Fraude financière chez les aînés: comment la démasquer

Fraude financière chez les aînés: comment la démasquer

Par Camille Rochon étudiante en droit

Crédit photo: Fabian Blank via Unsplash

On reçoit un appel nous informant qu’on vient de gagner un fabuleux concours? Un courriel nous offrant des rabais ou de l’argent, à condition de fournir nos informations personnelles? Peut-être fait-on l’objet d’une fraude financière. 

 

Qu’est-ce que la fraude financière? C’est l’utilisation de méthodes malhonnêtes pour tromper une personne dans le but de lui faire perdre de l’argent, de lui en voler ou d’obtenir l’accès à ses ressources financières. Ces méthodes comprennent notamment le mensonge, la supercherie, la pression et les appâts douteux.

Comment la démasquer? À l’ère des innovations technologiques, la fraude financière se manifeste par de nouvelles façons, moins habituelles. De plus en plus de fraudeurs utilisent les appels téléphoniques, les textos ainsi que les courriels pour parvenir à leurs fins.

 

3 types de fraude à surveiller

1. Vol d’identité: Il s’agit de voler les informations personnelles d’une personne pour faire des emprunts ou acheter des biens avec son argent. De nos jours, la technique la plus utilisée à cette fin est l’hameçonnage. Il consiste en l’envoi de courriels ou de textos «appâts» dont l’objectif est d’obtenir les renseignements personnels des personnes ciblées. Souvent, les fraudeurs conçoivent des courriels et des pages Internet qui semblent légitimes ou ressemblent à des sites de compagnies existantes pour mettre les victimes en confiance. Les fraudeurs peuvent également envoyer des textos qui incommodent la victime pour l’amener vers un hyperlien frauduleux (par exemple, en lui faisant croire qu’elle a fait une transaction ou qu’elle s’est abonnée à un service).

2. Faux concours et loteries: Les fameuses annonces du genre «Vous avez gagné une croisière dans les Caraïbes» n’est pas qu’un mythe: beaucoup de fraudeurs envoient chaque jour des liens Internet menant à un supposé prix qu’une personne aurait gagné. Ils procèdent alors au vol d’identité, en demandant les renseignements bancaires de la personne qui veut obtenir la somme promise. On n’a pas participé à un concours? Ça veut donc dire qu’on n’a sûrement pas remporté de prix!

3. Fraude du «paiement urgent»: Ce type de fraude se manifeste souvent par messagerie téléphonique ou par texto. Le ou les fraudeurs disent souvent être des représentants du gouvernement (Revenu Québec ou l’Agence de revenu du Canada, par exemple) et prétendent que la personne a commis une faute quelconque, par exemple des impôts non payés ou des revenus non déclarés. Ils l’enjoignent de payer rapidement sous peine de graves conséquences, comme l’émission d’un mandat d’arrestation, d’une poursuite ou d’une amende. 

 

Que faire pour éviter la fraude?

Être vigilant! On se méfie des numéros et noms inconnus, des sites Internet peu familiers ou qui semblent étranges. On surveille aussi de près les transactions bancaires.

Ne pas fournir de renseignements personnels à une personne qui ne semble pas digne de confiance. On ne devrait pas divulguer notre adresse à n’importe qui! 

Ne pas révéler notre numéro de carte de crédit à moins d’être certain qu’il s’agit d’un site sûr.

Ne jamais fournir notre numéro d’assurance sociale. Seuls les organismes gouvernementaux, les employeurs ou les banques sont autorisés à le demander.

Protéger nos comptes (réseaux sociaux et autres) et notre connexion sans fil avec un mot de passe complexe et privilégier les connexions privées plutôt que publiques (restaurants, boutiques, etc.) pour faire des transactions. Pour savoir s’il s’agit d’un site fiable, demander à nos proches s’ils ont déjà fait des transactions sur ce site. On doit aussi s’assurer d’utiliser un site sécurisé, c’est-à-dire dont l’adresse commence par «https://». En cas de doute, on peut aussi contacter l’Office de la protection du consommateur.

À la maison: Comme la fraude financière peut aussi se faire de porte-à-porte (sollicitation en personne), il est important de verrouiller nos portes en tout temps, de s’assurer de l’identité de la personne avant d’ouvrir et de ne pas inviter n’importe qui à entrer. 

Au téléphone: Les fraudeurs jouent souvent la carte de l’émotion. Exemple de ruse fréquente: ils se font passer pour le petit-fils mal pris et qui a besoin d’argent, mais qui ne veut pas qu’on en parle à qui que ce soit.

Se méfier des messages préenregistrés ou à la voix robotisée.

S’assurer de l’identité de l’interlocuteur.

Ne pas craindre de faire preuve d’autorité et de fermeté pour refuser ou mettre fin à un appel qui ressemble à de la fraude.

 

Que faire si on se fait prendre?

Comme la fraude est une infraction criminelle, il faut contacter la police pour porter plainte. Il est impératif d’en parler et de ne pas avoir honte, car ça peut arriver à tout le monde. Il est également important de contacter votre institution financière et la compagnie de votre carte de crédit pour les aviser de la fraude.

On communique avec le Centre antifraude du Canada, au 1 888 495-8501; Équifax Canada, au 1 800 465-7166; ou TransUnion, au 1 877 713-3393.

 

Références utiles

Centre antifraude du Canada: antifraudcentre-centreantifraude.ca/index-fra.htm.

Document La fraude en 3D, produit par la Banque du Canada: banqueducanada.ca/wp-content/uploads/2018/02/fraude-3d.pdf.

Office de la protection du consommateur: opc.gouv.qc.ca.

Ligne Aide Abus Aînés (AAA): 1 888 489-2287

 

 

L’information contenue dans le présent article est d’ordre général. Elle ne prétend pas répondre à tous les cas de figure. Pour de plus amples renseignements concernant le droit familial, téléphonez à la ligne d’information juridique d’Inform’elle au 450 443-8221 ou au 1 877 443-8221 (sans frais en Montérégie) ou consultez une personne exerçant la profession d’avocat ou de notaire.