Les trois municipalités sont membres de l’Association des beaux villages du Québec et, depuis peu, de la Fédération des plus beaux villages de la terre. Rien de moins! Avec leurs vieux moulins, leurs églises et presbytères anciens et leurs manoirs seigneuriaux, ces lieux sont remplis d’histoire et de charme.
Deschambault-Grondines
Commençons notre visite à la municipalité de Deschambault-Grondines – fruit d’une fusion en 2002. On dit que c’est le vent grondant sur les battures du fleuve et les gros cailloux roulant sur les rives du cours d’eau qui ont valu à Grondines son nom. Le village a d’abord été construit en bordure du fleuve, puis reconstruit vers 1840, un peu plus haut, à l’abri des marées et des inondations. De cette époque, seul a survécu un moulin à vent du Régime français. Au village, l’église néogothique, surmontée de deux clochers asymétriques, marque le début de la rue Principale où s’alignent de charmantes maisons de bois d’inspiration victorienne.
En arrivant à Deschambault, le village voisin, on découvre, cachés derrière un rideau de verdure, les beaux moulins de la Chevrotière, l’un datant de 1767 et l’autre de 1802, et restaurés durant les années 1970 après avoir été longtemps abandonnés. Deschambault était autrefois la capitale des pilotes du Saint-Laurent. On trouvait un pilote à presque toutes les deux maisons! Le village est remarquable. Dans la rue Principale, au tracé sinueux, s’enfilent des habitations de style normand, victorien, mansardé ou d’inspiration française, la plupart bien restaurées.
Tout le coeur du village est classé site historique. On y trouve l’église de 1837, construite par Thomas Baillargé, le vieux presbytère de 1815 transformé en salle d’exposition ainsi que le nouveau presbytère de 1872, la salle des habitants, le couvent, le cimetière et le cap Lauzon, qui offre une vue saisissante sur le fleuve.
L’église de Deschambault, de facture baroque, aurait été décrite dans un ouvrage européen comme l’un des plus beaux monuments du monde, nous a révélé un antiquaire de l’endroit. Elle possède un orgue de type anglais dû au facteur d’orgues Samuel R.Warren, des pièces d’orfèvrerie signées Ranvoyzé et Amiot, six belles statues sculptées par Thomas et François Baillargé, sans oublier deux anges magnifiques réalisés par Louis Jobinet et qui, autrefois, ornaient l’entrée du cimetière paroissial. Sur la place de l’église, se tient les samedis de l’été un marché public où se rassemblent les producteurs locaux.
On y trouve également le vieux magasin général Paré qui date de 1866 et un antiquaire où l’on va dénicher la pièce rare… Deschambault célébrera l’an prochain le 300e anniversaire de sa fondation. «Le village sera animé d’une foule d’activités intéressantes», promet le maire Gaston Arcand, qui est aussi président de l’Association des beaux villages du Québec.
Cap-Santé
Cap-Santé
Cap-Santé est un autre lieu des plus charmants. Une légende rapporte que, au siècle dernier, des soldats souffrant d’un mal inconnu ont miraculeusement recouvré la santé grâce à un remède trouvé au village. Vous pouvez laisser votre voiture sur la place de l’Église et emprunter à pied le Vieux- Chemin, qui épouse le fleuve. Bordé de belles vieilles maisons de bois et de pierre et recouvert d’une voûte feuillue, ce chemin fait partie, selon le Globe and Mail, des 20 rues les plus belles et les plus pittoresques du Canada.
Dans cette rue se trouve la maison de Marie Fitzbach, fondatrice de la congrégation des Soeurs du Bon Pasteur, qui a vécu à Cap-Santé de 1826 à 1840. L’église du village, construite durant le Régime français, est la plus ancienne de la région. Son intérieur est baroque, mais tout ce qui s’y trouve est québécois : qu’il suffise de mentionner l’orgue de Napoléon Déry, les pièces d’orfèvrerie créées par Amiot et Sasseville, des tableaux d’Antoine Plamondon et de Joseph Légaré, les sculptures de Jobin… et aussi la très belle collection de vêtements liturgiques brodés par des dames de Cap-Santé.
Le village est bien connu pour son Marché de Noël d’antan, qui en sera à sa treizième édition en 2013. L’événement a lieu durant la dernière fin de semaine de novembre. Plus de 70 artisans présentent leurs oeuvres dans des maisonnettes colorées sur la place de l’Église. Les visiteurs peuvent y déguster des vins chauds, des tartes maison et divers produits du terroir.
En automne, Cap-Santé offre l’événement «tartes en fête». Les femmes du village préparent pour l’occasion des fournées de tartes aux multiples saveurs. L’événement a lieu de la fin de semaine de la fête du Travail à celle de l’Action de grâces. Le village tient aussi en juin son événement «Biennale Cap- Santé riche en couleurs», ses dimanches en musique, en août à l’église, et ses soirées de théâtre, les vendredis, samedis et dimanches de juillet sur la place de l’Église avec la troupe Théâtre Cap-Santé.
Le village de Neuville
Le village de Neuville
Le village de Neuville n’est pas situé sur le bord de l’eau, mais construit sur trois plateaux devant le fleuve. C’est sur le deuxième plateau que se trouve la plus grande concentration de maisons anciennes. Ce village possède au-delà de 150 habitations ayant plus de 100 ans, dont plusieurs datant du Régime français et qui ont été bien restaurées. Un circuit du patrimoine bâti permet de les découvrir à pied.
Mais le joyau du village, c’est l’église avec son immense baldaquin de bois datant de 1695 (pour la visiter, on s’adresse à la Société d’histoire du lieu). Il a été sculpté en noyer cendré et commandé par Mgr de Saint-Vallier pour la chapelle de son palais épiscopal de Québec. Mais en 1717, alors que sévissait la famine dans sa ville, Mgr de Saint- Vallier échangea le baldaquin contre du blé fourni par Neuville afin de nourrir les démunis. L’église contient aussi des vases sacrés d’Amiot et Sasseville, un orgue Napoléon Déry, classé pièce historique, un autel de François Baillargé ainsi qu’une collection de 27 tableaux du peintre Antoine Plamondon.
Portraitiste de renom et peintre religieux du Bas-Canada, Antoine Plamondon fut le premier maire de Neuville, après l’abolition du régime seigneurial en 1854. Sa maison existe toujours au village. À Neuville, on trouve également une chapelle de procession en pierres des champs datant de 1835 et le manoir seigneurial de la famille Larue.
C’est à Neuville (qu’on a appelé Pointe-aux-Trembles de 1716 à 1920), nous apprend Jean Morrissette, président de la Société d’histoire de Neuville, qu’est arrivé le plus gros contingent de Filles du Roy pour fonder la colonie. En effet, 48 Filles du Roy y sont venues pour épouser des hommes du village. On célèbre cette année le 350e anniversaire de l’événement. Neuville est aussi connu pour ses grands champs agricoles et sa route des stands maraîchers. Et son maïs? Il paraît que c’est le meilleur!
Nos bonnes adresses dans Portneuf
Nos bonnes adresses
Angélus Bistro.
Un petit endroit sympathique où l’on peut apprécier les saveurs du terroir portneuvois, tout en écoutant de bons chansonniers. 241, chemin du Roy, Deschambault-Grondines.
Auberge La Maison Deschambault.
Belle grande demeure de pierre construite en 1790 et entourée d’arbres centenaires. On y savoure la douceur du décor et de la table qui est réputée. 128, chemin du Roy, Deschambault-Grondines.
Café Bistro de la Place.
Café bistro simple et sympa sur la place de l’Église de Cap-Santé.
Auberge aux Quatre Délices.
Maison du XVIIIe siècle. Quatre belles chambres sous les combles. Cuisine raffinée aux saveurs du terroir et terrasse avec vue sur le fleuve. www.aux4delices.com Information Tourisme Portneuf: 1 800 409-2012.
L’Association des beaux villages du Québec
C’est en 1998 qu’a été créée l’Association des beaux villages du Québec. Son but: promouvoir la préservation et la mise en valeur du patrimoine architectural et historique des villages québécois ainsi que la qualité du paysage. Elle regroupe 35 villages répartis dans 11 régions touristiques du Québec. La plupart de ces villages sont situés près d’un cours d’eau, le fleuve ou une rivière. Mais n’est pas beau village qui veut. En 2011, sur la dizaine de demandes qu’a reçues l’organisme, seuls deux villages ont été acceptés. Une telle adhésion signifie que le village satisfait à des normes rigoureuses: qualité du site, qualité architecturale, qualité de l’urbanisme et existence de politiques municipales pour la mise en valeur du lieu, telles qu’un PIIA (programme d’implantation et intégration architecturale) et un CCU (comité consultatif d’urbanisme).
La Fédération des plus beaux villages de la terre
Cette association a vu le jour en 2003. Son programme est vaste : promouvoir le patrimoine des beaux villages et partager des connaissances sur la sauvegarde du patrimoine bâti, des paysages et du patrimoine immatériel. En font partie des associations de beaux villages de France, de Wallonie, du Japon, d’Italie et du Québec.
www.les-plus-beaux-villages-de-france.org/fr/les-plus-beaux-villages-de-la-terre
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