Travail à la retraite: comment éviter les pièges fiscaux!

Travail à la retraite: comment éviter les pièges fiscaux!

Par Didier Bert

Crédit photo: iStock Photo

Au cours des trois dernières années, l’organisme Midi Quarante a vu doubler le nombre de retraités en quête d’une aide en vue d’un retour au travail. Cette organisation lavalloise spécialisée dans la recherche d’emploi des 40 ans et plus constate que, désormais, 10 % de sa clientèle est composée de personnes à la retraite. «Souvent, les gens viennent nous voir dans les deux ans qui suivent la fin de leur carrière professionnelle, observe Lucie Dubé, déléguée aux communications de l’association. Ils s’aperçoivent que la retraite dont ils rêvaient ne correspond pas à la réalité… et qu’ils n’ont pas les moyens de se passer de travailler.» Ces personnes se mettent alors à la recherche d’un salaire d’appoint pour compléter leur pension. 

Le phénomène est aussi dû à la particularité de la génération qui part présentement à la retraite. «Les babyboomers sont une population qui valorise et aime le travail, souligne Mme Dubé. Ils veulent continuer à travailler, mais sous d’autres formes.» Ils reviennent donc sur le marché du travail pour se consacrer à leur compétence préférée ou à un domaine qu’ils ont toujours rêvé d’explorer. «Certains offrent leurs compétences comme consultants, prenant des contrats l’été et partant au soleil l’hiver.» Quelle que soit la motivation du retour au travail, purement financière ou par envie personnelle, le calcul doit tenir compte des aspects financiers et fiscaux particuliers à cette situation. Au moment de prendre la décision — parfois déchirante — de sortir de sa retraite, il est essentiel de recueillir un maximum d’éléments chiffrés afin de faire un choix éclairé, ni trop dramatique ni trop optimiste.

Côté fiscalité

Bonne nouvelle, retourner au travail ne vous empêchera pas de continuer à percevoir vos pensions de retraite. Vous pourrez même obtenir des avantages supplémentaires destinés à faciliter votre retour sur le marché du travail. Globalement, l’intérêt fiscal du retour au travail est d’autant plus important que le revenu de la personne est faible. Au moment de dresser votre déclaration d’impôt, vous pourrez réclamer le crédit d’impôt pour travailleurs de 65 ans et plus. La condition est de gagner au moins 5 000 $. Les 4 000 $ suivants donnent droit à un crédit d’impôt non remboursable. Cela signifie qu’avec un revenu de 9 000 $, vous obtenez une économie d’impôt de 601,60 $. En gros, ce crédit devrait vous éviter de payer de l’impôt jusqu’à un revenu imposable de près de 40 000 $, indique Luc Lacombe, associé fiscaliste chez RCGT.

Jusqu’à l’âge de 71 ans, le retour au travail donne aussi des droits de cotisation à son REER ou à celui de son conjoint. Si le travailleur est âgé de plus de 71 ans, il ne peut plus cotiser à son propre REER… mais il peut encore le faire si son conjoint est âgé de moins de 71 ans. Si vous envisagez de vous lancer comme travailleur autonome, plusieurs déductions fiscales seraient aussi susceptibles de vous intéresser, suggère Maryse Morissette, planificatrice financière chez SFL. 

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