Papillons sous observation

Papillons sous observation

Par Jessica Dostie

Crédit photo: iStock

Les monarques sont en voie de disparition, assure l’Union internationale pour la conservation de la nature, qui a mis le papillon noir et orange sur sa liste rouge des espèces en danger. Durant toute la belle saison, on peut toutefois faire notre part à leur égard.

On fait le point sur Mission monarque, un programme de science citoyenne mis sur pied par l’Insectarium d’Espace pour la vie en 2016 afin de documenter les allées et venues des populations migratoires de monarques.

Comment ça fonctionne?

«Tout le monde peut participer», assure en entrevue Alessandro Dieni, chercheur et chargé de projet du programme Mission Monarque. En ville ou à la campagne, on repère d’abord les endroits où pousse l’asclépiade (familièrement appelée «petits cochons»), que ce soit dans un champ, un jardin aménagé ou au bord d’un sentier. On examine ensuite les feuilles et les fleurs afin d’y repérer des chenilles ou des monarques. Il reste à se créer un compte sur le site Internet de Mission monarque et à remplir le formulaire d’observation sur le terrain après chaque promenade. En ligne, l’équipe de recherche a également mis à la disposition des participants une «trousse de mission» comprenant des fiches d’identification fort utiles pour éviter toute confusion avec d’autres espèces. Pour identifier les œufs, une loupe est aussi recommandée.

Quand peut-on partir en mission?

Si les monarques arrivent au Québec après leur long vol migratoire vers la mi-juin, on peut commencer à noter des observations dès la mi-mai, quand les asclépiades commencent à sortir de terre. «Même si les monarques ne sont pas encore arrivés, c’est possible et utile de le faire», fait valoir le chercheur, ajoutant que le plus grand nombre d’individus est habituellement observé à la fin du mois de juillet ou au début d’août. «En septembre – ou dès qu’on se rapproche du point de congélation –, les monarques se préparent à migrer. Il arrive qu’on en voie jusqu’en octobre, mais c’est exceptionnel.»

Où aboutissent les données recueillies?

Toutes les observations des participants à la mission sont compilées, puis analysées. «Notre but est de mieux comprendre où se trouvent les points chauds de reproduction, précise Alessandro Dieni. Si on veut protéger des sites de reproduction des monarques, il faut savoir où ils sont situés.» Les données sont d’ailleurs accessibles au public en ligne grâce à une carte interactive recensant toutes les observations – plus de 5000 pour le sud de la province, au moment de mettre sous presse.

Un jardin à papillons

L’asclépiade n’a rien d’une mauvaise herbe! En plus de faire œuvre utile pour la survie des monarques, cette vivace indigène du Québec est dotée de jolies fleurs en ombrelle qui produisent un bel effet en plus d’attirer les pollinisateurs. Attention, toutefois : parce que l’asclépiade commune peut devenir envahissante, on lui préfère dans les jardins l’asclépiade incarnate, plus délicate.
Source : espacepourlavie.ca

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