Voyager en bonne santé

Voyager en bonne santé

Par Guy Sabourin

Crédit photo: iStockphoto.com

Votre carnet de vaccination est-il à jour?

L’euphorie du voyage fait souvent perdre toute notion de risque… C’est pourquoi il est judicieux de prévoir une visite dans une clinique de santé voyage avant de partir. Vous ne voudriez sûrement pas, comme 1200 Canadiens chaque année, revenir à la maison avec la malaria dans vos bagages. Ni héberger une famille de bactéries résistantes aux antibiotiques… Les cliniques santé voyage se tiennent au courant des épidémies en cours , des vaccins recommandés dans chacune des régions et de tout changement dans les mesures de prévention. À ce sujet, le site de l’Agence de la santé publique du Canada vaut aussi le détour.

«La vaccination de base est souvent déficiente chez les personnes de plus de 50 ans», soutient la Dre Dominique Tessier, médecin de famille, directrice des cliniques santé voyage de Medisys. Elle recommande de mettre à jour les vaccins contre la diphtérie et le tétanos, cette dernière maladie étant encore très répandue dans le monde, et, surtout, le vaccin contre l’hépatite A, et ce, pour presque toutes les destinations. «Les risques de complications de l’hépatite A augmentent considérablement pour les personnes âgées», soutient-elle.

Le vaccin contre l’influenza n’est pas non plus à négliger étant donné le risque de croiser un porteur du microbe dans n’importe quel aéroport du monde en toute saison. Sous les tropiques, le virus est actif toute l’année.

Par ailleurs, si vous vous trouvez à l’étranger pour une longue période, vous irez probablement chez la coiffeuse, le barbier, ou encore, peut-être recevrez-vous des soins médicaux à l’aide d’instruments mal stérilisés, ce qui ouvre la porte à l’hépatite B, encore une fois plus sévère chez les personnes âgées. À la clinique de santé voyage, on vous dira si vous devriez vous faire vacciner contre l’hépatite B. Quant au vaccin contre la fièvre jaune, il est nécessaire si vous voyagez en Afrique centrale ou en Amazonie, en plus d’être exigé dans plusieurs pays du monde si on revient de ces endroits.

Vous prenez des médicaments contre l’acidité gastrique? Sachez que votre barrière de protection contre les microbes du choléra et de la typhoïde en est fragilisée. Par conséquent, il est d’autant plus important de vous faire vacciner. «Il importe de préciser à votre médecin de voyage quel type de séjour vous comptez faire, ajoute la Dre Dominique Tessier. Le risque de contracter une maladie est moins grand dans les voyages tout compris qu’au cours d’une randonnée pédestre de deux semaines dans l’Himalaya, par exemple.»

Autre conseil très utile: si vous devez transporter des seringues, ayez une lettre certifiant qu’elles sont à usage médical. Si vous prenez des médicaments, prévoyez une réserve pour la durée de votre séjour.

La diarrhée… la bête noire des voyageurs!


C’est par milliers que les voyageurs canadiens rapportent chaque année de douloureux souvenirs intestinaux de l’étranger: diarrhées mais aussi crampes, vomissements et nausées. La maladie se déclenche pendant le voyage ou au retour à la maison. Ne dit-on pas de l’intestin qu’il est le plus sédentaire des organes? Probablement parce qu’il est habitué à certains microbes présents dans l’environnement où nous vivons. Au cours d’un voyage, les parasites changent. Attention, donc!

Il existe maintenant un vaccin oral en deux doses contre ce mal, très utile pour les intestins fragiles. Il diminue l’incidence et les complications des formes de diarrhée les plus graves et protège aussi contre le choléra, ce qui n’est pas négligeable.

Ce qui importe avant tout, en cas de diarrhée, c’est de se réhydrater. L’Agence de la santé publique du Canada recommande la solution suivante, facile à réaliser: 1litre d’eau purifiée à laquelle on ajoute 5 ml de sel et 40 ml de sucre. On peut aussi transporter avec soi des médicaments contre la diarrhée (antidiarrhéiques) vendus sans ordonnance dans les pharmacies.

Les précautions à prendre en voyagei

Sur place, il faut aussi prendre quelques précautions élémentaires. En portant attention à ce qu’on met dans son assiette, en particulier. Les aliments les plus risqués? Crème pâtissière, mousses, salade de pommes de terre, sauce hollandaise, mayonnaise et fruits de mer. À éviter aussi, le plus possible: légumes crus, fruits qu’on ne peut peler, aliments vendus dans la rue, comptoirs à salades des hôtels et restaurants. «Ne mangez rien qui n’ait pas été bouilli, cuit ou pelé», recommande l’Agence de la santé publique du Canada. À ce conseil élémentaire s’en ajoutent d’autres: ce qui a été cuit, ne le mangez que chaud. Tout produit laitier non pasteurisé est à proscrire. Enfin, sachez que l’abus de soleil, d’alcool et de mets épicés dérange aussi les intestins.

Et l’eau? «Partout, hors de chez soi, il est préférable de boire de l’eau bouillie, très facile à se procurer dans les hôtels», recommande la Dre Tessier. Il suffit de porter de l’eau à ébullition, et le tour est joué! On peut traîner avec soi une électrode qui chauffe l’eau dans une tasse ou encore une mini-bouilloire. Attention! L’eau embouteillée n’est pas toujours fiable. Quant aux glaçons, il faut s’assurer qu’ils sont constitués d’eau purifiée.

Certes, tous ces préparatifs vous demanderont un peu de temps, mais vous reviendrez de votre séjour avec de bien meilleurs souvenirs…

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