensité. Les boissons et les mets chauds ou épicés, la caféine et l’alcool font notamment grimper la température corporelle. La naturopathe Marcelle Demers conseille d’ajouter en prévention à notre menu des oméga-3, de l’huile de bourrache de même que des légumes et des fruits frais, idéalement à faible indice glycémique. «En ce qui concerne les phytœstrogènes (soja, tofu, graines de lin), les recherches n’ont pas montré d’effet significatif, note la Dre Desindes. Néanmoins, plusieurs femmes trouvent que la consommation d’aliments riches en phytœstrogènes leur apporte un certain soulagement. Autant dès lors les intégrer au menu!»
4 La phytothérapie
Certaines plantes renferment des substances œstrogéniques qui réduisent les bouffées de chaleur sur une courte période. «C’est le cas du trèfle rouge, de la sauge officinale et, surtout, de l’actée à grappes noires», indique Marcelle Demers. Le dosage peut toutefois varier d’une personne à une autre. Sans compter que plusieurs plantes peuvent interagir avec certains médicaments ou entraîner des effets secondaires. On s’informe donc auprès de son pharmacien ou de son naturopathe.
5 L’activité physique
Plusieurs recherches confirment que l’activité physique régulière réduit la fréquence et l’intensité des bouffées de chaleur. Sans compter qu’elle favorise le maintien d’un poids santé… Or, on sait que les femmes ayant de l’embonpoint ou souffrant d’obésité connaissent davantage de bouffées de chaleur.
6 L’autohypnose
De plus en plus d’études tendent à démontrer également les bienfaits de l’hypnose sur les bouffées de chaleur. Outre des séances d’hypnose thérapeutique, on peut essayer l’autohypnose. Quand on sent venir une bouffée de chaleur, on ferme les yeux, on respire profondément et on visualise des images rafraîchissantes (par exemple, une scène d’hiver) ou relaxantes.
7 Le yoga
«Le stress constitue un élément déclencheur, rappelle Marcelle Demers. Il est donc important de déstresser, et le yoga peut nous aider à y arriver.» D’après une étude américaine menée à l’Université de San Francisco, faire du yoga chaque semaine diminuerait même le nombre de bouffées de près de 30 %!
8 L’acupuncture
En médecine traditionnelle chinoise, les déséquilibres hormonaux sont attribués à une déficience du foie et des reins. «Les traitements d’acupuncture consistent à rééquilibrer et à renforcer l’énergie de ces organes afin de diminuer les bouffées de chaleur», indique Marcelle Demers. Les résultats dépendent toutefois de la sévérité des symptômes et de la réceptivité de chacune au traitement.
9 L’arrêt du tabac
Les fumeuses ressentent beaucoup plus de bouffées de chaleur que les non-fumeuses. «Même si les ovaires ne produisent plus d’œstrogènes en post-ménopause, les glandes surrénales, elles, convertissent certaines hormones en œstrogènes, explique la Dre Desindes. Or, une enzyme générée par le tabac dans le foie les détruit, ce qui explique en partie pourquoi les fumeuses ont plus de bouffées.»
10 À tenter aussi
On garde la chambre fraîche la nuit, on étend plusieurs couvertures plutôt qu’un gros édredon, on s’habille en multicouches pour pouvoir enlever un vêtement au cas où, on limite les bains et les douches chaudes, on privilégie les vêtements en fibres naturelles, et on se munit d’un éventail, de lingettes humides ou d’un brumisateur.
Et ben, ce n’est pas réjouissant !!
j’ai 82 ans , bouffées de chaleur assez pour mouillé mon chignon bien tannée merci de vos conseils je vais essayer oméga3