Quand on aperçoit une voiture ancienne, on a souvent le réflexe de s’arrêter et d’admirer. Vous rêvez même de vous en offrir une depuis des années? Voici tous nos conseils pour y arriver.
Lorsqu’une vieille voiture croise notre route, elle nous laisse rarement indifférents, nous rappelant bien souvent d’incroyables souvenirs. Au Québec comme au Canada, des milliers de voitures anciennes sont de sortie chaque été avant de reprendre le chemin du remisage avant le 1er décembre (voire le 1er novembre), moment où il devient essentiel de les soustraire aux rigueurs de notre climat. En Californie ou en Floride, elles circulent par contre à l’année, météo plus clémente oblige.
Pour être classé «véhicule ancien», un bolide doit avoir accumulé 25 années de service. Dès le 1er janvier, toutes les voitures millésimées jusqu’en 1994 sont entrées dans cette famille dont la taille ne cesse ne cesse de croître, puisque les modèles déjà reconnus anciens sont préservés. Et c’est sans compter les centaines d’autres qui reprendront vie au printemps après avoir subi un processus de restauration au cours de l’hiver.
Si on souhaite faire l’acquisition d’une voiture de collection, le choix devient donc sans cesse plus varié. Et complexe, aussi. Pour quel véhicule opter et comment éviter les pièges à l’achat, afin que le rêve ne vire pas au cauchemar? On fait le tour de la question.
Quel modèle choisir?
Avec des milliers de modèles différents sur le marché, et de toutes les époques, difficile de savoir vers lequel se tourner… Sauf si on répond à la question de la façon la plus simple qui soit: le choix d’un modèle, c’est d’abord une affaire de cœur. Le coup de foudre est même souhaitable, comme pour un vêtement qui nous tombe dans l’œil ou pour une œuvre d’art. Attention, toutefois: le cœur a ses raisons que le portefeuille ne connaît pas. Voilà qui nous amène à notre deuxième interrogation: le prix d’achat…
Combien ça coûte?
Des autos anciennes, il y en a non seulement pour tous les goûts, mais également pour presque tous les budgets. Ainsi, il est possible d’en acquérir une magnifiquement conservée pour moins de 5000 $, comme il est aussi courant d’en trouver à plus de 50 000 $. Dans certains cas, la rareté du modèle peut même faire grimper la note dans les six chiffres, voire les sept ou huit chiffres! Certaines voitures de collection peuvent effectivement se vendre quelques dizaines de millions de dollars. Toutefois, même s’il est difficile d’établir un pourcentage précis en raison des fluctuations du marché, la grande majorité des modèles sont offerts à moins de 20 000 $.
La seule chose vraiment à surveiller, ce sont les tendances du marché. La valeur d’une voiture ancienne est généralement appelée à croître au fil des années, mais il faut veiller à ne pas trop payer un modèle donné. Puis, la connaissance du milieu est un avantage. Par exemple, il y a 15 ans, les bolides des années 1950 étaient très recherchés, mais de nos jours, les amateurs de cette décennie sont moins nombreux, si bien que la demande est à la baisse. Sauf bien sûr pour des classiques comme une Chevrolet Corvette 1954 ou une Ford Thunderbird 1955, qui demeurent un investissement sûr.
Où acheter?
Pour une voiture neuve, c’est facile: on va chez le concessionnaire. Pour une auto usagée aussi, et s’y ajoutent des particuliers via les petites annonces sur une panoplie de sites internet. Pour les voitures d’époque, par contre, on oublie les concessionnaires, excepté certains marchands spécialisés dans la vente de voitures rétro. La majorité des propositions se trouvent plutôt sur des sites de vente dédiés, ainsi que lors d’événements et de rassemblements réservés aux voitures anciennes, que ce soit des regroupements de passionnés ou des encans professionnels.
Quels pièges éviter?
Quand on s’y connaît moins dans un domaine, il est toujours plus risqué de procéder à des transactions, surtout si cela implique une partie de nos économies. Mettre la main sur une belle d’autrefois peut représenter l’aboutissement d’un rêve, mais si on ne fait pas les choses selon les règles de l’art, on en sera loin…
Dans un premier temps, il importe d’avoir une idée de la véritable valeur du véhicule qui nous intéresse. Pour ce faire, on fait appel à des professionnels de l’évaluation: pour quelque 200 $, on aura l’heure juste. Plus le bolide convoité est dispendieux, plus le jeu en vaut la chandelle. On peut aussi lire des magazines spécialisés comme Hemmings, qui contient une impressionnante section de voitures à vendre.
Il est également recommandé de faire inspecter la voiture convoitée par un mécanicien. Si l’auto vient d’être remise à neuf et que son état est impeccable, cette étape peut bien sûr être ignorée, tout est une question de jugement. Dans le doute, on loge donc un coup de fil à son mécano. Si ce dernier est aussi qualifié pour évaluer la qualité de la carrosserie (a-t-elle été retapée ou présente-t-elle des faiblesses?), vous ferez d’une pierre deux coups: les voitures restaurées peuvent valoir tout autant, à condition que le travail ait été bien fait.
Enfin, il faut s’assurer que le véhicule convoité est d’origine. Si le moteur a été changé, la valeur en prendra pour son rhume. C’est également le cas pour les roues, les pièces de suspension, l’habitacle, etc. Quand la modification effectuée est réversible, c’est jouable. Autrement, mieux vaut s’abstenir, à moins que la métamorphose opérée par l’ancien propriétaire ne vous séduise.
Quant au vendeur, ce qui compte, c’est que tout coule bien avec lui. Semble-t-il honnête? Est-il capable de répondre clairement aux questions concernant l’historique du véhicule? Le possède-t-il depuis longtemps (méfiez-vous des propriétaires récents qui essaient probablement de réaliser un profit rapide)? Si l’impression est bonne, la transaction risque de l’être également. Même s’il n’existe jamais de garantie avec une voiture ancienne.
À quoi penser après l’achat?
Après avoir fait l’acquisition de la voiture de nos rêves, restent les coûts d’entretien. Et certains points à surveiller pour éviter de se retrouver avec une minoune après quelques années. Dans l’ensemble, il faut soigner sa «nouvelle» voiture de la même façon qu’un modèle récent, en effectuant des travaux réguliers (changements d’huile, vidange de certains liquides, vérification des courroies, surveillance de l’état de la batterie, etc.). Si on possède quelques compétences de base en mécanique, on pourra très bien entretenir sa voiture seul. Autrement, il faudra juste trouver un bon mécanicien. Pour mettre la main sur la perle rare, un tuyau: on se rend à un rassemblement d’autos anciennes et on discute avec des propriétaires.
Que faire pour les assurances et l’immatriculation?
Une fois le véhicule trouvé, acheté, inspecté et évalué par un mécanicien qualifié, voilà le temps venu de l’assurer et de l’immatriculer. La première étape est plutôt simple, mais il importe de savoir que certaines compagnies d’assurances se spécialisent dans ce domaine. Leur force? L’assuré profite alors de primes vraiment avantageuses, car l’assureur sait très bien que ledit véhicule ne sera pas utilisé de façon conventionnelle. Certaines firmes imposent des restrictions, comme le nombre de kilomètres parcourus au cours d’une année ou une interdiction d’utiliser l’auto pour ses trajets professionnels. Rien de vraiment contraignant, donc.
Pour l’immatriculation, cela ressemble aussi en tous points à la procédure à suivre pour un véhicule plus récent. À une nuance près: quand on remise sa belle d’autrefois, il faut s’assurer qu’elle ne le demeure pas plus d’une année. Dans le cas contraire, une inspection serait nécessaire pour qu’elle retrouve sa légalité. Il s’agit d’ailleurs d’un autre point à surveiller lors de l’achat: s’assurer que la voiture ait été plaquée au cours de la dernière année. Sinon, c’est l’inspection obligatoire, ce qui peut engendrer des frais indésirables. Et si l’auto est importée d’une autre province canadienne ou des États-Unis, on ne s’en tire pas: elle devra être vérifiée avant d’être immatriculée au Québec.
Une fois notre coup de cœur légalisé, on peut enfin prendre la route, à condition d’avoir une plaque conventionnelle. Certains titres spécialisés pour les voitures très anciennes (voire centenaires) proscrivent leur utilisation sur des voies à la limite de vitesse supérieure à 70 km/h. Mais on parle d’un très faible pourcentage. Généralement, on a accès partout avec nos belles d’autrefois!
Qui peut nous aider?
-> Pour effectuer des recherches: les sites hemmings.com, craigslist.com et kijii.ca.
-> Pour évaluer la valeur d’un véhicule: PG Évaluation, au 514 990-2703 ou au 450 430-8155, nadaguides.com et hagerty.com.
-> Pour s’assurer: le groupe Intact notamment, mais plusieurs assureurs offrent aussi maintenant des couvertures pour les voitures d’époque. Vérifiez bien avec chaque compagnie les restrictions imposées.
-> Pour s’informer: VAQ (Voitures Anciennes du Québec) fournit tous les renseignements relatifs à cet univers au 514-990-9111 ou à vaq.qc.ca. V8 Passion (v8passion.com), un magazine pour passionnés, contient toujours une foule d’informations ainsi qu’un calendrier des activités en lien avec la voiture ancienne au Québec et ailleurs au Canada.
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