Mots doux

Mots doux

Par Aline Pinxteren

Crédit photo: Laurence Labat

Le 27 septembre 2019, des centaines de milliers de Québécois se rassemblaient dans les rues pour le climat. Un an plus tard, quelques centaines se réunissent sporadiquement contre le port du masque dans les commerces. Qui aurait pu imaginer ce qui nous attendait? Greta Thunberg, icône environnementale, a beau continuer sa grève d’école, le tsunami du coronavirus a englouti sa présence médiatique. En effet, même si Lucie Laurier, visage des antimasques, affirme tirer son immunité de l’énergie du soleil, on ne peut pas dire que l’écologie occupe une grande place dans les discussions actuelles.

Avez-vous, vous aussi, vu des proches adhérer ces derniers temps aux discours conspirationnistes?

Autour de moi, des amis sensés relayent des vidéos soutenant la fameuse thèse selon laquelle le vaccin contre la COVID 19 sera en fait une puce ID numérique permettant au milliardaire Bill Gates de tous nous contrôler via les tours 5G. D’autres entrent dans des débats sans fin et à tout propos sur les réseaux, où la haine et la frustration affleurent aux deux mots. Les esprits semblent plus échauffés que jamais, en ligne mais aussi en vrai: combien de commerçants se sont-ils fait insulter pour un simple rappel des consignes de sécurité (quand ce n’est pas frapper ou tirer dessus dans d’autres pays)?

Pourquoi tant de colère? La faute à la pandémie, d’après certains psychologues! Elle exacerberait la méfiance de plusieurs face aux classes dirigeantes. Le phénomène prend tant d’ampleur que le gouvernement du Québec fournit même de l’aide à ce sujet sur son site.

Stress, anxiété ou déprime sont des réactions naturelles à la situation anormale que nous vivons, avec, à la clé, inquiétude, insécurité, vision négative des événements, découragement, irritabilité, agressivité ou repli sur soi. Leurs conseils? Voir des gens qui nous font du bien, bouger, prendre l’air et éviter les facteurs de stress comme les nouvelles sensationnalistes.

J’en ajouterais un, qui m’a interpellée sur les réseaux sociaux comme on s’y traite beaucoup réciproquement de «moutons» en ce moment. Un mouton (un vrai, celui-là) a été retrouvé dans les montagnes des Highlands, en Écosse, six ans après s’être enfui d’une ferme. Loin des tontes imposées par les hommes, sa toison avait pris tant d’ampleur (62 livres de laine quand même!) qu’il avait réussi pendant tout ce temps à échapper aux prédateurs: les loups ne parvenaient plus à l’atteindre de leurs crocs. Comme quoi on n’est pas obligés de s’endurcir pour survivre, être tout moelleux et tout doux avec soi-même et les autres, ça fonctionne très bien aussi!

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