Ménopause: opération zen!

Ménopause: opération zen!

Par Jacqueline Simoneau

Crédit photo: iStock

La préménopause s’étale habituellement sur deux à huit ans. Puis arrive la ménopause, en moyenne à 51 ans et demi. Mais cela ne signifie pas pour autant que les symptômes déjà éprouvés s’arrêteront d’un seul coup, comme par magie! Même si le corps fabrique moins d’œstrogènes, leur taux ne descend pas à zéro. Les symptômes peuvent donc perdurer au-delà de la fin des règles. Pas facile… d’autant plus que certains symptômes transforment parfois notre vie en véritable tsunami.

Mirella Di Blasio peut en témoigner: sur les 35 symptômes connus, elle en a expérimenté 30… de manière assez intense. Elle a notamment failli quitter son conjoint, se jeter en bas d’un pont, envoyer promener ses clients et ses proches, vendre sa mère et plus encore! Aujourd’hui, Mirella se sent mieux, et son entourage aussi. «J’ai encore des symptômes de temps en temps, dit-elle, mais rien de comparable à ce que j’ai vécu en préménopause.» 

À la suite de cette période de grands bouleversements, Mirella a écrit Préménopause – Guide de survie pour rester zen, où elle raconte son expérience avec beaucoup d’humour et d’autodérision, passant en revue les 35 symptômes répertoriés, accompagnés de trucs pratiques pour les atténuer et traverser cette étape le plus sereinement possible. Ici, l’auteure en partage quelques-uns avec nous.

Contre les bouffées de chaleur

Selon l’Association des obstétriciens et gynécologues du Québec, de 60 à 80 % des femmes sont incommodées par des bouffées de chaleur à divers degrés. Chez la plupart, ce symptôme dure entre deux et six ans. Mais chez d’autres, il persiste: ainsi, 20 % des femmes de 60 ans et plus et 10 % des femmes de 70 ans et plus en subiraient encore les effets. Si ces bouffées surviennent la nuit, on parle alors de sueurs nocturnes. 

LES SOLUTIONS

On utilise un éventail. «L’accessoire indispensable, à garder en tout temps à notre portée! C’est élégant et plus gracieux que de se ventiler avec un menu ou un cahier. Et puis, ça fait sourire, ça dédramatise la situation.»

On pense à l’homéopathie. Selon Mirella, elle fait des merveilles pour rééquilibrer les hormones, normaliser la température corporelle et réduire les sueurs nocturnes. «Ça m’a sauvé la vie!» dit-elle. L’homéopathe Lisa Samet propose une combinaison d’extraits liquides de gattilier, d’angélique chinoise, d’actée à grappes noires et d’agripaume, à raison de 60 gouttes deux fois par jour avant le repas. Pour les sueurs nocturnes, elle conseille un mélange pro-œstrogénique d’’actée à grappes noires, de trèfle, d’igname sauvage, d’isoflavones de soja, d’angélique chinoise, de racine de réglisse et d’huile d’onagre. 

On garde le sens de l’humour. Le rire entraîne un état d’esprit positif et rapproche des gens. Ça détend l’atmosphère et génère un capital de sympathie à notre égard. «Avoir de la répartie et faire preuve d’autodérision permet de mieux composer avec les symptômes de la ménopause. Mieux vaut rire avec les autres de ce qui nous arrive plutôt que de prétendre que tout va bien.»  

On évite le stress et les vêtements en matières synthétiques. On limite aussi notre consommation de boissons et d’aliments très chauds ou épicés, d’alcool (le vin, particulièrement) et de repas copieux, qui déclenchent ou intensifient les bouffées de chaleur. «Pour bien gérer ces bouffées, il faut savoir ce qui les provoque, souligne Mirella. J’avais un petit carnet qui me suivait partout, dans lequel je notais ce qui suscitait les bouffées ou, au contraire, les atténuait. C’était fort utile.»

On met des serviettes de bain sur les draps pour éviter de devoir les changer en pleine nuit.

Contre l’irritabilité

Quand on souffre d’irritabilité, tout devient prétexte à péter une coche. C’est l’enfer pour celles qui en sont victimes… et pour leur entourage. 

LES SOLUTIONS 

On médite. «Avec mon caractère exubérant, je ne croyais pas que c’était pour moi, raconte Mirella. J’avais tort. À présent, je médite tous les matins. Je privilégie la méditation pleine conscience, basée sur la respiration: elle permet de s’ancrer dans le moment présent et de se recentrer.» 

On avoue qu’on est à cran. «C’est important de nommer les choses, de faire son mea culpa et de dire qu’on est à côté de ses pompes. On demande aussi à notre entourage de faire preuve de tolérance.»

On évite les situations stressantes et irritantes autant que possible.

Contre l’insomnie

Difficile de fonctionner le jour quand, nuit après nuit, on n’arrive pas à trouver le sommeil ou à retomber dans les bras de Morphée après s’être réveillée. Troubles de l’attention et de la mémoire, humeur maussade, impatience, somnolence, épuisement… les conséquences de l’insomnie sont nombreuses.  

LES SOLUTIONS

On répète une phrase ou un mantra apaisant. On peut aussi compter les moutons, une méthode qui a fait ses preuves.

On essaie la mélatonine. Si on a du mal à s’endormir, on opte pour la formule sublinguale à libération immédiate. En revanche, si notre problème est plutôt de rester endormie, mieux vaut privilégier la formule à libération continue. On commence par 2 mg chaque soir et, si nécessaire, on augmente jusqu’à un maximum de 10 mg.

On évite les aliments lourds et gras, surtout au souper et en soirée.

Contre la fatigue intense

Ce type de fatigue n’est pas banal: un tel manque d’énergie peut rendre difficile tout effort physique et intellectuel.

LES SOLUTIONS

On fait preuve de patience et d’indulgence envers nous-même. 

On admet notre fatigue et on se donne le droit de ne pas toujours être disponible: il faut définir nos limites et apprendre à les respecter.

On se couche plus tôt sans culpabiliser.

On fait une sieste avant de sortir si l’activité a lieu en soirée.

Contre l’anxiété 

L’anxiété survient quand on s’y attend le moins. «Ça m’a frappée comme un coup de masse, se souvient Mirella. On se réveille enjouée et, soudain, on manque d’air. Ça vient, ça part... C’est un symptôme particulièrement difficile à vivre.» 

LES SOLUTIONS

On chante. On peut aussi respirer profondément en prenant une grande inspiration abdominale avant d’expirer lentement en simulant le sifflement d’un serpent: «Sssssss» On se concentre sur cette expiration lente et on répète l’exercice jusqu’à ce qu’on commence à bâiller. 

On fait du ménage. Ça calme les nerfs!

On veille à ne pas s’isoler en se confiant, par exemple, à une personne rassurante.

On se crée une boîte de petits bonheurs. On y met plein de petits mots qui nous rendent heureuse. On pourra ensuite en piger un ou plusieurs, au besoin. 

On se tourne vers l’homéopathie. Le mélange des produits naturels SAMe, 5-HTP et GABA aide entre autres à apaiser le système nerveux.

Préménopause – Guide de survie pour rester zen, de Mirella Di Blasio (Édito, 130 p., 22,95 $).

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