Les scientifiques sont de plus en plus nombreux à vanter les effets thérapeutiques du chant… et ils ont bien raison! D’après Guylaine Vaillancourt, musicothérapeute et professeure agrégée en musicothérapie à l’Université Concordia, chanter procure des bienfaits physiques, psychologiques, cognitifs et sociaux. Ce type d’exercice ne fait pas travailler que les cordes vocales mais agit sur tout le système respiratoire. Une respiration profonde augmente le taux d’oxygène dans le sang, ce qui se traduit par une meilleure résistance physique et un surcroît d’énergie. Le chant bonifie également la posture. Pour chanter, la cage thoracique doit être bien ouverte, les épaules en arrière et la colonne vertébrale bien droite. Le chant sollicite aussi plusieurs muscles, principalement les abdominaux et les faciaux. Bref, chanter muscle en douceur (on adore!). Selon Mme Vaillancourt, chanter aide même à réduire la sécrétion de cortisol (l’hormone du stress), ce qui optimise le système immunitaire.
Chanter se révèle également un super antidépresseur naturel, au même titre que le sport. «Le chant et la musique augmentent la production d’endorphine et de dopamine, deux hormones responsables du sentiment de bien-être et de plaisir», explique Mme Vaillancourt. Et quand on chante, on ne pense plus aux factures à payer ni aux problèmes. On fait le vide. Plus encore, les chansons ramènent en mémoire des images, des sentiments et des souvenirs qui permettent d’exprimer ou de libérer les émotions. Qui n’a pas déjà pleuré ou, au contraire, ressenti une bouffée d’énergie en écoutant telle ou telle chanson? Autre atout, l’apprentissage de chansons exerce la mémoire et améliore la concentration. Le cerveau en action crée de nouvelles connections. Idéal pour rester actif et alerte longtemps! En plus, chanter en groupe fait sortir de la solitude, rehausse l’estime de soi, développe un sentiment d’appartenance et permet de se sentir vivant.
Pour tous!
Lucie aime chantonner chez elle en cuisinant et en faisant le ménage. «Ces tâches me paraissent moins pénibles lorsque je les exécute au son d’une musique entraînante.» La sexagénaire aime aussi organiser des soirées karaoké en famille ou entre amis, juste pour s’amuser. On chante faux? Et après! De toute façon, chanter juste, ça peut s’apprendre. Pour travailler notre technique vocale, on s’inscrit par exemple à des cours de chant, privés ou en groupe. Ils permettent non seulement de trouver sa voix, mais aussi de supprimer les blocages de la timidité ou d’un manque de confiance en soi. Et nul besoin de posséder des connaissances musicales ou d’avoir la voix de Pavarotti ou de Céline pour pousser la chansonnette et éprouver du plaisir à le faire. «Chanter chez soi procure les mêmes effets thérapeutiques, rappelle Guylaine Vaillancourt. Il n’y a donc aucune raison de freiner ses élans vocaux. Si le public nous intimide, on chante à la maison, dans l’auto (idéal pour se défouler) et pour les petits-enfants. On peut aussi réunir quelques amis pour fredonner en chœur. On se sent plus à l’aise? On pourrait se joindre à une chorale pour amateurs, semi-professionnels ou professionnels. Et pourquoi ne pas demander à des proches de nous accompagner? Partager une passion facilite les rapprochements et resserre les liens.»
Les chorales connaissent d’ailleurs présentement un véritable engouement. Longtemps associé à la religion, le chant choral s’est modernisé. Les groupes de chant classique demeurent, bien sûr, mais d’autres flirtent avec la musique populaire, gospel, jazzée, folklorique… Il y en a pour tous les goûts et tous les niveaux. Pour trouver une chorale qui nous convient, on consulte le site web de l’Alliance des chorales du Québec (chorales.ca) ou on s’informe autour de nous. Plusieurs municipalités, organismes, clubs sociaux et résidences pour aînés ont leurs propres chorales. On les rejoint?
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