Campé à l’entrée du majestueux fjord du Saguenay, devant l’estuaire du Saint-Laurent, le village de Tadoussac côtoie les limites des régions de Charlevoix et du Saguenay et marque le début de la Côte-Nord. Avec sa jolie baie toute ronde, ce village a l’air minuscule dans ce décor magistral. Membre de l’Association des plus beaux villages du Québec, il est aussi le premier village nord-américain à être membre du club des 30 plus belles baies du monde.
Tadoussac a été pendant plusieurs décennies un lieu de villégiature prisé par la bourgeoisie. Qui ne se souvient des fameux «bateaux blancs» qui partaient de Montréal et de Québec pour venir s’amarrer dans la baie de Tadoussac, devant le grand hôtel du même nom ? Encore aujourd’hui, les touristes de partout y affluent, attirés par l’air salin, les grands espaces et le souffle des baleines.
C’est que l’estuaire du fleuve, où se croisent eaux douces et eaux salées, constitue un vaste garde-manger naturel pour ces gros mammifères qui se prêtent volontiers à l’observation. Quelque 12 espèces de cétacés fréquentent le Saint-Laurent et ceux que l’on voit le plus souvent devant Tadoussac sont le rorqual commun, qui peut atteindre 88 pi (27 m), le petit rorqual, le béluga et le spectaculaire rorqual bleu, un géant dont le poids peut grimper jusqu’à 135 tonnes.
Il arrive que l’on croise aussi dans les eaux de l’estuaire des baleines à bosses, des phoques et parfois des colonies de dauphins. Du quai de Tadoussac ou de celui de Baie Sainte-Catherine (sur la rive opposée), on peut monter à bord de gros bateaux pour aller voir les baleines de près. Vous préférez une croisière plus sportive? Prenez le large à bord d’un petit zodiaque! Toutefois, avant de partir sur le fleuve, il serait peut-être intéressant de faire une visite au Centre d’interprétation des mammifères marins, un petit musée animé et passionnant qui contient une foule de renseignements sur la vie de ces mastodontes.
Ceux qui n’ont pas le pied marin pourront observer les gros mammifères de la terre ferme, à la terrasse du Centre d’observation de la Pointe Noire, à Baie Sainte-Catherine. Pour aller d’une rive à l’autre, il faut prendre le traversier; l’occasion est belle pour observer ce fjord colossal, long d’une centaine de kilomètres, qui vient se jeter dans l’estuaire du Saint-Laurent. À Tadoussac, des bateaux d’excursions proposent des balades sur le fjord.
Un village charmant
Tadoussac est un charmant village dont les rues sont remplies de boutiques, de cafés et de belles maisons de style. Il est agréable de déambuler près de la marina, où l’on peut observer les petites maisons multicolores en bordure du fleuve et le va-et-vient des navires. Des sentiers de la pointe de l’Islet, on a de saisissants points de vue sur l’estuaire et les derniers phares du Saint-Laurent… Allez voir les dunes de sable sur lesquelles se pratiquait jadis un sport unique au monde : le ski sur sable.
Vous pourrez aussi visiter le poste de traite Chauvin, reconstitution du premier poste de traite de fourrures (de 1600 à 1859). À proximité de l’hôtel Tadoussac se trouve la plus ancienne chapelle de bois du continent nord-américain, construite en 1747. Et chaque mois de juin depuis plus de 20 ans, le Festival de la chanson de Tadoussac devient le rendez-vous de plusieurs artistes de renom.
L’âme de Tadoussac
L’âme de Tadoussac
On ne saurait imaginer Tadoussac sans son hôtel. Ce grand bâtiment de bois, surmonté d’une toiture rouge et ancré devant une belle baie de sable blond, est en quelque sorte l’âme de Tadoussac. C’est en 1864 que cet hôtel fut construit, faisant de Tadoussac une destination de rêve pour les bien nantis. Les Américains s’y amenaient à bord de grands bateaux de croisière. La bourgeoisie anglophone s’y fit construire de somptueuses villas. Sur le terrain de golf, il était habituel de croiser les Price, les Dufferin, Rhodes, Tudor-Hart…
Ce petit hameau était un endroit de rêve, où l’on vivait à un autre rythme. L’hôtel Tadoussac a été rénové en 1888, puis démoli en 1941 et finalement reconstruit l’année suivante par l’homme d’affaires ontarien William Hugh Coverdale, président de la Canada Steamship Lines. L’hôtel Tadoussac a fermé ses portes en 1966, en même temps que les bateaux blancs cessaient leurs activités sur le fleuve…
L’hôtel est passé aux mains de différents propriétaires, jusqu’à ce que la famille Dufour, un groupe d’armateurs et d’hôteliers de l’est du Québec, s’en porte acquéreur en 1984. C’est ainsi que le tourisme a été relancé à Tadoussac, avec des croisières sur le Saint-Laurent et sur le Saguenay. En 1984, l’hôtel Tadoussac a servi de lieu de tournage au film L’hôtel New Hampshire, inspiré du roman de l’écrivain américain John Irving.
Si vous ne séjournez pas à l’hôtel, entrez au moins y admirer le hall d’entrée, qui jouit d’une abondante fenestration d’où l’on peut admirer le grand parterre et le fleuve. L’établissement a-t-il conservé le raffinement qu’il avait à l’époque de Mr Coverdale ? Certains éléments, il est vrai, rappellent cette période faste, comme les boiseries de la grande salle à manger et les deux manteaux de cheminée, répertoriés biens historiques. Une collection de photos anciennes, exposées dans le hall d’entrée, donne une petite idée de la vie que l’on menait autrefois à l’hôtel Tadoussac.
À l’époque de Mr Coverdale, l’hôtel était interdit aux gens du village, nous apprendra une dame qui y travaille depuis plus de 20 ans. «L’établissement était réservé aux riches. Personne n’avait le droit d’y mettre les pieds, se souvient-elle. Sur les bateaux blancs, le soir, les gens dansaient et on ne pouvait que les envier…» Heureusement, on peut en profiter aujourd’hui!
Infos
Association touristique régionale de Manicouagan, tél.: 1-888-463-5319.
Maison du tourisme de Tadoussac, 197, rue des Pionniers, tél.: (418) 235-4744.
Mise à jour: juin 2007
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