Le métier d’infirmière praticienne spécialisée expliqué

Le métier d’infirmière praticienne spécialisée expliqué

Par Marie-Josée Roy

Crédit photo: iStock

Les médias parlent beaucoup des infirmières praticiennes spécialisées. Pourtant, peu de gens savent ce qu’elles offrent comme services à la population. Pour en savoir plus sur ce métier clé du domaine de la santé, nous nous sommes entretenues avec Christine Laliberté, infirmière praticienne spécialisée dans les soins de première ligne et présidente de l’Association des infirmières praticiennes spécialisées du Québec.

L’expression «super infirmière», qui a longtemps eu la cote dans le réseau de la santé, est aujourd’hui désuète. On parle désormais d’infirmières cliniciennes, titulaires d’un baccalauréat et aptes à faire diverses prescriptions en suivant un protocole établi à l’avance, et d’infirmières praticiennes spécialisées (IPS).

Qu’est-ce qui distingue l’IPS des autres infirmières?
En plus de détenir un baccalauréat, l’IPS possède aussi une maîtrise et un diplôme d’études supérieures spécialisées. C’est grâce à cette formation qu’elle peut poser des diagnostics et établir des plans de traitement. Autant l’infirmière clinicienne que l’infirmière praticienne jouissent d’une belle autonomie dans leur travail, mais celle-ci s’arrête à un niveau différent. Les IPS n’ont pas de restriction de prescription. Et, tout comme les médecins, les infirmières praticiennes spécialisées ne cessent jamais d’apprendre : elles complètent en moyenne 80 à 120 heures de formation continue par année.

Donnez-nous des exemples de ce qu’une IPS peut faire pour ses patients.
L’infirmière praticienne spécialisée peut établir un diagnostic, mais aussi prescrire des analyses en laboratoire, des examens d’imagerie médicale et des médicaments avec une autonomie complète.

Qu’est-ce qui distingue les soins de première ligne des autres spécialités?
On peut consulter une infirmière praticienne spécialisée en soins de première ligne pour les mêmes raisons qu’on consulterait un médecin de famille, c’est-à-dire pour une otite, une infection urinaire, des vertiges, des douleurs abdominales, des maux de tête, etc. Ça peut aussi être un patient qui a besoin d’une évaluation globale annuelle, d’un renouvellement de prescription, d’un suivi pour des troubles anxieux, le diabète, l’hypertension, le cholestérol… On touche à tout ! Les IPS des autres spécialités œuvrent dans les centres hospitaliers et les cliniques externes.

Comment faire pour consulter une IPS?
Pour l’instant, la seule façon d’être pris en charge par une infirmière praticienne spécialisée est de passer par le Guichet d’accès à un médecin de famille. Une fois qu’on est inscrit, on peut demander à voir une IPS lorsque la situation le permet. On parle de désengorger les urgences… on utilise des IPS de première ligne, mais on a aussi des IPS dans les hôpitaux qui peuvent aider et contribuer à leur manière.

À chaque IPS sa spécialité

Avant de compléter leur diplôme d’études spécialisées, les infirmières doivent choisir leur domaine de prédilection:
• les soins de première ligne
• les soins pédiatriques
• les soins aux adultes
• la santé mentale
• la néonatalogie

Pour en savoir plus

Association des infirmières spécialisées du Québec (AIPSQ)
Guichet d’accès à un médecin de famille

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