Je veux beaucoup voyager
L’exemple
Retraitée de 61 ans, Rachel est célibataire et sans enfant. Elle voudrait voyager plusieurs fois par année et prévoit d’y consacrer environ 10 000 $ annuellement.
Ses actifs
Épargne: 15 000 $ – CELI: 54 500 $ – REER collectif: 355 000 $.
Ses passifs
Prêt auto: 20 000 $ (échéance 3 ans) – marge de crédit: 10 000 $ – loyer: 850 $ par mois.
La stratégie de notre pro
«Pour que ses économies survivent à son projet, Rachel doit bien le planifier. Sa priorité: rembourser sa marge de crédit au cours des trois prochaines années, de même que son prêt auto. Durant cette période, elle devra donc limiter son budget tourisme annuel à 2 000 $. Pour voyager à petits prix, elle pourrait profiter des offres éclair sur Internet pour les billets d’avion, partir en basse saison et opter pour un hébergement avec cuisinette qui lui fera économiser les repas au resto.
«Son coût de la vie actuel (le montant net qu’elle retire annuellement pour combler ses besoins) est estimé à 38 016 $. Il sera de 28 021 $ après le remboursement de ses dettes. Notre retraitée pourra alors inclure une dépense additionnelle de 8 000 $ par année jusqu’à ses 70 ans, ce qui lui permettra de voyager comme elle le désire. Autre astuce: on puise dans les placements non enregistrés et le CELI avant le REER, pour garder ce dernier à l’abri de l’impôt le plus longtemps possible.
«Rachel devrait également retirer sa rente de la Régie des rentes du Québec (RRQ) à 65 ans, afin d’obtenir un revenu garanti plus élevé lorsque son REER sera épuisé. Sa prestation s’élèvera alors à 13 370 $ par année. À cet âge, elle pourra aussi compter sur la prestation de la Sécurité de la vieillesse (PSV), qui s’établira à environ 7 515 $. Son capital-retraite est suffisant jusqu’à ses 89 ans. Après, elle devra vivre de ses rentes publiques, et la marge de crédit servira aux imprévus.»
Je veux une maison à la campagne
L’exemple
Denis et Carole sont âgés respectivement de 62 et 59 ans. Ce couple marié et retraité caresse un rêve commun: acheter une maison à la campagne pour y couler des jours paisibles.
Leurs actifs
Rente de retraite RPA (indexation 2 %) de 40 000 $ pour Denis et de 30 000 $ pour Carole – REER de 63 000 $ pour Denis et de 36 000 $ pour Carole – résidence estimée à 230 000 $.
Leurs passifs
Prêt hypothécaire: 35 000 $ – location d’auto: 25 000 $ – marge de crédit disponible: 20 000 $.
La stratégie de notre pro
«En vendant leur propriété actuelle, Denis et Carole pourraient réaliser leur projet immédiatement. Ils rembourseraient le prêt hypothécaire avec le profit généré par la vente et utiliseraient le solde pour acheter une nouvelle maison sans hypothèque (les résidences sont habituellement moins chères en milieu rural qu’en ville).
«Leur coût de la vie actuel est évalué à 54 516 $ et celui après le remboursement des dettes, à 50 373 $. À l’instar de Rachel, ils auraient intérêt à repousser leurs prestations de la RRQ et de la PSV après 65 ans pour recevoir des montants bonifiés. À ce moment-là, Denis recevra une rente de 12 500 $ et Carole, de 8 500 $. Du côté de la PSV, les montants seront respectivement de 7 193 $ et 7 634 $. Pour maintenir un budget réaliste, Carole devra toutefois retirer ses REER (30 000 $ en 2017, puis 15 000 $ en 2018 et en 2019) jusqu’à ce que Denis réclame ses rentes publiques à 65 ans. Il pourra alors, s’il le désire, fractionner sa rente de retraite avec Carole. Avant cet âge, seul un montant de 2 000 $ par année pourra être fractionné pour doubler le crédit d’impôt sur les revenus de pension au fédéral. Fractionner plus ne serait pas profitable, étant donné qu’ils sont dans le premier palier d’imposition. Denis pourra aussi demander la division de la rente de retraite de la RRQ dès que tous deux seront admissibles.
«Une bonne nouvelle: le couple bénéficiera d’un surplus budgétaire d’environ 10 000 $ lorsque Carole recevra sa PSV, ce qui leur permettra d’investir ce supplément dans un CELI jusqu’à concurrence des droits de cotisation non utilisés, puis de respecter le plafond annuel. Enfin, il serait avantageux pour eux d’acheter l’auto louée à la valeur résiduelle, mais avec un prêt maximal de 4 ans. La marge de crédit servira aux imprévus. Ils devraient toutefois s’assurer de rembourser le montant prélevé le plus rapidement possible.»
Je veux vivre au soleil
L’exemple
Mario, 63 ans, et Hélène, 60 ans, ont toujours rêvé de vivre sous le soleil de la Floride six mois par année. Maintenant retraités, ils en ont fait un véritable projet.
Leurs actifs
Rente de retraite RPA (indexation 1 %) de Mario de 55 000 $, qui diminuera de 10 000 $ à partir de 65 ans – CELI de Mario: 40 000 $ – REER: 25 000 $ pour Mario et 150 000 $ pour Hélène – résidence en copropriété estimée à 350 000 $.
Leurs passifs
Prêt pour deux autos: 55 000 $ (échéance 4 ans) – emprunt: 15 000 $ pour des rénovations.
La stratégie de notre pro
«Le rêve de Mario et Hélène est réaliste, à condition de bien planifier leur budget. Leur coût de la vie actuel est estimé à 70 452 $. Après le remboursement de leurs dettes, il baissera à 60 945 $. Ces chiffres incluent un montant annuel de 18 000 $ pour l’hébergement et le transport en Floride. Ils devront évidemment tenir compte du taux de change, qui peut varier beaucoup. Il leur faudra aussi prévoir certaines dépenses liées à leur séjour à l’extérieur du Québec, comme une assurance voyage complète.
«Pour éviter de devenir des résidents fiscaux américains, ils devront calculer le nombre de séjours aux États-Unis, selon un calcul basé sur les présences des trois dernières années. Si le résultat excède 182 jours, ils devront remplir chacun le formulaire 8840 auprès de l’IRS avant le 15 juin, et ce, pour chaque année où ils obtiennent ce résultat. De plus, ils ne devront pas demeurer plus de 182 jours par année aux États-Unis.
«Au cours des deux premières années de leur retraite, le manque à gagner sera comblé par le CELI. Hélène devrait cependant retirer ses REER avant de recevoir ses prestations de PSV, afin de réduire son taux d’imposition. Pour augmenter leurs revenus, Mario et Hélène pourraient envisager de vendre leur résidence et d’acheter un petit condo à la place, ce qui conviendrait mieux à leur réalité. Utiliser une seule voiture ou s’en procurer une plus petite serait aussi profitable.
«Si Mario a intérêt à attendre ses 65 ans pour retirer sa rente de la RRQ – il touchera alors 13 370 $ –, Hélène devrait, quant à elle, la réclamer à 60 ans. Mieux vaut aussi demander la division des rentes de retraite de la RRQ pour optimisation fiscale et fractionner la rente de pension de retraite agréée de Mario avec Hélène dès l’année de la retraite de celui-ci. Notre couple devra cependant s’assurer que les dernières cotisations au REER du conjoint respectent la règle fiscale des trois 31 décembre, destinée à minimiser le recours au fractionnement du revenu entre les conjoints: avant de retirer une somme du REER d’un conjoint, il faut obligatoirement attendre trois fins d’année civile après la dernière cotisation versée. Par ailleurs, les surplus budgétaires générés à compter de 2022 devraient être investis dans un CELI. Finalement, comme ils ont réalisé des rénovations écoresponsables entre le 17 mars 2016 et le 1er avril 2017, ils ont droit au crédit d’impôt RénoVert (20 % de la partie des dépenses admissibles excédant 2 500 $).»
Je veux lancer mon entreprise
L’exemple
Veuve âgée de 57 ans, Colette prendra sa retraite le 31 décembre 2017. Elle rêve d’ouvrir un petit café-resto.
Ses actifs
Salaire actuel: 68 000 $ – rente de retraite RPA (indexation 1 %) de 48 000 $, qui diminuera de 8 000 $ à partir de 65 ans – rente de conjoint survivant RRQ: 895,81 $ par mois – épargne: 10 000 $ – CELI: 40 000 $ – REER: 160 000 $ – résidence estimée à 250 000 $.
Ses passifs
Prêt auto: 18 000 $ (échéance 3 ans) – solde de carte de crédit: 1 000 $.
La stratégie de notre pro
«Démarrer une entreprise est tout un défi! Colette devra bien planifier son projet et y investir temps et argent. La location d’un local, l’aménagement, l’équipement et l’achat des produits sont quelques-unes des dépenses qu’elle devra assumer avant même l’ouverture de son café-resto. Pour réussir, notre future entrepreneure devra aussi y aller étape par étape: déterminer les besoins, réaliser une étude de marché pour évaluer la rentabilité du projet, consulter un conseiller financier expérimenté pour établir un plan de financement réaliste, demander du financement à la banque, ainsi qu’une marge de crédit pour les opérations d’entreprise… Malheureusement, il n’existe aucun programme de financement destiné aux 55 ans et plus qui souhaitent lancer une entreprise. Par contre, certains organismes, comme les centres locaux de développement (CLD), proposent du soutien, des conseils de démarrage et des ateliers de formation.
«Côté finances personnelles, Colette s’en tirera plutôt bien en raison de ses revenus de retraite. Son coût de la vie actuel s’élève à 44 282 $, mais il sera à 40 326 $ après le remboursement de ses dettes, excluant celles de son entreprise, bien sûr. À compter de 2020, après le remboursement de son prêt auto, elle bénéficiera d’un surplus de 6 500 $, qu’elle devrait investir dans un CELI jusqu’à concurrence de ses droits de cotisation non utilisés et, par la suite, en fonction du plafond annuel. Étant donné qu’elle reçoit une rente de conjoint survivant de la RRQ et qu’elle a droit à une rente de retraite maximale, elle devrait attendre à 65 ans pour demander sa rente de retraite. Ainsi, elle évitera de perdre ses prestations de conjoint survivant. Et avant ce départ à la retraite, Colette devrait rembourser le solde de sa carte de crédit et continuer de garnir son CELI.»
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