Jean-Charles, 60 ans, est retraité depuis septembre 2006. Il attend que sa femme Nicole, 59 ans, quitte son travail d’enseignante. L’heureux événement se produira le 1er juillet. S’ils ne sont pas riches, Nicole et Jean-Charles sont néanmoins sans souci financier. Leur actif net se chiffre à 400 000$, composé de REER et d’un compte de retraite immobilisé (CRI) totalisant 250 000$, ainsi que d’une maison entièrement payée de 150 000$.
Ils bénéficient chacun d’une rente de retraite d’employeur qui leur procurera un revenu à vie, auquel s’ajoute les prestations de retraite du RRQ. Une fois pleinement à la retraite, le couple touchera des revenus de 44 000$ annuellement. Comme leurs dépenses personnelles et celles de la maisonnée se chiffrent à environ 40 000$ par année, Nicole et Jean-Charles ont assez d’argent pour vivre leur retraite confortablement.
Pourtant, notre couple n’a pas hésité à consulter Mario Dufour, B.A.A., planificateur financier et conseiller principal au Groupe Investors de la région de la Mauricie et du Centre du Québec. Pourquoi ? «Parce que Nicole et Jean-Charles sont inquiets de nature. Ils craignent de tomber malades et de représenter un fardeau pour leurs fils, ce à quoi ils s’objectent complètement. Ils voudraient aussi leur laisser le plus d’argent possible lorsqu’ils mourront.» Question: peuvent-ils faire ces deux choses à la fois sans se ruiner? Mario Dufour s’est penché sur le cas.
La maladie d’abord. C’est incontournable: au Québec, il faut payer pour recevoir des soins, surtout si l’on est une personne aînée. En CHSLD, par exemple, tout contribuable est financièrement mis à contribution, qu’il soit à faible revenu ou non. Quant aux personnes qui préfèrent demeurer chez elles pour affronter des maladies graves, elles doivent en supporter le coût. «Le patrimoine de Nicole et de Jean-Charles fondrait comme neige au soleil si une telle éventualité se présentait», constate Mario Dufour. Il recommande la souscription d’une assurance de soins de longue durée. Le produit retenu prévoit le versement de prestations si l’assuré:
- est «physiquement dépendant», c’est-à-dire incapable, sans l’aide d’une autre personne, d’accomplir deux ou plusieurs des activités de la vie quotidienne, comme se laver, s’habiller, se nourrir, se déplacer, se servir des toilettes, etc.;
- a besoin d’une surveillance constante en raison d’une altération de ses facultés mentales.
La prestation est de 500$ par semaine par personne pour une durée limitée de 100 semaines. Elle sera versée après un délai d’attente de 30 jours dans le cas de nos retraités. Prime annuelle: 2 892$ par année.
Mario Dufour fait remarquer que 100 semaines, cela ne représente que 2 ans. Or, une dépendance physique ou une altération des facultés mentales (comme le cause la maladie d’Alzheimer) peuvent s’étendre sur une bien plus longue période de temps. «C’est une question de budget. Pour obtenir une couverture viagère, il faudrait payer une prime plus élevée ou encore réduire la prestation hebdomadaire afin de conserver la même prime.»
Protéger la succession
Protéger la succession
L’héritage ensuite. Au premier décès, tous les actifs «rouleront» dans les mains du conjoint survivant. Impact fiscal: 0$. Mais au deuxième décès, ce sera une tout autre affaire. En effet, la succession passera alors des parents aux enfants. La maison ne causera pas de problème d’impôt, puisque, en tant que résidence principale du défunt, le gain en capital issu de sa disposition présumée sera exonéré d’impôt. Mais l’argent qui se trouve dans les REER et le CRI, lui, sera désenregistré et constituera un revenu imposable.
Selon les estimations de Mario Dufour, les REER et le CRI, après décaissements obligatoires à partir de 71 ans, vaudront 200 000$ au deuxième décès. L’État réclamera près de la moitié de ce montant; la succession héritera donc de 100 000$ seulement. Est-il possible de limiter cet impact fiscal? Oui, à l’aide d’une assurance vie de 100 000 $ payable au deuxième décès. Cette police revient à 1 408$ par année, prime fixe garantie à vie.
Savoir utiliser ses actifs financiers
Résumons. Avec la solution proposée, le couple peut calmer son inquiétude quant à sa santé en souscrivant une assurance de soins de longue durée au coût de 2 892$ par année. Il protège également sa succession à l’aide d’une assurance vie de 1 408 $ par année. Facture totale: 4 300$ par année. Au dernier décès, la succession héritera, net d’impôt :
- de la résidence principale du défunt (que la succession pourrait désigner à son tour comme résidence principale);
- de 100 000$ provenant des REER et du CRI;
- de 100 000$ payés par la compagnie d’assurances.
Nicole et Jean-Charles sont satisfaits des recommandations de Mario Dufour. Mais ils se demandent s’ils ont les moyens de s’offrir de telles protections: 4 300$ par an, c’est beaucoup d’argent!
Encore une fois, le couple n’a pas à s’en faire. La facture, ce sont les REER et le CRI qui vont s’en charger. Mario Dufour explique que les placements enregistrés, s’ils sont correctement diversifiés, rapporteront 6% de rendement par année. Si les REER et le CRI ensemble conservent un solde moyen de 200 000$, cela représente 12 000 $ de revenus par année, de quoi payer amplement l’assurance de soins de longue durée et l’assurance vie. Bien entendu, la facture de 4 300$ sera payée en argent après impôt. Cela veut dire que, pour obtenir 4 300$ net, le couple doit retirer entre 5 700$ et 5 800$ de ses REER et de son CRI. Même là, le rendement compense la sortie de fonds.
Mise à jour: décembre 2008
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