Dr Robot dans la salle d’opération

Dr Robot dans la salle d’opération

Par Pascal Forget

Crédit photo: iStock

Ils ne portent pas de sarrau, mais les robots sont de plus en plus utilisés dans les hôpitaux pour assister les chirurgiens. Ils facilitent les procédures les plus délicates et diminuent le temps de convalescence pour les patients. Ce n’est pas de la science-fiction: c’est maintenant!

Comment ça marche?

Les robots médicaux sont des outils qui peuvent reproduire des gestes chirurgicaux. Ils ont des bras articulés, avec chacun un rôle à jouer : écarter les tissus, couper ou pincer, par exemple. Ils sont associés à une caméra qui permet de voir à l’intérieur du corps. Et, bien sûr, ils sont toujours supervisés par un chirurgien pendant les interventions.

Les avantages d’être opéré par un robot

● Les outils robotiques permettent de diminuer le nombre et la taille des incisions nécessaires.
● Les chirurgies sont plus rapides.
● Il y a moins de perte de sang.
● Les cicatrices sont plus petites, ce qui est plus esthétique et diminue les risques d’infection.
● Le patient ressent moins de douleur.
● Les temps de convalescence et de rétablissement sont plus courts.
● En raison de leur efficacité, ils permettent un accès plus rapide aux soins.

Le point de vue des chirurgiens

Les robots sont d’une grande aide pour le Dr Walter Gotlieb, chef du service d’obstétrique et de gynécologie à l’Hôpital général juif de Montréal. Entre autres avantages:
● L’utilisation de caméras permet une vision immersive et agrandie de la zone à opérer.
● Les gestes posés par les bras du robot sont précis et exempts de tremblements.
● Le chirurgien peut contrôler le robot en restant assis, ce qui diminue la fatigue posturale.

Des opérations autrefois impossibles

Le Dr Moishe Liberman, directeur de la robotique au CHUM, parle avec enthousiasme des robots chirurgicaux de la dernière génération. «Ils permettent de faire des interventions à des endroits plus éloignés du point d’entrée, et leurs bras articulés peuvent opérer dans de tout petits espaces. On peut réaliser des procédures qui étaient impossibles avant!»

Et ce n’est que le début: l’intégration de l’intelligence artificielle et de l’analyse d’image avancée va permettre d’afficher des informations anatomiques pendant la procédure, pour guider le chirurgien et lui indiquer où il faut faire une incision, par exemple. On prévoit qu’un jour les robots pourront même faire des opérations chirurgicales seuls, mieux que les humains!

Des prothèses mieux ajustées

Les robots médicaux permettent aussi aux chirurgiens d’opérer avec une plus grande précision, ce qui constitue un avantage majeur lors de la pose de prothèses, par exemple. Les chances de réussite du premier coup sont plus élevées, ce qui évite d’avoir à refaire la procédure pour des ajustements.

Les chirurgies complexes simplifiées

Avec des outils robotisés, on peut repenser la façon de faire des opérations. Pour sa part, le Dr Liberman utilise un robot développé au Québec par Kinova pour retirer des tumeurs aux poumons… en passant par la bouche! C’est efficace et rapide: le patient peut retourner chez lui la journée même.

Autre exemple: assistée d’un robot, une équipe de chirurgiens espagnols a réussi une transplantation de poumons avec une incision de seulement huit centimètres, en plus de quatre petits trous pour faire passer les bras robotisés. C’est beaucoup moins invasif que la procédure de transplantation standard, qui exige d’ouvrir le thorax!

Des robots très sécuritaires et polyvalents

Les robots médicaux sont tenus à des standards de sécurité bien plus élevés que les appareils domestiques. Cependant, aucune machine n’est parfaite. Qu’est-ce qui se passe s’il y a un problème technique? Le Dr Gotlieb se fait rassurant: «Il suffit de déconnecter le robot et de continuer la chirurgie de façon traditionnelle. Cela nous est arrivé une fois sur les 2500 chirurgies faites sur 15 ans dans notre département et cela n’a causé aucun dommage à la patiente.»

Ne soyez pas surpris si votre prochaine intervention est faite à l’aide d’un robot. Ils sont utilisés en urologie, en gynécologie et pour les opérations au foie. On s’en sert aussi pour des opérations aux reins, la chirurgie thoracique et la chirurgie bariatrique, pour les opérations aux genoux, aux hanches, etc. Ainsi, en janvier dernier, la Dre Jennifer Leighton, une chirurgienne orthopédique en Nouvelle-Écosse, a été la première au Canada à remplacer une hanche avec l’aide d’un robot.

Par ailleurs, les robots sont aussi des alliés pour la santé mentale, comme on le voit dans certains hôpitaux en Asie et en Europe, et de plus en plus en Amérique du Nord. Au CHUM, par exemple, le robot humanoïde Luca aide les personnes âgées ou vivant avec un problème de santé mentale à se divertir.

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