Votre gorge picote, brûle, vous avez du mal à avaler et, peut-être même, à parler? Pas de doute, vous souffrez d’un affreux mal de gorge. Mais savez-vous ce que cache ce symptôme? Vite un coup d’oeil sur les principaux maux associés au mal de gorge.
La laryngite
Il s’agit d’une inflammation du larynx, organe situé entre le pharynx et la trachée qui renferme les cordes vocales, d’où son appellation fréquente de boîte vocale. Cette infection est généralement d’origine virale et, plus rarement, bactérienne. Mais elle peut également survenir sans la présence d’un virus ou d’une bactérie, par exemple quand on a trop chanté ou crié à tue-tête. Les cordes vocales s’irritent et enflent. Comme la plupart des maux de gorge, la laryngite peut être aiguë ou chronique. Le mal de gorge aigu apparaît soudainement à la suite d’une infection et ne dure que quelques jours. Le mal de gorge chronique, lui, n’est pas associé à une infection, mais plutôt à un irritant – tabac, reflux oesophagien, allergies saisonnières ou chroniques, etc. – qui agresse régulièrement le larynx.
Les symptômes
La laryngite se manifeste par une sensation de brûlure dans la gorge et un enrouement pouvant aller jusqu’à l’extinction de voix, accompagnés parfois de fièvre et de toux sèche (sans sécrétions). Dans les cas de laryngite chronique, le mal de gorge est généralement moins intense que lorsque la laryngite est aiguë. En revanche, il est présent quasi quotidiennement sur une période de plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Les traitements
Les virus ne se soignent pas par antibiotiques. Le traitement d’une infection virale passe uniquement par le soulagement des symptômes (voir «Des trucs pour soulager le mal de gorge») afin de diminuer l’inconfort et la douleur. Lors d’une laryngite, vous devez mettre vos cordes vocales au repos complet jusqu’à ce que votre voix revienne. Impossible? Alors, parlez le moins possible. Et mieux vaut le faire à voix basse plutôt que de chuchoter, ce qui créerait plus de tension sur les cordes vocales que de parler et risquerait d’aggraver l’irritation. Évitez également de crier, de chanter, de forcer votre voix et de vous racler la gorge. Fuyez aussi le tabac et les atmosphères enfumées. Votre travail exige que vous parliez beaucoup? Avisez votre entourage et accordez-vous des périodes de silence tout au long de la journée. Attention: si vos malaises ne s’atténuent pas après quelques jours, si vous vous sentez faible ou fatigué ou si vous avez de la fièvre, n’attendez pas, consultez. L’infection touche peut-être d’autres parties du système respiratoire.
La pharyngite
C’est une inflammation du pharynx, un organe situé au-dessus du larynx. Dans 85 à 90% des cas, la pharyngite est causée par un virus. Les autres cas résultent d’une bactérie, généralement de type streptocoque, ou d’un irritant. La pharyngite est souvent combinée à un rhume ou à une grippe.
Les symptômes
La gorge est sèche, irritée et enflée. Résultat: une déglutition difficile et douloureuse avec sensation de brûlure ou picotements au fond de la gorge, parfois accompagnés de fièvre. Avaler, parler ou même respirer peuvent devenir douloureux. En réaction à l’infection, les ganglions du cou, qui font partie du système de défense immunitaire, peuvent enfler. Toutefois, la voix n’est pas modifiée.
Les traitements
Contrairement à ce qui se passe lorsqu’il y a laryngite, il est possible de confirmer rapidement un diagnostic de pharyngite streptococcique à l’aide d’une culture de gorge. Si c’est le cas, le médecin vous prescrira probablement un antibiotique. Même si les infections bactériennes peuvent disparaître d’elles-mêmes, la prise d’antibiotiques permet de réduire la durée des symptômes et, surtout, de prévenir les complications graves. Par contre, si votre mal de gorge est causé par un virus, vous devrez prendre votre mal en patience. La plupart des symptômes persistent de 7 à 10 jours. Vous pouvez seulement soulager l’irritation et la douleur jusqu’à ce que votre organisme ait éliminé le virus. Cependant, si vous ressentez un mal de gorge intense et une fatigue généralisée combinés à une fièvre élevée et à une impossibilité d’avaler, consultez.
La rhinopharyngite
C’est une inflammation de la muqueuse du nez associée à celle du pharynx. Elle apparaît souvent pendant un rhume ou une allergie saisonnière. Facile à comprendre: quand il y a congestion nasale, les sécrétions coulent dans le fond de la gorge et irritent le pharynx.
Les symptômes
Les plus classiques sont l’obstruction du nez, l’écoulement nasal, le mal de gorge et, parfois, la fièvre.
Les traitements
Traitez la congestion le plus tôt possible. Pour le reste, suivez les suggestions qui s’appliquent au traitement de la pharyngite. Astuce: dormez la tête surélevée par des oreillers; cela vous permettra de mieux respirer et empêchera les sécrétions nasales de couler au fond de la gorge.
L’amygdalite
Il s’agit d’une inflammation des amygdales, deux organes situés au fond de la gorge, de chaque côté. Les amygdales font partie du pharynx. Leur rôle est de produire des anticorps qui luttent contre les infections. À l’instar de la laryngite et de la pharyngite, l’infection peut être d’origine virale ou bactérienne. Elle peut aussi être aiguë ou chronique. Bien qu’elle soit plus fréquente chez les enfants, l’amygdalite peut survenir à tout âge.
Les symptômes
On note souvent une déglutition difficile, des rougeurs et un gonflement des amygdales, des taches blanches ou du pus sur les amygdales ainsi que des maux de gorge. La douleur peut s’étendre aux oreilles. Les ganglions du cou sont parfois enflés. D’autres symptômes possibles: fièvre, malaise généralisé, maux de tête, vomissements. La mauvaise haleine accompagne souvent l’amygdalite chronique.
Les traitements
L’amygdalite guérit d’elle-même en quelques jours. Dans le cas d’une amygdalite bactérienne, le médecin peut toutefois prescrire un antibiotique pour éviter toute complication. Lorsque l‘amygdalite est récurrente et qu’elle empêche de bien respirer et d’avaler, le médecin peut conseiller une amygdalectomie. Cette intervention chirurgicale, pratiquée sous anesthésie générale et en chirurgie d’un jour, consiste à enlever les amygdales. Il s’agit toutefois d’une mesure de dernier recours.
Même si l’intervention est couramment pratiquée, elle n’est pas bénigne. Les principaux inconvénients: la douleur intense dans les 10 jours suivant la chirurgie et le risque d’hémorragie chez une personne sur 20. D’où l’importance de bien peser le pour et le contre d’une chirurgie comparativement à ceux d’une amygdalite chronique.
Le cancer de la gorge
Le cancer ORL se situe au quatrième rang des cancers les plus fréquents chez l’être humain. Il regroupe ceux qui atteignent une partie de la tête ainsi que le cou. Mais on appelle généralement cancer de la gorge celui qui se forme dans le larynx ou le pharynx. Ces organes permettent d’avaler, de respirer et de parler. Parce qu’il affecte des fonctions essentielles, ce cancer peut donc avoir des conséquences dévastatrices sur la qualité de vie de la personne atteinte. Les principaux responsables: le tabac, l’alcool et le virus du papillome humain (aussi associé au cancer du col de l’utérus). On note la présence du virus du papillome humain dans près de 70% des cancers des amygdales!
Les symptômes
Les plus fréquents: maux de gorge, changements dans la voix, douleur au niveau de l’oreille, masse ou douleur localisée à la base de la langue (au fond de la gorge) ou dans le cou, ganglions enflés, respiration difficile, déglutition douloureuse, toux. À retenir: un ou plusieurs de ces symptômes doivent être présents depuis au moins trois semaines sur une base quotidienne. Si c’est le cas, cela ne signifie pas forcément qu’il y a une tumeur cancéreuse, mais mieux vaut consulter pour en avoir le coeur net. Plus le cancer est détecté tôt, plus les chances de guérison augmentent.
Les traitements
Ils varient selon le type de cancer et le stade de la tumeur. Pour traiter le cancer de la gorge, le médecin aura recours à la chirurgie, à la radiothérapie, à la chimiothérapie ou à une combinaison de ces traitements afin de détruire les cellules cancéreuses et d’empêcher leur propagation à d’autres parties du corps.
Des trucs pour soulager le mal de gorge
- Prendre un analgésique comme l’acétaminophène (Tylenol) ou l’ibuprofène (Advil) permet de réduire la douleur et la fièvre.
- Se gargariser avec de l’eau tiède salée (une cuillerée à soupe de sel dans une tasse d’eau) plusieurs fois par jour humidifie le fond de la gorge, réduit le mucus et atténue l’irritation.
- Sucer des bonbons ou des pastilles augmente la production de salive, force à déglutir et, par ricochet, hydrate la gorge sèche et enflammée. Certaines pastilles contiennent un anesthésique local qui apaise temporairement la douleur. Un atout, à condition de respecter la posologie du fabricant.
- Prendre beaucoup de liquide aide à soulager l’irritation de la gorge causée par une toux tenace, humidifie la bouche et la gorge desséchées, éclaircit les sécrétions et facilite leur évacuation. À privilégier: l’eau, les boissons chaudes (de l’eau chaude sucrée avec du miel, par exemple), les soupes et les bouillons. Les boissons et les aliments glacés comme les popsicles et la crème glacée permettent également de soulager temporairement une gorge irritée.
- Humidifier l’air ambiant afin de réduire l’assèchement de la gorge. Le taux d’humidité idéal se situe entre 40 et 50%.
- S’abstenir de fumer. Non seulement le tabac irrite-t-il les voies respiratoires, mais il empêche une bonne oxygénation du sang. Il est aussi prouvé que, comparativement aux non-fumeurs, les fumeurs se défendent moins bien contre l’infection et, par conséquent, mettent plus de temps à guérir.
Merci au Dr Tareck Ayad, médecin ORL au CHUM, pour sa précieuse collaboration.
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