Insuffisance cardiaque: quand le coeur fait défaut

Insuffisance cardiaque: quand le coeur fait défaut

Par Sandrine Champigny

Crédit photo: Towfiqu barbhuiya via Unsplash

L’insuffisance cardiaque fait partie des afflictions les moins bien diagnostiquées. Pour faire la lumière sur cette maladie qui touche 750 000 personnes au pays, entrevue avec le Dr Nicolas Noiseux, chirurgien cardiaque au CHUM et porte-parole de Cœur + AVC.

«Le cœur est une pompe qui fonctionne 100 000 fois par jour, comme un moteur pompe pour faire avancer la voiture, le cœur pompe le sang», illustre simplement le Dr Noiseux. Les personnes victimes d’insuffisance cardiaque vivent avec une condition qui empêche leur corps de fonctionner suffisamment pour maintenir les activités normales. «C’est comme si une voiture quatre cylindres en avait seulement un qui fonctionnait. On peut se stationner, certes, mais on n’ira pas sur l’autoroute», poursuit l’expert.

Considérée comme une maladie chronique, l’insuffisance cardiaque se manifeste via des symptômes qui peuvent sembler anodins, mais qui doivent être pris au sérieux. On note parmi les symptômes:

  • Essoufflement
  • Fatigue
  • Jambes enflées (marques de bas sur les jambes, par exemple)
  • Troubles digestifs
  • Satiété rapide
  • Gain de poids
  • Augmentation de la fréquence de réveil dans la nuit

 

Une maladie qui touche tout le monde

Si on la diagnostique rapidement, on peut en ralentir ou en empêcher la progression et plutôt traiter la cause, précise le Dr Noiseux. Parmi les facteurs de risques, les mauvaises habitudes de vie, notamment, mais également des infections virales ou des maladies auto-immunes.

Le message que le Dr Noiseux souhaite porter, c’est que l’insuffisance cardiaque peut toucher tout le monde. «C’est une maladie dont les femmes sont aussi atteintes. Chez la femme les maladies cardiovasculaires sont plus graves et elles ont plus de chances d’en mourir que l’homme. Et ce n’est pas seulement une maladie qui touche les patients âgés», rappelle-t-il.

Si l’insuffisance cardiaque reste méconnue, elle n’en demeure pas moins largement répandue. Au pays, on dénombre 100 000 nouveaux cas par année. «C’est quelque chose qui est pandémique: l’insuffisance cardiaque fait plus de morts que la COVID. Moi par exemple, je vois des patients qui en sont atteints tous les jours», souligne le chirurgien au CHUM.

 

Inégalité des soins

Le flambeau que porte le Dr Noiseux, c’est aussi celui de l’iniquité des soins à travers le Québec. «Si vous habitez en Gaspésie, à Kuujiuaq, vous n’avez pas accès aux mêmes ressources que les gens qui habitent dans les grands centres. Il y a des disparités et des inégalités géographiques. On a beau être en 2022, la science est avancée, mais au Québec, il reste des inégalités», martèle le porte-parole. La solution? La recherche, bien sûr, et l’espoir, qui guide les journées du médecin spécialiste. «Il y a énormément de recherche en cours en prévention et en traitement, avec des nouveaux appareils» illustre-t-il. Et pour y contribuer, il lance un appel à ceux qui voudraient s’impliquer auprès de la Fondation des maladies du cœur. «On a besoin de donateurs, mais aussi de bénévoles. On a besoin d’aide à tous les niveaux.»

Pour plus d'infos: coeuretavc.ca.

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