Sexualité: Ce qui se passe après 50 ans

Sexualité: Ce qui se passe après 50 ans

Par Chantal Tellier

Crédit photo: iStock

Le plaisir et le désir d’intimité ne connaissent pas de limite d’âge. Mais notre corps évolue et la mécanique des rapports sexuels aussi. Quels sont les changements qui influencent la sexualité des hommes et des femmes après 50 ans? Et quelles sont les solutions concrètes pour continuer à mener une vie sexuelle épanouie et satisfaisante? Tour d’horizon.

Chez les femmes

Avec la ménopause et l’arrêt des menstruations, la muqueuse vaginale s’amincit et devient sèche et lisse, ce qui peut rendre les rapports sexuels douloureux et les infections urinaires fréquentes. Ce phénomène, appelé le syndrome génito-urinaire de la ménopause, était auparavant connu sous le nom d’atrophie vaginale.

L’apparition des symptômes est progressive; ils surviennent parfois longtemps après la ménopause et même chez des femmes en périménopause sans signes évidents d’atrophie. Autre phénomène associé à la ménopause: une baisse de libido. Cela dit, pas d’inquiétude, car le désir sexuel peut revenir!

Solutions

La pratique régulière d’activités sexuelles, y compris la masturbation, contribue à maintenir la santé vaginale et à protéger contre l’atrophie urogénitale, surtout chez les femmes ménopausées. Cette pratique augmente le flux sanguin dans la région pelvienne, également bénéfique pour la santé sexuelle féminine.

Un traitement en rééducation périnéale et pelvienne effectué par une physiothérapeute qualifiée peut aider à restaurer la souplesse vaginale. La réussite du traitement dépend toutefois de l’exécution régulière des exercices de renforcement et de l’activité sexuelle.

L’application d’une crème contenant des œstrogènes peut s’avérer bénéfique, voire souvent plus efficace qu’une hormonothérapie systémique si la sécheresse vaginale est le seul problème. Autres options: un anneau intravaginal libérant de l’œstradiol ou des comprimés vaginaux d’œstradiol.

«Le traitement par laser se révèle efficace contre le syndrome génito-urinaire de la ménopause, qui inclut l’atrophie vulvo-vaginale et la sécheresse vaginale, indique la Dre Élise Dubuc, obstétricienne-gynécologue, de la Clinique Sensolia. Il régénère la muqueuse vaginale et soulage ainsi l’effet de sécheresse dans la majorité des cas.»

Les traitements par radiofréquence améliorent la circulation sanguine et stimulent la production de collagène. Ils restaurent le tonus et la fermeté du vagin. Les femmes traitées constatent une diminution de la tension musculaire et de l’inconfort vaginal. «C’est une option intéressante pour celles qui ne peuvent pas utiliser l’hormonothérapie, comme dans certains cas de cancer du sein», explique la Dre Dubuc.

L’hormonothérapie de remplacement systémique est plutôt recommandée aux femmes qui cherchent à soulager plusieurs symptômes de la ménopause dus à une carence en œstrogènes, comme les bouffées de chaleur et les troubles du sommeil.

Un complément de testostérone peut être prescrit aux femmes qui subissent une baisse de désir à la ménopause. Un comprimé de DHEA vaginal (un androgène) permet également de traiter le syndrome génito-urinaire de la ménopause. Et une entreprise britannique vient de développer un timbre pour libérer de manière contrôlée la testostérone, spécialement pour les femmes ménopausées.

Chez les hommes

Bien que l’andropause ne soit pas systématique, certains hommes commencent à expérimenter une baisse de la libido, des troubles érectiles et une fluctuation du niveau de testostérone. La dysfonction érectile se définit par une incapacité à obtenir ou à maintenir une érection suffi- sante pour une pénétration sexuelle satisfaisante.

Solutions

«En première ligne, on mise sur les saines habitudes de vie pour prévenir la dysfonction érectile», mentionne le Dr Francis Petrella, urologue inscrit au postdoctorat en andrologie à l’Université de Miami. «Bien manger, faire de l’exercice physique, maintenir un poids santé et ne pas fumer sont toutes des pratiques à adopter pour la prévention à court et à long terme. Tout comme le fait de recourir aux services d’un psychologue ou d’un sexologue.»

Les traitements médicaux comme le ViagraMD ou le CialisMD sont envisagés pour améliorer les érections. «Le CialisMD peut rester efficace jusqu’à 36 heures après la prise du comprimé», précise l’urologue Carlos Marois, des Cliniques Marois.

Advenant une perte de libido due à une baisse de la testostérone, la thérapie de remplacement de la testostérone (TRT) peut être considérée. «Elle se présente sous forme de gel (AndroGelMD), de vaporisateur nasal (NatestoMD) ou de timbres transdermiques, précise le Dr Marois. Quant aux injections et aux implants sous-cutanés, ils délivrent la testostérone directement dans les muscles et se dissolvent progressivement dans la circulation sanguine.»

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