Jean Côté au service des pêcheurs… et des homards!

Jean Côté au service des pêcheurs… et des homards!

Par Marie-Josée Lacroix

Crédit photo: iStock Photo

Inspiré par le commandant Cousteau dans sa jeunesse à Victoriaville, Jean Côté a obtenu une maîtrise en aquaculture et en pêcherie, avant de travailler plusieurs années sur le pétoncle. «À l’époque, je voyais les pêcheurs de crustacés comme des chasseurs qui se contentaient de prélever. Mais on m’a expliqué que les pêcheurs gaspésiens voulaient protéger la ressource. C’est ce qui m’a amené ici.» Le biologiste, directeur scientifique du Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie (RPPSG) depuis 2010, a donc travaillé avec eux à améliorer la qualité et la quantité de homards dans le cadre d’une pêcherie durable.

Jean Côté crée d’abord une écloserie. À sa demande, les pêcheurs d’une région lui apportent les femelles œuvées (quand elles portent leurs œufs sur la queue). Il les dépose dans un bassin où l’eau circule à température contrôlée, où elles libèrent les larves, lesquelles sont transférées dans un bassin d’élevage, puis à la «pouponnière». Les homards y sont nourris individuellement avant d’être remis aux pêcheurs, qui les déposent au fond de la mer, à l’abri des prédateurs. Cet élevage minutieux porte ses fruits: «Dans la nature, environ 1 homard sur 1 000 réussit à se déposer au fond. Avec l’écloserie, le taux de survie est de 15 à 35 %. Je suis content, et les pêcheurs aussi!»

Jean Côté coordonne aussi un journal de bord électronique (Jobel). «Notre flotte est la seule ainsi équipée. Le Jobel permet aux pêcheurs d’envoyer en temps réel les informations sur leurs captures quotidiennes aux organismes intéressés, dont le Marine Stewardship Council (MRC), qui nous a écocertifiés, et le programme Ocean Wise de l’Aquarium de Vancouver. On démontre ainsi que notre pêcherie est durable.» 

Pêche durable s’oppose à surpêche: le nombre de permis, de casiers et de jours de pêche est donc strictement réglementé. «On connaît les quantités de homards débarquées chaque année, ce qui permet de savoir si la population est en santé. Et elle l’est, se réjouit le biologiste. Le homard gaspésien est un homard de printemps, il est alors à son meilleur. Le poids idéal est de 1 lb ou 1½ lb. Sa carapace dure résiste bien au transport et il est gorgé de chair succulente!»

Les consommateurs peuvent s’assurer qu’ils dégustent un homard de la Gaspésie grâce au médaillon fixé à un élastique sur la pince. «En saisissant le code alphanumérique, on obtient le nom du pêcheur, celui du bateau, etc. Établi en 2012, ce système de traçabilité à 100 % est unique au RPPSG: on va directement de l’assiette au pêcheur!»

Jean Côté parle de son travail avec passion. «Je suis tellement content de voir ces pêcheurs qui prennent à cœur leur développement de façon durable! Il faut l’annoncer le plus possible, la relève ne s’en portera que mieux!»              

Vidéos