C’est si bon, les macarons!

C’est si bon, les macarons!

Par Jean-Louis Gauthier, Rédacteur en chef Bel Âge magazine

Crédit photo: Bel Âge magazine

Je vais vous parler de mon amie Danielle qui, à 70 ans et des poussières, s’est mariée l’été dernier. 

Une belle fête où rien n’avait été laissé au hasard, ni le buffet, ni la décoration, ni les invités triés sur le volet. 

Le tout se passait à l’extérieur, dans le jardin de la maison des futurs mariés. 

Le notaire avait même accepté de se déplacer pour officialiser l’union (comme cela se fait maintenant assez souvent). 

Le vin était doux, l’atmosphère détendue. Les adultes riaient et discutaient pendant que les enfants couraient et jouaient à cache-cache aux quatre coins du jardin. 

Arriva enfin le moment tant attendu, le clou de la fête: le gâteau de noces! Une jolie pièce montée en forme de pyramide faite de macarons de différentes couleurs… rose tendre, caramel, jaune soleil. 

Le traiteur avait spécifié de laisser le gâteau au frais et de le sortir une vingtaine de minutes avant de le servir, tâche qui avait été confiée à l’un des invités. Ainsi, à l’heure dite, le gâteau avait été déposé sur le comptoir de la cuisine. 

C’est ici que la fête prend une tournure inattendue… L’un des enfants, sans doute par l’odeur alléché, se retrouva seul dans la cuisine. Oh! le beau gâteau! Et d’ameuter les petits amis. Et hop! un macaron! Et puis encore un autre! Car c’est si bon, les macarons! 

Savoir accueillir l’inattendu

C’est ainsi que les nouveaux mariés eurent droit à un gâteau de noces quelque peu dégarni… comme un arbre de Noël dans lequel il manquerait quelques boules, disons, ou dont l’une des guirlandes lumineuses aurait rendu l’âme. 

Certains superstitieux pourraient voir là un signe, un mauvais présage, l’assurance que cet amour ne durerait pas. Danielle et son conjoint, eux, ont préféré en rire, tout en se disant que l’incident resterait gravé longtemps dans les mémoires de leurs invités comme l’un des temps forts de cette belle journée. 

Je sais, mon conte ne fait pas très «Noël». Mais ce n’est pas le gâteau de noces qui est important ici – vous pouvez parfaitement le remplacer par une bûche nappée de chocolat ou un gâteau aux fruits… encore que les gâteaux de noces sont souvent des gâteaux aux fruits, leur pâte compacte étant tout indiquée pour soutenir un échafaudage de plusieurs étages. Non! Ce qui importe ici, c’est ce que l’on peut tirer de cette courte anecdote… 

Ce que j’en retiens personnellement, c’est qu’on a beau vouloir tout prévoir, planifier et organiser, les choses arrivent rarement exactement comme on l’avait prévu. Il vaut donc mieux savoir accueillir l’inattendu, l’imprévu. C’est d’ailleurs peut-être là l’une des clés du bonheur: être ouvert, attentif, prêt à recevoir ce que la vie nous offre, elle qui fait souvent pour nous des choix auxquels on ne s’attendait pas… Il arrive même que ce soit encore mieux que ce que l’on avait rêvé. Ainsi, à 70 ans passés, mon amie Danielle m’assure qu’elle se sent enfin aimée comme elle l’avait toujours souhaité. Et ça, quand ça arrive, c’est le père Noël et Cupidon réunis sous le même toit! Comme quoi il faut toujours être prêt à tout… même au bonheur. 

Alors, gardez l’oeil ouvert, on ne sait jamais! 

Joyeux temps des Fêtes à vous tous ! Et vive la bûche, le gâteau aux fruits et les macarons! 

Jean-Louis Gauthier Rédacteur en chef

jean-louis.gauthier@bayardcanada.com

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