Aussi appelé luge scandinave ou trottinette finlandaise, ce petit traîneau sur patins très populaire en Europe du Nord gagne de plus en plus d’adeptes au Québec. C’est le temps ou jamais de l’essayer. Allez hop, on glisse!
«Certaines personnes vont au spa pour se détendre, moi, je me promène en trottinette des neiges durant l’hiver, raconte Laurent Trottier, 68 ans. Ce sport a toujours été pour moi un moyen d’évasion, une source de bien-être, et c’est encore le cas aujourd’hui. On peut découvrir les paysages à notre rythme. Quand je me retrouve seul dans la forêt, en pleine nature, je me dis que c’est ça, la vraie vie!»
Cet enseignant en éducation physique désormais retraité a découvert la liberté – et le plaisir ! – que lui pro- cure la pratique de la luge scandinave il y a une trentaine d’années. Durant les mois d’hiver, M. Trottier sillonne facilement de 50 à 60 km par semaine sur sa trottinette des neiges. L’an der- nier, il a parcouru un total de 560 km. «Avant, je courais des marathons. Maintenant, j’utilise la trottinette des neiges pour m’entraîner. C’est parfait, d’autant plus que c’est beaucoup moins dur pour les articulations que la course», affirme celui qui a longtemps été propriétaire d’un centre de mise en forme pour les personnes de 50 ans et plus.
Un sport accessible à tous
David Buisson, copropriétaire de La Glisse, une boutique spécialisée en trottinettes finlandaises, compte plusieurs têtes grises parmi sa clientèle. «J’avais écrit sur le site internet de l’entreprise que ce sport était parfait pour les 3 à 83 ans, dit-il. Or, un homme est venu me voir en me disant qu’il devait se dépêcher de s’équiper, puisqu’il était âgé de 82 ans!»
C’est aussi une activité intéressante pour les gens qui souhaitent se remettre en forme, selon M. Buisson. «Certaines personnes qui n’ont pas fait de sport depuis longtemps sont surprises, car la trottinette des neiges peut s’avérer exigeante côté cardio, mais le secret est d’y aller progressivement, explique-t-il. Le mouvement de balancier permet d’étirer et de renforcer les muscles des jambes. On peut aussi choisir de marcher ou de trotter, selon le degré de difficulté du sentier.» Laurent Trottier ajoute pour sa part que « si on est capable de marcher, on est capable de se déplacer en trottinette des neiges. Ça n’exige pas d’habiletés particulières ni beaucoup d’équilibre.»
À propos de l’engin
Le principe de la luge scandinave est simple: le traîneau est fixé sur deux patins et muni de poignées. Pour avancer, on garde un pied sur un des patins et on se propulse avec l’autre pied. Après quelques foulées, on change de jambe. Selon l’intensité et le nombre d’enjambées, la pratique sera plus ou moins exigeante. « On peut s’entraîner plus intensivement ou y aller plus doucement, en mode promenade», mentionne Laurent Trottier. Et, qui plus est, en bonne compagnie.
Par ici, les tout-petits et Yuki le husky!
Plusieurs trottinettes des neiges ont un siège à l’avant, qui se révèle pratique pour transporter un jeune (une écharpe nouée autour de sa taille augmente la sécurité) ou pour se reposer. Le siège peut aussi servir à promener une personne à mobilité réduite. «Il existe des accessoires pour supporter les jambes, des ceintures antiglisse- ment et des coussins pour assurer le maintien et le confort des gens, dit David Buisson. Beaucoup d’associations de personnes à mobilité réduite nous ont acheté des trottinettes des neiges.»
Une autre façon d’apprécier ce sport est d’atteler un ou deux chiens à la luge scandinave. Il suffit de se procurer un frein, une corde élastique (ligne de trait bungee) et un harnais spécialement conçu à cet effet afin d’éviter de blesser l’animal, explique le copropriétaire de La Glisse. «On peut laisser le chien tirer seul, mais on peut aussi l’aider en propulsant la trottinette avec nos pieds dans les passages plus difficiles.»
Quels chiens peuvent être attelés?
Tous les canidés de plus 40 livres (18 kg) peuvent s’adonner à ce sport avec leur maître, soutient David Buisson. «Si vous allez dans un endroit où d’autres chiens tirent une trottinette, le vôtre reproduira le mouvement. Sinon, il est toujours possible de suivre un cours d’initiation avec son animal.» Le succès n’est toutefois pas garanti, du moins si on se fie au compagnon de M. Buisson: «J’ai un husky de 85 livres qui ne veut rien savoir! Il préfère courir à mes côtés.» Avant de tenter l’aventure, mieux vaut faire examiner son animal par un vétérinaire.
Sur la bonne piste
Laurent Trottier utilise sa trottinette des neiges autant pour se rendre au bureau de poste du village que pour se promener en forêt. «Il suffit de choisir des endroits bien damés, sauf ceux où des abrasifs ont été épandus.» On peut aussi pratiquer ce sport dans les parcs, où les sentiers de randonnée sont habituellement ouverts aux adeptes de luge scandinave, soutient David Buisson. Pour éviter les mauvaises surprises, il est préférable de contacter d’abord le personnel du parc en question afin de s’assurer que c’est bien le cas, conseille-t-il. À noter qu’il est interdit de circuler en trottinette des neiges sur les pistes de ski de fond.
Pour partir du bon pied, nul besoin d’équipement spécial, mis à part des crampons pour faciliter la propulsion, souligne David Buisson. «Si on prévoit y aller en mode cardio, mieux vaut superposer les couches de vêtements comme si on partait en ski de fond. On peut également apporter quelques accessoires et vêtements supplémentaires, car si on se réchauffe vite, on se refroidit vite aussi.»
Quant à Paul Trottier, il part toujours en expédition avec un sac accroché au guidon de sa trottinette des neiges. «Je transporte plusieurs choses avec moi, dont une bouteille d’eau, un lunch et un réchaud portatif. Je m’installe alors sur le siège pour piqueniquer, observer les oiseaux et parfois même les chevreuils.» Voilà qui donne envie de tenter l’expérience!
L’essayer, c’est l’adopter?
Il est possible de louer une trottinette des neiges dans plusieurs parcs québécois. En général, les prix oscillent autour de 10$ l’heure. Certains endroits proposent même des essais gratuits. On pense en faire l’achat? Il faut alors prévoir de 300$ à 500$, en moyenne.
Voici quelques endroits où pratiquer le sport:
Base plein air Sainte-Foy (581 705-8850)
Parc de la gorge de Coaticook (819 849-2331 ou 1 888 524-6743)
Parc national d’Oka (450 479-8365)
Parc national du Bic (418 736-5035)
Parc régional Saint-Bernard (450 246-2598)
Village historique de Val-Jalbert (418 275-3132)
