C’est fou, mais vrai: l’inventeur du régulateur de vitesse était… aveugle. Ça ne veut pas dire pour autant qu’il faille utiliser à l’aveuglette ce dispositif destiné à maintenir constante sa vitesse de croisière.
L’Américain Ralph R. Teetor, né en 1890, a perdu la vue à l’âge de cinq ans. Mais ça ne l’aura pas empêché de concevoir, dans les années 1940, un système qui peut régulariser la vitesse d’une voiture. Pour savoir ce qui l’y a poussé, cliquez ici.
Aujourd’hui, même les véhicules économiques et d’entrée de gamme bénéficient du régulateur de vitesse. Sauf que la démocratisation de cet outil de conduite fait qu’on le tient trop souvent pour acquis: on l’engage sur l’autoroute, puis on le désactive lorsque la circulation se fait plus dense. Sans plus.
Le système exige tout de même qu’on se familiarise avec lui avant de démarrer. Ce n’est pas le moment, à 100 km/h sur l’autoroute, de se pencher au-dessus du volant, à la recherche de la commande souhaitée!
Les commandes du régulateur de vitesse
Diverses commandes sont à repérer, si on veut bien profiter de tous les avantages du régulateur de vitesse.
- La commande «Set» sert évidemment à demander le maintien de la vitesse. Mais chaque petite touche d’enfoncement entraînera, par la suite, une légère accélération (généralement de 1,6 km/h, soit 1 m/h).
- La commande «Coast» joue le rôle tout à fait contraire : chaque petite touche d’enfoncement entraîne une légère décélération.
- La commande «Resume» permet de revenir à la dernière vitesse enregistrée avant que le régulateur ne soit momentanément désengagé.
- La commande «Off» désactive le système – tout comme le fera une simple pression sur la pédale de frein ou, pour les automobiles dotées d’une boîte manuelle, sur la pédale d’embrayage.
Comment et quand utiliser le régulateur de vitesse
Comment utiliser le régulateur de vitesse
Si le régulateur est un bon moyen de maintenir la vitesse, il n’est toutefois pas l’outil idéal pour aider le conducteur à maintenir… sa vigilance.
D’où l’importance d’adopter, derrière le volant, une position dynamique qui favorise l’état d’alerte. Car non seulement l’attention ne doit pas baisser, mais en situation d’urgence, on doit pouvoir retrouver de façon instantanée ses points de repère.
C’est pourquoi, même s’il n’est pas sollicité, le pied droit doit être placé à proximité du frein. On oublie ça, la jambe repliée sous le siège, en mode repos…
Quand utiliser le régulateur de vitesse
Il est bien établi qu’une vitesse constante influe positivement sur la consommation d’essence. Du moins sur les autoroutes ou les grandes routes en ligne droite. En terrain montagneux, le régulateur perd plutôt de ses bénéfices.
En effet, pour conserver la même vitesse en dépit des montées, le dispositif exigera un régime moteur sans cesse changeant – ce qui est loin d’être optimal lorsque l’objectif est une consommation réduite.
Par ailleurs, la plupart des manuels du propriétaire le précisent noir sur blanc: il ne faut jamais engager le régulateur de vitesse sur chaussée enneigée, glacée ou mouillée. Même une simple pluie peut entraîner des accumulations d’eau et, par conséquent, des risques d’aquaplanage. Un régulateur engagé voudra compenser des roues qui patinent et commandera alors une accélération vraiment pas désirée. En une fraction de seconde, on peut perdre la maîtrise de son automobile et se retrouver dans le décor.
Les régulateurs de vitesse dits «intelligents».
Le régulateur doit être utilisé de façon réfléchie. Ainsi, quand la circulation est dense ou que la conduite demande des ajustements fréquents, par exemple sur des routes sinueuses, avoir à désengager régulièrement le régulateur en annule les avantages.
Pire: le geste peut facilement déconcentrer le conducteur, l’empêchant de canaliser son attention sur ce qui se passe tout autour.
Voilà pourquoi de plus en plus de véhicules de luxe proposent des régulateurs dits «intelligents». Jumelés à des radars anticollision installés dans la calandre, ces dispositifs tiennent compte de la vitesse des véhicules qui précèdent. La circulation se fait plus lente? Ils ajustent automatiquement la vitesse, de façon à maintenir une distance sécuritaire, et ce, sans même que le conducteur ait à intervenir.
Mercedes-Benz a été le premier constructeur à proposer un régulateur du genre – c’était sur sa Classe S de l’année-modèle 1999. Les autres marques n’ont pas tardé à suivre – au point où l’on a maintenant droit à des véhicules qui freinent et s’immobilisent d’eux-mêmes, à l’approche d’un bouchon. La file de véhicules se remet en branle? Le véhicule fait de même, toujours sans l’intervention du conducteur.
Ces régulateurs dits «intelligents» sont non seulement ingénieux, ils sont très appréciés lors des longs trajets. Mais plus que jamais, ils exigent que l’on demeure vigilant au volant. Attention de ne pas mettre en veille totale sa responsabilité de conducteur. Sinon, mieux vaudrait prendre le train ou l’avion!
L’inventeur du régulateur de vitesse
N’eût été de son avocat, l’Américain Ralph R. Teetor n’aurait jamais créé le régulateur de vitesse. Tout a commencé parce que l’homme de loi, qui faisait également office de chauffeur pour son client atteint de cécité, avait la fâcheuse manie de ralentir lorsqu’il discourait, puis d’accélérer lorsqu’il écoutait…
Teetor a travaillé une dizaine d’années à son Speedostat, qu’il a pu faire protéger par un brevet en 1945. La première voiture à en être équipée? La Chrysler Imperial, année-modèle 1958. En 1960, toutes les Cadillac en étaient dotées.
Avant qu’on se fixe définitivement sur l’appellation «cruise control», le régulateur de vitesse a porté les désignations Controlmatic, Touchomatic ou même Pressomatic. Mais plus d’un demi-siècle après sa première application automobile, sa fonction initiale n’a toujours pas changé: maintenir une vitesse de croisière constante.
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