La sténose du canal lombaire, aussi appelée sténose lombaire, est un rétrécissement du canal rachidien dans le bas du dos. Quand ce rétrécissement survient au niveau du canal rachidien, qui est un tunnel formé des vertèbres où se trouve la moelle épinière, il s’agit de sténose spinale. Si un ou plusieurs trous de conjugaison – qui sont des orifices par où passent les nerfs – sont affectés, on parle alors de sténose foraminale.
En général, les changements associés au vieillissement sont la principale cause de la sténose lombaire. Selon la physiothérapeute Maria Rachevizt, l’arthrite, par exemple, peut occasionner des croissances osseuses anormales appelées ostéophytes ou becs-de-perroquet. Ces tumeurs osseuses bénignes sont le résultat de l’usure articulaire liée au vieillissement. Les petites articulations vertébrales sont recouvertes d’un cartilage lisse qui permet aux os de glisser les uns contre les autres. Quand cette couche protectrice s’use, l’arthrite vertébrale s’installe.
Parmi les autres facteurs de risque: une prédisposition génétique (certaines personnes sont nées avec des orifices plus petits), l’ethnicité, un excès de poids, le tabagisme et le travail physique lourd.
La sténose lombaire affecte surtout le bas du dos. «La colonne lombale est touchée quatre fois plus souvent par cette condition», précise Maria Rachevizt. Une étude publié dans la revue JAMA (Journal of the American Medical Association) de 2022, a démontré que jusqu’à 20% des gens de 60 ans ou plus présentent des signes d’un canal lombaire étroit (CLE) en imagerie, mais que 80% d’entre eux ne démontrent aucun symptôme et n’ont pas besoin de traitement.
À retenir toutefois: si les orifices rétrécissent trop, le nerf devient comprimé et le sang circule moins bien. Résultat? «Des douleurs, des picotements, des engourdissements ou une faiblesse dans la jambe, qui s’aggravent quand une personne se lève, marche ou se penche vers l’arrière», explique Maria Rachevitz. Habituellement, le fait de s’asseoir ou de se pencher vers l’avant peut atténuer la douleur «parce que la pression sur les nerfs se relâche», ajoute-t-elle. Les symptômes peuvent cependant fluctuer. Le diagnostic de la sténose lombaire repose sur l’imagerie, l’examen du profil des symptômes et un examen physique.
Et les traitements?
Selon Maria Rachevizt, «l’état de certaines personnes peut s’améliorer grâce à une approche conservatrice». Les traitements efficaces de la sténose lombaire reposent en grande partie sur la physiothérapie, incluant un programme qui combine des exercices de flexion avec des exercices de renforcement du tronc. Plus les muscles abdominaux sont forts, moins il y a de la pression sur le dos. Il est aussi important d’apprendre à modifier certaines activités physiques. Par exemple, un entraînement sur un vélo stationnaire cause moins d’inconfort que la marche, et la marche, elle, est moins douloureuse si on se penche légèrement vers l’avant.
Certains médicaments peuvent aussi soulager les symptômes. «Les anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l’ibuprofène aident à combattre la douleur. En outre, il existe des agents neuropathiques comme la prégabaline et la gabapentine qui atténuent les maux de jambe», dit Maria Rachevitz.
Pour la minorité des gens dont les symptômes s’aggravent progressivement ou ne répondent pas aux traitements, une intervention chirurgicale (laminectomie), qui consiste à enlever une lame vertébrale pour élargir le canal, pourrait s’avérer nécessaire. «C’est comme si on donnait un toit ouvrant à la moelle épinière», dit Maria Rachevizt. «Cette intervention permet aux nerfs de mieux respirer. Elle soulage efficacement la douleur, l’engourdissement et les picotements dans les jambes, mais n’aide pas la lombalgie.»
