Et si on jouait?

Et si on jouait?

Par Linda Priestley

Crédit photo: Kelly Sikkema via Unsplash

Pour aider les gens à traverser la crise de la COVID-19, une infirmière à la retraite a eu l’idée géniale de leur offrir des jeux. Les règles: s’amuser et se distraire, en bonne compagnie ou en solo.

En 2019, quand sa fille lui a dit: «Maman, à Saint-Jérôme, des gens démunis ont besoin de nous», Sylvie Duquette, une infirmière spécialisée en soins de pieds de Mirabel, n’a pas hésité à aller prêter main-forte au Book Humanitaire, une fondation à but non lucratif située là-bas. Depuis, elle se laisse «porter par une vague de bienveillance» en vaquant à de nombreuses occupations, comme l’assistance téléphonique et le tri des dons de vêtements. Cette marathonienne huit fois grand-mère court aussi 10 km chaque année afin d’amasser des sous pour les enfants défavorisés. «Devinez qui me fait le plus courir entre les marathons et mes petits-enfants! (rires)»

 

 

Des jeux de différence… qui font une différence

C’est en songeant à ses chers patients dont elle s’occupe depuis sa retraite, confinés à domicile ou en résidence, que notre super infirmière a eu l’idée de monter une collection de jeux dans le but de les divertir. «Certains sont seuls et n’ont personne pour venir les voir. Je me suis dit qu’ils pourraient s’amuser à répondre à des devinettes, faire des jeux de différence ou de points à relier ou encore tester leurs connaissances.» Comme matériel, elle s’est surtout servie des jeux qu’elle avait faits autrefois pour ses cinq bouts de chou, qui avaient alors de quoi les tenir occupés pendant qu’elle préparait le souper. «Chacun jouait tranquille dans son coin. Aujourd’hui, ces jeux servent surtout à nous rapprocher!»

 

 

On se console… sans console

Enchantée par les jeux de Mme Duquette, une des patientes de cette dernière lui a suggéré de les partager avec un public plus large. «J’ai donc fait une vidéo où j’invite les gens à m’écrire pour obtenir leur copie Word des jeux. À ce jour, une centaine de personnes m’ont contactée. On me réclame même une suite!» Cette grand-mère au cœur d’enfant se réjouit du succès de son initiative. «Je sais que c’est peu quand on pense à ceux qui en arrachent, mais je me dis que ça peut faire du bien.» Il n’y a en effet pas de mal à faire travailler ses neurones, dit-elle. «Ça vise particulièrement les enfants et les gens âgés. Ils peuvent se donner rendez-vous sur Skype, Facetime ou autre pour une partie de jeux.» Une façon de divertir grand-maman ou grand-papa, mais aussi de tisser des liens entre les générations, ajoute la bénévole. 

 

 

Le gros lot

À ses yeux, la situation des personnes âgées et seules n’est pas du jeu. «Il faut en prendre soin, car elles ne demandent qu’à continuer à faire partie de la société et contribuer à un monde meilleur.» Le sourire éclatant de ceux à qui elle apporte du réconfort est sa récompense. «Ça vaut 1 milliard $ non négociable! (rires) En vérité, ça ne se calcule pas, mais ça reste à tout jamais imprégné dans mon cœur.»

Pour joindre Sylvie: sduquette@lebookhumanitaire.com.

Ces portraits sont réalisés dans le cadre de notre action On jase-tu? qui vise à briser l’isolement social. Merci à nos partenaires de leur appui: Quebecor | Les Résidences Soleil – Groupe Savoie | Laflamme et Associés | L’Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic | McCafé

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