Haute Mauricie: à nous la forêt!

Haute Mauricie: à nous la forêt!

Par Nathalie De Grandmont

Crédit photo: Nathalie De Grandmont

Qu’on aime la pêche, les histoires de draveurs ou les pourvoiries légendaires, c’est avec panache que la Haute-Mauricie nous invite à aller nous perdre au fond des bois! 

Le slogan de la Haute-Mauricie – «Ça mord ici!» – fait sourire, mais très vite, on réalise que la région est largement capable de tenir sa promesse, car derrière cette invitation se cache un coin de pays fascinant! Pour s’y rendre, on emprunte la panoramique route 155. Pendant une centaine de kilomètres entre Grand-Mère et La Tuque, elle longe la rivière Saint-Maurice qui, jusqu’en 1995, servait à acheminer les billes de bois jusqu’aux papetières de la région. Pour la petite histoire, à l’époque de la Nouvelle-France, cette rivière était aussi l’alliée des trappeurs qui, une fois arrivés sur place, se repéraient grâce à une montagne rocheuse plutôt pelée, qui inspirera le nom de La Tuque.

Aujourd’hui, la municipalité est l’une des plus étendues du Québec: son territoire est presque aussi vaste que la Belgique et la moitié est couverte de lacs et de forêts. Un paradis pour les amateurs de nature! La Tuque compte 63 pourvoiries où l’on peut pagayer et pêcher, y compris pour une simple initiation d’une journée. C’est l’endroit parfait pour les amateurs de VTT; on peut même en faire au centre-ville de La Tuque, où plusieurs rues, stationnements et feux de circulation ont été adaptés pour ces véhicules. Si on opte pour une balade à vélo, une piste cyclable de 33 kilomètres traverse aussi la ville, longeant notamment la rivière et le parc des Chutes-de-la-Petite-Rivière-Bostonnais, un endroit parfait pour pique-niquer. Le parc comporte plusieurs sentiers bordant la rivière ou menant vers la fameuse chute, qui cascade à travers différents paliers. Une pause rafraîchissante!

Le territoire de La Tuque englobe aussi trois communautés attikameks qui vivent dans les réserves de Coucoucache, Obedjiwan et Wemotaci. Comme ces villages sont assez éloignés, le Centre Sakihikan, à La Tuque, nous y emmène virtuellement. À peine a-t-on enfilé casque et lunettes qu’on se retrouve au pow-wow de Wemotaci, intrigués et séduits par les images 3D, le rythme des tambours et l’enthousiasme des chanteurs et danseurs. Le Centre propose aussi des ateliers, des expositions sur les Premières Nations et une boutique remplie d’objets et de vêtements confectionnés par les communautés voisines.  


La sainte paix au fond des bois 

Située à mi-chemin entre Shawinigan et le Lac-Saint-Jean, La Tuque est le carrefour de plusieurs routes panoramiques, idéales pour des escapades en voiture ou à moto. La route des ponts couverts de La Bostonnais, par exemple, fait découvrir le pont Ducharme, composé de madriers en diagonale et classé monument historique. La route de Lac-Édouard, que les gens de La Tuque nous conseillent avec un petit sourire en coin, séduira sans doute les adeptes de conduite sportive. Ayant été asphaltée sans être aplanie, elle épouse les multiples courbes et dénivellations naturelles du paysage, d’où son surnom de «montagnes russes» (avis à ceux qui ont le mal des transports). Cela dit, cette route réserve aussi de superbes points de vue. Et Lac-Édouard est un village charmant, à l’image de son magasin général, devenu une coopérative dynamique et une vitrine pour les produits de la région. Un coin de rue plus loin, la boutique Les coffrets de Lorraine cache aussi de nombreux objets d’artisanat et toutes sortes de produits dérivés des champignons. 

Au fil des années, les rives et la forêt autour du lac Édouard sont devenus le terrain de jeu et le gagne-pain de Lorraine Hallé, qui propose régulièrement des ateliers d’initiation aux champignons en été et en automne. Dans un premier temps, on apprend à les identifier, à les trier et à les faire sécher, avec quelques astuces de cuisine au passage, puis on part avec Lorraine tester nos connaissances et cueillir de beaux spécimens.

Les pêcheurs – et tous ceux et celles qui entendent l’appel de la forêt – voudront mettre le cap sur la Seigneurie du Triton, une pourvoirie légendaire accessible seulement en bateau, en hydravion ou en VTT (seigneuriedutriton.com). Une fois notre voiture laissée dans le stationnement prévu près de Lac-Édouard, on vient nous chercher en ponton et c’est au fil de l’eau, au milieu des hérons et des oiseaux de proie qui décollent sur notre passage, qu’on arrive à cet ancien club de chasse privé qui attirait hommes d’affaires et politiciens au début du siècle dernier. Impossible de ne pas se sentir transporté loin dans le passé quand on circule dans le bâtiment principal, affichant plusieurs photos, meubles et trophées de chasse de l’époque. Si bien qu’on y prend l’apéro en compagnie de Franklin D. Roosevelt, Winston Churchill, John Molson et plusieurs autres, qui ont jadis eux aussi admiré ce lac. 

Le bâtiment principal abrite aussi la salle à manger et quelques chambres coquettes, à l’étage. Mais la majorité des familles préfèrent séjourner dans les chalets, dispersés autour des 14 lacs du domaine. La pourvoirie propose de nombreux forfaits (pêche, gastronomie, astronomie, etc.) et plusieurs animations pour les enfants, histoire d’offrir un peu de répit aux parents et aux grands-parents afin qu’ils puissent se baigner, explorer les sentiers, louer un pédalo, faire un tour d’hydravion ou taquiner le poisson. D’ailleurs, si ça mord, on peut demander au chef d’apprêter nos prises! En plus, la pourvoirie organise de sympathiques repas sur la grève (shore-lunchs) et des animations nocturnes autour du feu, en soirée. Du lever au coucher du soleil, il y a de quoi y trouver notre bonheur, sur terre et surtout sur l’eau. Il suffit de louer un canot ou une embarcation à moteur pour que quantité de lacs et de petites baies s’offrent à nous. Assez pour garantir à chacun de véritables moments d’intimité et de calme au milieu d’une nature encore sauvage! 

 

En pratique

Où dormir? À La Tuque, on s’arrête au Camping La Tuque (campinglatuque.ca) ou à l’hôtel Marineau, très confortable et abordable (hotelsmarineau.com). 

Où manger? On fait escale au restaurant Le Boké, réputé pour ses viandes (leboke.ca). L’apéro se prend à la microbrasserie La Pécheresse, pour ses bières habituelles et saisonnières, qui s’inspirent beaucoup de la région (lapecheresse.com).

Info: tourismehautemauricie.com.

 

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