Chaque année, des amis se réunissent chez l’un d’entre eux pour souligner leur amitié (43 ans ce printemps dernier), se reconnecter, se donner des nouvelles et, surtout, se faire du bien.
«On va au-delà de ce qu’on partage sur Facebook, on se dit les vraies affaires, les bonnes comme les moins bonnes, puis on rit, on s’épaule, on compatit, raconte Marie, lectrice de Bel âge. Ayant traversé plusieurs tempêtes cette année, j’ai annoncé d’emblée que chaque mauvaise nouvelle serait accompagnée d’un remerciement, à commencer par celui d’avoir des amis d’aussi longue date avec qui je m’entends à merveille.»
On le sait, être reconnaissant, c’est gagnant. Le psychologue américain Robert A. Emmons, l’un des premiers scientifiques à étudier le sujet il y a 20 ans, a démontré que le simple fait d’apprécier sa bonne fortune était effectivement champion pour le moral. Depuis, d’autres études ont appuyé ces découvertes. Certaines vont même rapporter des bienfaits physiques, comme la régulation de la pression artérielle.
Si ressentir de la gratitude est un baume pour le cœur, l’exprimer à voix haute aiderait à réduire les symptômes de dépression, à favoriser un meilleur sommeil et à augmenter l’estime de soi et la satisfaction personnelle. Verbaliser sa reconnaissance envers sa famille, ses amis, ses, conjoints, ses collègues et ses connaissances renforcerait les liens. Mieux : ceux qui entendent ces remerciements, comme les amis de Marie, vont ressentir des sentiments chaleureux et éprouver à leur tour l’envie de dire merci. Oui, c’est contagieux!
Communiquer sa reconnaissance par écrit est aussi une bonne façon de se concentrer sur le positif. Cela dit, pour certains, transcrire chaque jour ses remerciements dans un cahier de gratitude ou sur des post-its qu’on place ensuite dans un pot d’appréciation, comme ceux aperçus sur TikTok, c’est non merci. Heureusement, rédiger un court texte ou un courriel environ une fois par semaine peut suffire.
Merci, la vie!
Par ailleurs, ça ne prend qu’une petite dose de gratitude par jour pour générer des bienfaits, disent les experts. Un simple «Môzusse que j’ai de la chance à cause de…» qu’on se dit tous les matins au saut du lit ou au moment d’allumer son ordi de travail, par exemple, peut nous mettre de bonne humeur. Quand on en fait une habitude, c’est là qu’on voit une différence qu’on peut certainement développer, a écrit Joel Wong, professeur de psychologie à l’Université de l’Indiana, dans l’un de ses articles à propos de la gratitude.
La clé, selon lui: être le plus précis possible au moment d’adresser ses mercis à la vie ou à une personne. Évoquer les raisons spécifiques de sa reconnaissance renforce l’expérience de la gratitude et fait prendre davantage conscience de notre chance.
Pour ma part, je dis merci à l’été d’être là, aux occasions de voyager, à mes proches, à mon voisinage, à la nature tout près. Et vous?
Engendrer la reconnaissance
Le Dr Wong a créé une liste de 100 questions* auxquelles on peut répondre selon les besoins du moment, par écrit si possible, afin d’approfondir la réflexion et de tenir un registre de nos bénédictions (qu’on pourra consulter plus tard à notre guise). En voici cinq.
1. Quels événements positifs ont eu lieu cette semaine?
2. Qu’est-ce que j’aime de mon quartier?
3. Quelle activité me plaît particulièrement?
4. Qui contribue à me faire sourire?
5. Quels obstacles ai-je surmontés?
* La liste complète se trouve sur le site Healthy IU de l’Université de l’Indiana (en anglais seulement). Pour y accéder, tapez «gratitude» dans la barre de recherche en haut de la page.
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