Qu’on l’éprouve de temps en temps ou très souvent, la sensation de lourdeur dans les jambes est toujours incommodante. Bonne nouvelle, il existe des solutions. Les voici!
Ça se produit surtout quand il fait chaud, qu’on a plus de 50 ans et qu’on est une femme (vive les hormones!). Quoi? Les fameuses jambes lourdes, bien sûr! Parfois accompagnée de picotements, d’une certaine douleur, de gonflements ou de crampes nocturnes, cette sensation de lourdeur est en soi un symptôme. En effet, les «jambes lourdes» sont souvent associées à une mauvaise circulation sanguine ou à une insuffisance veineuse (le sang a de la difficulté à remonter jusqu’au cœur). Différentes raisons peuvent expliquer ce retour veineux dysfonctionnel, comme la chaleur, qui dilate les veines, le fait de rester trop longtemps dans la même position, assise ou debout, les bouleversements hormonaux, l’embonpoint, etc. La présence de varices se retrouve également parmi les facteurs à considérer, un problème qui affecte environ 50 % des 50 ans et plus. «L’hérédité est aussi un élément très important, note le Dr Fabien Lavoie, membre de la Société canadienne de phlébologie et directeur de la Clinique médicale Marguerite-Bourgeoys, à Québec, spécialisée dans le traitement des varices. Par ailleurs, avoir une sensation de lourdeur dans les jambes peut être relié à un autre type de problème, comme de l’arthrose au genou ou une entorse lombaire. Dans tous les cas, on n’hésite donc pas à voir un médecin.»
Soulager nos jambes
Sur quoi peut-on miser pour prévenir ou atténuer cette lourdeur désagréable? Voici quelques moyens qui, surtout combinés, aideront à améliorer la situation. Attention, toutefois: si les symptômes persistent et que la douleur augmente, mieux vaut, là aussi, consulter un spécialiste afin d’obtenir un diagnostic!
L’activité physique
C’est la clé essentielle pour s’alléger la jambe. Rien de tel que de bouger pour stimuler la circulation sanguine. «Je recommande de marcher au moins une heure dans la journée, dit le Dr Lavoie. Il n’est pas nécessaire de le faire d’un seul coup: marcher quatre fois pendant 15 minutes s’avère tout aussi efficace. Par contre, les allers et retours du salon à la cuisine, ça ne compte pas!» D’autres activités physiques (natation, vélo, yoga, etc.) auront un effet tout aussi bénéfique. À l’inverse, rester longtemps debout ou assis sans trop bouger, tout comme garder les jambes croisées longtemps, accentue l’effet jambes lourdes. On pense donc à changer régulièrement de position pour se dégourdir les jambes.
Le froid
On alterne par exemple le chaud et le froid sous la douche, en plongeant dans la piscine ou le lac s’ils sont accessibles, en enveloppant nos jambes dans une serviette humide et froide ou en utilisant un jet d’eau. En plus de favoriser la circulation, cela procure un réel soulagement.
Les repas
D’abord, parce qu’une bonne alimentation a un impact direct sur notre santé globale. Aussi, parce que le surpoids est néfaste pour nos jambes: selon une importante étude américaine, les personnes avec un indice de masse corporelle situé entre 25 et 27 ont 30 % de risques supplémentaires de développer des varices. Diaboliser certains aliments ne sert à rien, mais il peut être utile, par une journée où nos jambes nous font particulièrement pâtir, de savoir, par exemple, que le vin et les épices ont pour effet de dilater les veines (ce qu’on ne veut pas quand on souffre d’insuffisance veineuse).
Nos alliés alimentaires?
Selon plusieurs recherches, la rutine, de la famille des flavonoïdes, atténuerait l’insuffisance veineuse. Le sarrasin en est une des meilleures sources, mais on la trouve aussi dans les agrumes (surtout la peau), le raisin, les abricots, les cerises, les mûres et la pelure de pomme. La rutine est aussi présente dans plusieurs plantes, comme l’eucalyptus, l’aubépine, le ginkgo biloba et le millepertuis. L’Organisation mondiale de la santé reconnaît également l’efficacité des feuilles et de l’écorce d’hamamélis, riches en flavonoïdes, dans le traitement de l’insuffisance veineuse. Une bonne raison de se concocter une petite tisane… en limitant toutefois notre consommation à la posologie recommandée.
L’habillement
On évite notamment les talons trop hauts ou trop plats (on recommande 3 à 4 centimètres), ainsi que les vêtements trop serrés, qui nuisent à la circulation sanguine.
Les massages
On prend l’habitude de se masser les jambes au moins une dizaine de minutes à la fin de chaque journée, en commençant par nos pieds et en remontant jusqu’au haut de nos cuisses. On peut utiliser une crème ou un gel au menthol pour son effet rafraîchissant. Rien ne nous empêche non plus de faire appel à un professionnel de temps à autre. Un massage traditionnel peut nous soulager, mais, bien qu’aucune étude ne soit concluante à ce sujet, la technique du drainage lymphatique est souvent le choix préféré des personnes qui souffrent d’insuffisance veineuse.
La hauteur
Assis ou couché, on surélève nos jambes d’une dizaine de centimètres. Ici encore, la recherche n’a pas prouvé les réels bénéfices d’une telle pratique, mais elle semble néanmoins soulager plusieurs de ses adeptes. On peut aussi prendre quelques minutes pour s’étendre sur le dos, nos jambes accotées sur un mur, à la verticale. Une nouvelle position à adopter pour lire le Bel Âge?
L’arrêt de la cigarette
On le sait, c’est beaucoup plus facile à dire qu’à faire… Mais sachant que fumer a un effet néfaste sur la vasomotricité des veines, entraînant une diminution du flux sanguin, on aura une raison de plus pour écraser quand on sera prêt à le faire.
Les bas
Une recherche parue dans l’International Journal of Health Sciences démontre que les bas de contention constituent la méthode la plus efficace pour réduire les symptômes associés à l’insuffisance veineuse chronique. «Ils peuvent souvent beaucoup aider, confirme le Dr Lavoie. D’autant qu’il en existe aujourd’hui de beaucoup plus esthétiques!» Pour savoir si ces bas seraient une bonne option pour nous et à quelle fréquence les porter dans notre cas, on consulte un médecin.
Les injections
Si notre problème de jambes lourdes est lié à la présence importante de varices, on s’attaque à celles-ci sans hésiter! «Aujourd’hui, plusieurs méthodes non invasives permettent de traiter ce problème, assure le Dr Lavoie, comme des injections ou le laser.»
Quand consulter?
On prend rendez-vous chez le médecin si:
• nos jambes nous font mal, parfois même au point d’avoir de la difficulté à marcher;
• malgré de bonnes habitudes de vie, on a les jambes lourdes presque tous les jours;
• on prend des médicaments, afin de s’assurer que ces symptômes ne soient pas un effet secondaire;
• les symptômes (enflure, douleur, picotement, etc.) arrivent subitement, et non graduellement au cours de la journée;
• une seule de nos jambes présente des symptômes. Dans ce cas, cela pourrait être un signe d’une phlébite (un caillot dans le sang). Et une phlébite n’est pas à prendre à la légère, puisqu’elle conduit parfois à l’embolie pulmonaire, quand un caillot bouche une artère pulmonaire.
Commentaires: