Tout ce qu’il faut prévoir pour voyager avec Fido

Tout ce qu’il faut prévoir pour voyager avec Fido

Par Sophie Stival

Crédit photo: iStock

Voir du pays avec son animal de compagnie a la cote. La clé pour rendre l’expérience inoubliable est de bien préparer son voyage en songeant à tout: hébergement, assurances, micropuce, vaccins. Bonheur garanti pour les vacanciers à quatre pattes et à deux pattes!

Quand il s’agit de planifier les vacances, plusieurs personnes ou familles souhaitent amener leur fidèle compagnon, sans oublier les snowbirds qui voyagent avec pitou ou minou pendant la saison froide. Ainsi, plus de 4 millions d’animaux de compagnie seraient transportés par avion chaque année à travers le monde, estime l’International Pet and Animal Transportation Association.

Hélène Macchi compte voyager prochainement en Floride avec ses deux boxers: Xena, cinq ans et Storm, trois ans. Cet État américain recense de nombreux parcs, sentiers et plages acceptant les chiens. Le voyage avec ses toutous de 20 kilos se fera en voiture avec des arrêts aux trois heures pour qu’ils puissent se délier les pattes, boire et faire leurs besoins. «Quand nous avions seulement Xena, on l’a mise en soute non seulement pour aller en Floride, mais aussi en France. L’avion, c’est plus stressant pour un animal. Alors, on lui a donné un calmant avant le départ en plus de laisser un objet familier et de l’eau dans la cage», raconte-t-elle.

Quant à Lise Caissy, comptable de Lorraine, elle ne part jamais sans son Yorkshire de 11 ans. Elle travaille de partout et voyage régulièrement en Floride en avion, et se rend également en voiture jusqu’à Caraquet, au Nouveau-Brunswick, où elle a une résidence secondaire. « Birdie pèse une dizaine de livres, alors c’est assez facile en avion. Il est dans sa cage en toile et voyage en cabine sous le siège devant moi », précise-t-elle.

Pour faciliter ses recherches

Si on veut loger dans un lieu qui accepte les chiens et les chats, mieux vaut se renseigner et réserver d’avance. Hélène Macchi aime prendre conseil auprès des voyageurs sur différents forums de discussion en ligne. Elle consulte aussi des sites comme BringFido.com. Ce dernier permet de localiser à travers le monde des lieux où la gent canine est bienvenue. En France, la plateforme EmmèneTonChien.com référence les gîtes, campings, hôtels, restaurants et activités «dog-friendly» et fournit une grille de critères Qualidog qui attribue à ces lieux des truffes (bout du museau des chiens!), comparables aux fameuses étoiles.

Chez nous, le site PartoutAvecMonchien.com se présente comme «l’outil le plus complet au Québec pour découvrir et partager les meilleures vacances qui soient avec votre chien». Et l’équipe de OnVaSePromener.ca répertorie ses expériences dans les parcs, sentiers, mais également les activités culturelles, gastronomiques et de plein air où les chiens sont admis. N’oublions pas les plateformes de réservation comme Expedia, TripAdvisor, AirBnb et Booking, qui proposent des filtres du type «animaux domestiques admis». Il peut y avoir des frais quotidiens supplémentaires ou pas, selon le type d’hébergement réservé.

«Nos conseillers en voyage sont outillés afin de suggérer des itinéraires en voiture incluant les hôtels et les restaurants accueillant les chiens ou les chats partout en Amérique du Nord», souligne David Marcille, porte-parole chez CAA-Québec. Même chose si le voyage est en avion. Et lorsque les billets sont achetés via le site de CAA-Québec, ces derniers vont enregistrer l’animal et donner les consignes à respecter concernant les règles régissant le transport des animaux.

Petite précision: les chiens d’assistance ou de soutien émotionnel accompagnant une personne avec un handicap ou des besoins particuliers sont généralement acceptés gratuitement par les compagnies aériennes et dans plusieurs hébergements. Cela dépend aussi de la grosseur de l’animal et si le vol est domestique ou international.

S’assurer de respecter les exigences

Selon le territoire visité, les exigences à propos de l’animal de compagnie vont grandement varier. Il est recommandé de se renseigner plusieurs semaines d’avance auprès du transporteur aérien, maritime, ferroviaire ou routier si on compte partir avec Fido ou Duchesse. Par exemple, le poids et la taille de l’animal auront une incidence lorsqu’on prend l’avion. Moyennant des frais supplémentaires, on pourra l’amener en cabine dans une cage qui respecte les dimensions et qu’on va glisser sous le siège devant nous. Il faudra compter entre 50$ et 100$ pour un aller simple, parfois plus. Rappel: la cage compte comme un article qu’on apporte avec soi à bord.

Pour les animaux qui doivent voyager en soute, la facture grimpe et va osciller entre 100$ et 300$ par vol. La cage doit être rigide et approuvée pour le transport aérien. L’animal doit pouvoir se tenir debout, se retourner et se coucher. Notons que certaines races de chats et de chiens à nez court (persans, carlins, shih tzu, etc.) peuvent être refusées en soute et parfois en cabine, car elles sont plus à risque de souffrir de troubles respiratoires. On devra enfin penser à réserver la place de son animal de compagnie quelques jours avant le départ selon la compagnie aérienne, car elles sont très limitées.

Avoir un certificat de santé

De nombreux pays exigent un certificat de santé de l’animal. Certains doivent être signés par un professionnel et, parfois, l’animal doit être vacciné contre la rage et porter une micropuce. «Il est recommandé de s’y prendre d’avance pour la prise de rendez-vous avec son vétérinaire, car il peut y avoir plusieurs délais à respecter. On souhaite aussi appeler l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) afin de savoir quel document doit être rempli», conseille le Dr Charles Rochette, médecin vétérinaire.

Un certificat d’exportation spécifique au pays d’accueil de l’animal devra être imprimé et apporté au vétérinaire. Alors que les États-Unis n’exigent qu’un vaccin contre la rage valide, l’Union européenne exige également que l’animal qui voyage soit micropucé, ce qui permet de l’identifier de manière permanente. D’autres pays comme la Grande-Bretagne et l’Australie sont beaucoup plus stricts. On pourrait avoir à vermifuger notre chien ou faire une prise de sang pour dépister des anticorps et, parfois, l’animal pourrait avoir à faire une quarantaine à l’arrivée.

Évidemment, tout cela n’est pas sans frais. On doit compter entre 80$ et 115$ pour une consultation vétérinaire, alors que le coût des vaccins oscille entre 30$ et 45$. Quant à la micropuce, on déboursera entre 50$ et 90$ pour l’implanter sous la peau de l’animal.

«On doit se rappeler que le certificat qu’exige l’Union européenne, par exemple, doit être rempli et signé 10 jours avant le départ et nécessite donc une deuxième consultation avec le vétérinaire», ajoute Charles Rochette. Cette consultation afin de remplir le formulaire officiel exigé par le pays peut coûter plus cher, soit jusqu’à 150$. Finalement, un vétérinaire de l’ACIA devra également valider ce document officiel moyennant des frais d’une vingtaine de dollars.

Dans le cas d’un voyage dans un pays chaud et notamment pour les animaux qui vont demeurer plusieurs mois à l’étranger, on pourrait protéger notre chien et même notre chat contre les parasites comme les puces, les tiques et les vers du cœur. Il s’agit souvent de comprimés qu’on donne une fois par mois. Le coût dépend du poids de l’animal et de l’étendue de la protection recherchée. «Cela va varier entre 10 $ et 20 $ par mois et la version plus élargie va plutôt se situer entre 30$ et 40$ par mois. On doit déterminer si l’animal se promènera à l’extérieur ou dans les herbes hautes ou s’il sera plutôt gardé à l’intérieur», précise le vétérinaire.

Finalement, un animal anxieux pourrait se faire prescrire un calmant ou un anxiolytique, ce qui coûte une trentaine de dollars. «On recommande de l’essayer avant à la maison pour trouver la dose qui permet de le rendre plus fatigué et moins réactif sans qu’il soit assommé», ajoute-t-il.

Quelle assurance pour mon animal?

La très grande majorité des assurances voyage ne couvrent pas les soins médicaux d’urgence apportés à pitou ou minou lors d’un séjour à l’étranger.

«L’Assurance voyage CAA-Québec est l’une des rares à couvrir le remboursement des soins vétérinaires d’urgence si votre animal de compagnie est blessé alors qu’il vous accompagne en voyage, et ce, jusqu’à un maximum de 300$», mentionne David Marcille. Et qu’en est-il si on détient une assurance spécifique pour notre chat ou notre chien?

«En règle générale, la couverture d’assurance de votre animal de compagnie est valable au Canada et aux États-Unis. Toutefois, la plupart du temps, le remboursement des frais sera fait en dollars canadiens, sans considération du taux de change», souligne sur son site l’Autorité des marchés financiers.

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