Denise Ménard a eu une vie «bien remplie», témoigne son fils, Richard. En voici un condensé.
Nouvelle preuve des progrès de la longévité: à Saint-Eustache, la Résidence Chénier n’héberge pas une ni deux mais bien trois centenaires, dont la plus «jeune» vient tout juste de célébrer son 100e anniversaire. Nous l’avons rencontrée, de même qu’une partie de sa famille, à cette occasion festive. Après tout, 100 ans, ça se fête en grand!
Le nombre de centenaires a explosé au Québec, où atteindre l’âge vénérable de 100 ans n’est plus si rare. Selon les plus récentes estimations de Statis- tique Canada, on en comptait près de 2577 en 2023, une hausse de 70 % par rapport aux 1514 recensés 10 ans plus tôt.
Denise Ménard, née le 4 juin 1924 et hébergée à la Résidence Chénier, vient de rejoindre ce club sélect. Encore plus impressionnant: jusqu’à plus de 98 ans, elle se débrouillait toujours seule dans son trois et demie situé dans une résidence pour personnes retraitées. «Elle s’y était installée il y a 25 ans, au décès de mon père, afin de rejoindre une partie de sa famille. Ma mère était la deuxième née, et la seule toujours vivante», résume son fils unique, Richard Richer, dont la sœur, Ginette, est aussi décédée. C’est lui, avec son épouse et son beau-frère, qui prend aujourd’hui soin de Mme Ménard, qui peut aussi compter sur les visites de ses trois petits-enfants et deux arrière-petits-enfants, «qu’elle chérit», dit-il.
Une vie bien remplie, vous dites? «On pourrait presque en faire un roman!» s’exclame encore le fils, croisé à la salle à manger de la résidence, où les 100 ans de la dame étaient soulignés en grande pompe l’été dernier en compagnie de deux de ses voisines, les doyennes de l’endroit, Juliette Hussereau et Florence Beaupré, âgées respectivement de 102 et de 105 ans.
Du sport et des voyages
Denise Ménard a grandi à Verdun dans les années 1920 et 1930 au sein d’une fratrie de six frères et sœurs. «Même si elle vivait en ville, elle passait ses étés en vacances à la campagne chez ses oncles et tantes, qui avaient des terres au Vermont, raconte Richard Richer. Elle adorait!»
Après avoir été instruite chez les sœurs, elle a travaillé un temps à l’Imperial Tobacco comme trieuse de tabac. «L’ironie, c’est qu’elle n’a jamais fumé de sa vie», commente Richard. Tout juste à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en décembre 1945, elle convole en justes noces avec «l’amour de sa vie», Gérard Richer, un militaire de carrière avec qui elle s’installe à Longueuil pour fonder sa famille.
Alors femme au foyer, Mme Ménard, qui a toujours été très sportive, se met au curling et au boulingrin avec son mari. «Ils y excellaient, se souvient son fils. Ma mère a même été capitaine de son équipe de curling.»
Globe-trotter, le couple partage aussi l’amour des voyages. «Oh oui, nous avons beaucoup voyagé», acquiesce-t-elle. «Des années 1960 à 1980, ils sont entre autres allés en France, en Espagne, au Mexique et aux États-Unis, en plus de parcourir le Canada en train», énumère Richard. En guise de souvenir, Denise Ménard achète des poupées provenant des quatre coins du monde et s’est constitué au fil du temps une jolie collection.
Un endroit qu’elle aurait aimé visiter? «Le Grand Nord québécois», répond sans hésiter la jubilaire, le sourire aux lèvres.