Prendre le virage zéro déchet à l’épicerie

Prendre le virage zéro déchet à l’épicerie

Par Jacqueline Simoneau

Crédit photo: iStock

En quête d’un mode de vie plus vert ? Entrer dans des épiceries zéro déchet s’avère le moyen parfait pour amorcer ce tournant. Mode d’emploi pour faire de cette expérience une réussite.

Une épicerie pas comme les autres

À la différence des supermarchés, les épiceries zéro déchet visent à diminuer l’empreinte écologique en réduisant au maximum les contenants à usage unique et le suremballage. «Les clients peuvent apporter leurs propres contenants et sacs d’emballage pour y déposer les produits en vrac, ou choisir les contenants consignés et réutilisables offerts par le commerce», explique Laure Mabileau, de l’Association québécoise Zéro déchet et cofondatrice et coordonnatrice du festival Zéro déchet. Elles se distinguent également des magasins en vrac par leur démarche écologique.

«On encourage l’achat de produits locaux et biologiques, tout en privilégiant les entreprises limitant les déchets dans leur chaîne de production», ajoute-t-elle.

Loco: la première épicerie zéro déchet au Québec

Cette chaîne d’épiceries s’est établie à Montréal en août 2016 grâce au pari – risqué à l’époque – de quatre copines d’université soucieuses de leur santé et de leur environnement.

«Notre objectif était de proposer une gamme complète de produits alimentaires et d’usage courant avec une empreinte écologique réduite», raconte Andréanne Laurin, directrice générale et cofondatrice d’Épicerie Loco. Mission réussie! Depuis, on retrouve des épiceries zéro déchet dans plus d’une soixantaine de coins du Québec.

Zéro déchet, zéro gaspillage

En 2022, le Conseil National Zéro Déchet a mené des recherches sur les ordures ménagères au Canada et les résultats sont étonnants. Une famille canadienne gaspille en moyenne 140 kilogrammes de nourriture par année. Pour l’ensemble du Canada, cela représente près de 2,3 millions de tonnes d’aliments comestibles jetés chaque année. Toute cette nourriture équivaut à 9,8 millions de tonnes de CO2 ou 2,1 millions de voitures sur la route!

«Magasiner dans une épicerie zéro déchet permet de mieux gérer le gaspillage alimentaire en achetant seulement la quantité d’aliments ou de produits nécessaire à ses besoins, souligne Andréanne Laurin. En prime, on réalise des économies.»

De tout ou… presque!

Une foule d’aliments se trouvent dans les épiceries zéro déchet: des fruits et légumes, des produits secs (ex. pâtes, céréales, farines, sucre, légumineuses) et liquides (ex. huiles, vinaigres, lait), des fromages, des œufs, du tofu, des confitures, et beaucoup plus encore. Également des produits ménagers et d’hygiène corporelle.

En revanche, certains produits comme la viande restent difficiles à trouver. Malgré tout, il est souvent possible d’y faire la quasi-totalité de son épicerie, surtout dans les grands centres urbains. C’est plus compliqué en région, note toutefois Laure Mabileau, car ce ne sont pas tous les endroits qui offrent tous les types de produits. La bonne idée: si possible, visiter différentes épiceries zéro déchet pour trouver tout ce dont on a besoin.

Bocaux et cie

Plusieurs options s’offrent à nous pour faire nos emplettes dans une épicerie zéro déchet: bocaux ou bouteilles en verre pour les liquides, sacs réutilisables pour les fruits et légumes et certains produits secs, contenants de plastique hermétique style pot de crème glacée pour les produits en poudre, contenant pour les œufs…

Des pots consignés de différentes tailles et des sacs en papier brun sont également offerts sur place. Conseils de Laure Mabileau: rédiger une liste d’épicerie pour déterminer quel type de contenants apporter et ajouter quelques sacs pour les achats imprévus. Un chariot à roulettes facilitera le transport jusqu’à la maison.

Le principe est simple: le poids des contenants est calculé à l’arrivée, avant le remplissage, afin de le déduire au moment de passer à la caisse. On ne paie que pour le contenu.

La manipulation de la marchandise en vrac est-elle sécuritaire?

Absolument. Les commerçants sont tenus d’appliquer les normes d’hygiène et de salubrité alimentaires émises par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) pour la vente en vrac. De plus, les clients ne pigent pas directement dans les bacs; des pelles et des entonnoirs propres sont mis à leur disposition pour prévenir la contamination directe ou croisée. Enfin, une rotation des produits et un nettoyage des surfaces sont faits régulièrement.

Le consommateur doit, pour sa part, s’assurer de la propreté de ses contenants. Il doit aussi se rappeler que tout produit transféré dans un contenant réutilisable est considéré comme une vente finale et ne peut donc pas être remis dans le baril.

Écoresponsable au supermarché: pas si compliqué

Il est aussi possible d’avoir un impact sur l’environnement en fréquentant une épicerie conventionnelle. Cinq règles à observer:

1. Opter pour les produits nécessitant le moins d’emballage.
2. Privilégier les emballages faits de matériaux recyclables comme le carton, le verre ou le métal.
3. Éviter d’acheter les fruits et légumes emballés dans des sacs de plastique.
4. Acheter des denrées en vrac.
5. Demander à utiliser ses propres contenants pour les mets cuisinés.

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