L’île mystérieuse de Michel Rabagliati

L’île mystérieuse de Michel Rabagliati

Par Karine Vilder

Crédit photo: Collaboration spéciale

Avec Rose à l’île, l’auteur de bande dessinée Michel Rabagliati sort de ses sentiers battus pour laisser toute la place à la nature sauvage.

Même s’il s’intitule Rose à l’île, le nouveau livre de Michel Rabagliati est un Paul. Il faut savoir que, pendant la pandémie, l’auteur s’est beaucoup ennuyé de sa fille. Alors, pour avoir un peu l’impression d’être avec elle, il a eu l’idée de la mettre en scène à ses côtés en racontant les moments qu’ils ont vécus ensemble il y a plusieurs années sur une île du Bas-Saint-Laurent.

«Ce n’est pas moi qui ai inventé l’autofiction en bande dessinée, mais encore aujourd’hui, c’est la seule forme qui m’attire, précise Michel Rabagliati. Je trouve ça mille fois plus intéressant que les histoires de superhéros, de druides ou de magie intergalactique! Je travaille donc à partir de matière vraie, de faits vécus, et la seule part de fiction dans mon œuvre a trait au timeline. Dans Rose à l’île, par exemple, c’est quatre étés mis en un.»

Place aux paysages

À l’été 2017, Paul et sa fille Rose, 23 ans, vont passer quelques jours dans un chalet avec vue sur le fleuve. Entre le travail, les (trop) nombreux festivals, la mort de sa mère et les obsèques de son père, Paul ne l’a pas eue facile ces derniers temps et là, il a vraiment besoin de se ressourcer. À lui l’air du large, les promenades à bicyclette et les bords de mer déserts!

«Je suis un bon petit soldat et il est très difficile de me faire changer de technique, explique Michel Rabagliati. Sauf qu’avec ce livre, il n’était pas possible de faire entrer l’histoire dans des cases de bande dessinée. Six cases par page, ça ne marchait juste pas. L’île n’est pas très grande, peut-être douze kilomètres de long sur deux de large, mais ça prenait de la place pour illustrer ses falaises, ses routes, sa grève, ses paysages.»

À dessein

S’étalant souvent sur deux pages, ses dessins nous permettent de mieux apprécier les beautés de l’île. Une île qu’il se gardera d’ailleurs de nommer. «Pour moi, c’était une sorte de petit tampon, ajoute-t-il. J’ai tenu à le mettre afin que l’endroit puisse conserver un peu de son intimité. Les gens qui habitent là aiment le grand, grand calme. Ils veulent la paix et votent même des motions pour éviter que ça ne se développe.» Grâce à Rose à l’île, on pourra ainsi visiter ce coin de pays sans déranger personne. Avec, en prime, les réflexions tantôt touchantes, tantôt truculentes de Paul.

Rose à l’île, Éditions de La Pastèque (256 p., 32,95$).

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