On a beau savoir depuis longtemps que la cigarette est une impitoyable tueuse, on ne savait toujours pas avec certitude si ceux et celles qui arrêtent de fumer courent moins de risque de mourir des maladies associées au tabac que ceux qui persistent à fumer, et si oui, quelle est l’importance de ce risque.
Or, une étude majeure vient de démontrer qu’arrêter de fumer est bon pour la santé – on le savait! – et, surtout, bon pour la longévité. Du moins chez les femmes. «Quand on arrête, on réduit le risque de toutes les mortalités associées à la cigarette (vaisseaux sanguins, cœur, poumons et certains cancers)», se réjouit le Dr Jean-Marc Assaad, psychologue et directeur du programme pour cesser de fumer en milieu de travail du Centre de santé de l’Université McGill.
Résultats rapides
À ses yeux, l’étude dont il est question est importante puisqu’elle concerne une cohorte de 104519 femmes suivies depuis 1980, la fameuse Nurses’ Health Study. «Le corps humain a une formidable capacité de s’autoguérir, ajoute le psychologue. Tout de suite quand on arrête, les effets positifs se manifestent. Après 20 minutes, notre tension artérielle se rétablit. Après 24 heures, on réduit déjà notre risque d’avoir une crise cardiaque. Après 48 heures, les bouts des nerfs atteints commencent à repousser. Après un à neuf mois, les cils vibratoires des poumons, paralysés par la cigarette, recommencent à fonctionner et protègent des virus et des infections. À l’intérieur de cinq ans, on a déjà récupéré de gros bénéfices puisque l’on a considérablement réduit les risques de contracter une maladie cardiovasculaire et certains cancers associés au tabac. Finalement, après 20 ans, le compteur revient à zéro; c’est comme si l’on n’avait jamais fumé. Cette étude vient de prouver tout ça pour la première fois.»
Effets positifs
Les auteurs de l’étude, dont l’article a été publié le 17 mai 2008 dans le prestigieux Journal of the American Medical Association, ont été surpris de la rapidité des effets positifs. D’autres études avaient déjà documenté les bénéfices du fait d’arrêter de fumer, mais jamais de façon aussi puissante. Si les conclusions de cette étude s’appliquent aux femmes, tout porte à croire qu’elles seraient semblables pour les hommes, croit le Dr Jean-Marc Assaad.
La meilleure chose à faire pour sa santé et la plus importante? Arrêter de fumer! Si plusieurs fumeurs trouvent extrêmement difficile d’arrêter, cette découverte devrait les motiver…
Enfin, le psychologue recommande de s’en remettre aux adjuvants que sont les timbres et les gommes, qui doublent les chances d’arrêter de fumer. Le counseling n’est pas à négliger non plus. Les gros fumeurs peuvent également diminuer graduellement avant d’arrêter, ce qui réduit peu à peu la hauteur de la marche entre fumer et s’abstenir.
Il faut en moyenne de quatre à sept tentatives pour qu’arrive enfin la bonne. Les rechutes font partie du succès éventuel de l’aventure et, à ce titre, ne devraient pas décourager le futur ex-fumeur…
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