4 activités thérapeutiques qui font du bien

4 activités thérapeutiques qui font du bien

Par Chantal Tellier

Crédit photo: iStock

Ressentir du stress pendant de longues périodes peut entraîner une augmentation de l’anxiété, des symptômes physiques, voire une dépression. Comment s’aider à gérer ce stress? Tout simplement en pratiquant des activités qu’on aime… et qui ont des bienfaits prouvés pour la santé.

La plupart d’entre nous sommes extrêmement occupés: travail, tâches ménagères, réunions tardives, heures supplémentaires, suivi médical de nos parents, etc. Le temps ne s’étire pas assez pour tout faire en une journée, ce qui nous conduit souvent à négliger les activités récréatives. Pourtant, si on ne prend pas le temps de s’occuper de soi, tôt ou tard, le stress et l’anxiété vont se manifester…

Il est important d’écouter notre corps et de faire une pause dans notre vie trépidante afin de nous adonner à des activités qui nous font du bien. On pense à des loisirs qui nous permettent de nous évader du travail ou de nos soucis, de déconnecter, quoi.

Le choix de nos activités ne doit pas nécessairement être un casse-tête ou nécessiter un plan détaillé. On peut opter pour une visite au musée une journée, puis aller prendre un café avec une amie le jour suivant. C’est notre temps, alors, faisons ce qui nous rend heureux! N’empêche que certaines activités procurent des bienfaits qui sont documentés par la science. En voici quelques-unes.

1. Bibliothérapie

Quand on est confronté à des troubles tels que l’anxiété et la dépression ou qu’on fait face à un deuil, il peut parfois être difficile de donner un sens à ce qui se passe, surtout si on n’a pas vécu d’autre expérience similaire. «La bibliothérapie, qui utilise les livres pour faciliter un processus de guérison, peut être très utile dans des cas comme ça», avance Katy Roy, bibliothérapeute. Des romans mettant en scène des personnages vivant la même chose que nous peuvent nous aider à y voir plus clair et nous réconforter. «Il est aussi possible de proposer une lecture qui n’a pas de lien direct avec la situation vécue, mais qui amènera quand même la personne à la voir sous un nouvel angle, à élargir sa perception du monde», affirme Mme Roy. La bibliothérapie peut être pratiquée en différents endroits (dans les bibliothèques, les centres de réadaptation physique, en pratique privée...).

Matériel nécessaire: Des livres et… des lunettes de lecture!

Bienfaits: La bibliothérapie nous aide à mieux comprendre les défis auxquels on est confronté et à développer des stratégies pour y faire face. Elle peut également nous aider dans la résolution de problèmes, la compréhension et la conscience de soi. Lire nous permet d’élargir nos horizons, de voir des perspectives qu’on n’aurait pas imaginées nous-mêmes, de franchir des caps, de mettre des mots sur nos émotions et d’accéder à notre inconscient par l’imaginaire et le symbolisme. Lorsqu’elle est utilisée dans le cadre d’une thérapie de groupe, la bibliothérapie permet aux participants d’améliorer la communication, d’encourager des conversations plus approfondies et de tisser des liens entre eux.

Prérequis: Bien que la bibliothérapie puisse bénéficier à des personnes de tous âges ayant un large éventail de besoins, elle ne sera efficace que si on est prêt à lire et à s’exprimer.

Bon à savoir: La bibliothérapie n’est pas recommandée pour les personnes qui sont incapables de distinguer la réalité de l’imaginaire, qui ont une capacité d’attention limitée ou qui n’aiment pas lire.

Pour aller plus loin: La bibliothèque apothicaire

2. Tricot

Quand les gens pensent au tricot, ils imaginent généralement une femme assise dans un fauteuil à bascule en train de confectionner une paire de pantoufles en phentex! Pourtant, le tricot est une activité manuelle qui vit un regain de popularité. À preuve, le plongeur olympien britannique Tom Daley a remis les aiguilles et la laine au goût du jour quand il a été photographié en train de tricoter durant les Jeux olympiques de Tokyo. Son compte Instagram dédié à ses créations est suivi par 1,3 million d’adeptes!

Bienfaits: Quand on s’initie au tricot, enchaîner les mailles demande une telle concentration qu’il ne reste aucune place pour penser à ses problèmes. Cela contribue à faire taire le monologue intérieur. Les tricoteurs aguerris peuvent écouter de la musique ou discuter en maniant les aiguilles et la laine. Le tricot réduit le stress et, par son côté hypnotique, s’apparente un peu à la méditation en nous ancrant dans le moment présent. Tricoter pourrait même ralentir la respiration et apaiser le rythme cardiaque. «Cette activité améliore également les fonctions cognitives en mobilisant des compétences en mathématique et en visualisation 3D», indique Nathalie Desmarais, directrice générale de Santé mentale Québec Pierre-De Saurel.

«Tricoter renforce la confiance en soi et engendre un sentiment d’accomplissement quand on voit son travail progresser, qu’on partage des connaissances avec d’autres personnes et qu’on voit ses œuvres servir à des gens dans le besoin, comme pour les participants et participantes aux ateliers Tricot, tricotin de L’Astuce, qui remettent chaque année des foulards, des tuques et des mitaines aux sans-abri», raconte Mme Desmarais.

Prérequis: Avoir une certaine mobilité de ses mains.

Bon à savoir: Le tricot se pratique aussi bien en solo qu’en groupe.

Pour aller plus loin: Il suffit de taper «groupe de tricot» ainsi que le nom de notre ville dans un moteur de recherche internet pour trouver des cercles prêts à nous accueillir.

3. Musicothérapie

Qui n’a pas déjà versé toutes les larmes de son corps en entendant une chanson durant une peine d’amour ou n’a pas dansé dans son salon au rythme d’une musique entraînante? Le pouvoir des mélodies et du rythme est réel, d’où la pertinence de la musicothérapie, une approche qui utilise les propriétés stimulantes de la musique pour aider les gens à améliorer leur santé mentale et leur bien-être.

«Les participants peuvent jouer un rôle dans la création de la musique, ou tout simplement écouter de la musique ou y réagir. Certains thérapeutes utilisent une approche combinée qui implique des interactions à la fois actives et passives avec la musique», explique Vicky Levasseur, musicothérapeute au Centre L’élan, à Magog.

Quand on travaille avec un expert en musicothérapie, on commence par identifier nos objectifs. Par exemple, si on souffre de dépression, on peut espérer utiliser la musique pour améliorer notre humeur. On peut aussi essayer d’appliquer la musicothérapie à d’autres symptômes de la dépression comme l’anxiété, l’insomnie ou la difficulté à se concentrer.

Bienfaits: «Le chant aide au développement du rythme et du contrôle du souffle, et permet d’exprimer des émotions», explique la musicothérapeute. Jouer d’un instrument améliore la coordination. Composer de la musique ou écrire des chansons peut faciliter le partage de sentiments, par exemple chez les malades en phase terminale. «La pratique de la musique peut activer certaines régions du cerveau qui influencent la mémoire, les émotions, le mouvement, les sensations...»

Matériel: Les instruments de musique sont généralement fournis par le musicothérapeute.

Prérequis: Il n’est pas nécessaire d’avoir du talent pour la musique, mais il faut l’aimer!

Bon à savoir: La musicothérapie est souvent individuelle. Cela dit, il est possible de participer à des séances de groupe.

Pour aller plus loin: Association québécoise de musicothérapie, musicotherapieaqm.org.

4. Bain de forêt

La nature nous parle? Le shinrin-yoku, créé au Japon en 1982, est une pratique qui encourage les gens à passer du temps dans la nature pour vivre le moment présent tout en plongeant ses sens dans les images et les sons d’un environnement naturel.

Une fois arrivé à destination, on éteint notre téléphone ou on le met en veilleuse. On prend quelques respirations profondes et on se recentre. On se concentre sur ce que nos sens perçoivent, qu’il s’agisse de l’odeur de l’air pur ou du chant des oiseaux. On peut s’asseoir et regarder comment les feuilles se balancent dans le vent ou tout simplement marcher lentement, sans avoir de destination précise en tête. On décroche!

Matériel nécessaire: De bons vêtements selon la saison, des chaussures de marche confortables, une bouteille d’eau, de la crème solaire, etc.

Bienfaits: La Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ) a demandé au Dr Louis Bherer, professeur au département de médecine de l’Université de Montréal, et à une équipe de chercheurs de l’Institut de cardiologie de Montréal de faire une vaste revue de la littérature scientifique concernant les bienfaits associés au temps passé en nature. Leurs conclusions? Cela permet de réduire la tension artérielle, le rythme cardiaque et la production de cortisol, l’hormone du stress. On note aussi une réduction de l’anxiété, une diminution de la dépression, une augmentation de l’humeur et de la vitalité. Le simple fait de passer 10, 20 ou 30 minutes par jour à l’extérieur peut entraîner des bienfaits.

D’ailleurs, il est même possible de se faire prescrire un bol d’air au Québec grâce au programme Prescri-Nature! On s’informe auprès de notre médecin.

Prérequis: Être mobile et avoir accès à des sentiers aménagés.

Bon à savoir: Bien que le mot «forêt» figure dans le nom de cette pratique, il n’est pas nécessaire de se rendre dans une zone fortement boisée. On peut opter pour un parc de quartier, la plage municipale ou tout autre endroit naturel.

Pour aller plus loin: Prescri-Nature

À go, on s’amuse!

Qu’on fasse de la musique, de la lecture, du tricot ou de la marche en forêt dans le cadre d’une thérapie ou comme simples loisirs, il y a aura des bienfaits au rendez-vous. Ces activités ont un impact positif sur notre santé physique et mentale, et ils améliorent grandement la qualité de notre vie. Nos problèmes ne disparaîtront pas comme par magie, mais ces activités nous aideront certainement à mieux les gérer et nous fourniront même les compétences et les outils nécessaires pour y faire face plus efficacement.

Écrire aide à atteindre nos objectifs

Définir précisément ses objectifs et les noter régulièrement serait une première étape indispensable pour les atteindre. Pourquoi? Parce que les noter est une forme d’engagement. Cela nous oblige à prioriser les activités qui nous font du bien et nous rappelle le but à atteindre.

Après chaque activité, on peut aussi utiliser notre journal pour raconter notre expérience ou les pensées qu’on a eues pendant la pratique. C’est un bon moyen de savoir comment on se sent au fil du temps, de voir les améliorations dans notre bien-être et de nous aider à créer une routine pour favoriser notre santé globale.

Ce rituel nous permet de gagner en confiance en soi, en optimisme et en motivation, et nous permettra, le cas échéant, de trouver des solutions quand des obstacles jailliront devant nous.

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