Découvrir Trois-Rivières

Découvrir Trois-Rivières

Par Sandrine Champigny

Crédit photo: Photo by Mark Timberlake on Unsplash

Plus qu’un simple arrêt entre Montréal et Québec, Trois-Rivières est une ville au passé fascinant qui vaut le détour.

Avant de parcourir le Trois-Rivières d’antan, il est bon d’éclaircir la légende qui entoure son nom. Si la croyance populaire nous l’a fait accepter, ce ne sont pas trois rivières qui convergent dans la ville du même nom. C’est la rivière Saint-Maurice qui se divise à cause des trois îles adjacentes à la municipalité.

 

L’ébauche d’une ville

Pour se transporter dans le temps, on dépose nos pénates à l’île Saint-Quentin le temps d’une marche et d’un pique-nique. Outre son caractère historique, l’île est un lieu de villégiature apprécié des plaisanciers grâce à sa marina et adoré par les familles, notamment avec ses abris offerts en location et ses jeux pour enfants. C’est toutefois son passé qui captive le plus: lors de sa seconde visite au Canada, Jacques Cartier avait conclu que Trois-Rivières – plus précisément l’île Saint-Quentin – était un lieu névralgique pour la traite des fourrures. Il y avait donc posé une croix, reproduite en fer forgé sur le bord des rives. On s’offre un véritable voyage dans le temps en imaginant les Premières Nations, puis les Français, s’activer autour de cette plaque tournante du commerce.

De retour à Trois-Rivières, en plein cœur du centre-ville, on s’arrête au Musée des Ursulines (musee-ursulines.qc.ca), qui met en lumière l’héritage de cette congrégation installée à Trois-Rivières dès 1697. À travers les murs du monastère, on découvre l’histoire de femmes qui ont fort à voir avec le développement de la ville, jouant à la fois le rôle d’enseignantes et de soignantes. Elles ont toutefois dû quitter définitivement leur établissement en 2019 pour une résidence de personnes âgées. Afin de souligner leur départ, une exposition photo mettant en vedette les sœurs et leurs souvenirs nous accueille à l’entrée du musée, faisant saisir toute l’importance de leur don à la communauté.

Autre activité à ne pas manquer pour saisir la primauté historique de Trois-Rivières, les Forges du Saint-Maurice (pc.gc.ca/fr, puis à Lieux historiques nationaux, ensuite Lieu historique national des Forges-du-Saint-Maurice). Première industrie au pays, l’usine de fer et de fonte a contribué grandement au chantier naval de Québec. Bien plus qu’une simple usine, les Forges du Saint-Maurice ont mené à l’éclosion de tout un village autour de l’industrie sidérurgique, dont il ne reste aujourd’hui que bien peu de choses. Les reconstitutions permettent toutefois de mieux comprendre à quel point les Forges avaient une place importante en Mauricie et comment le travail à l’usine, bien qu’extrêmement ardu, était une fierté pour ses employés.

 

Un passé multifacettes

Nul ne mentionne Trois-Rivières sans s’attarder à l’histoire des pâtes et papiers. Une escale à Borealis (borealis3r.ca) nous ramène à l’époque des années 1950, où la ville abritait la plus grosse usine de papier journal au monde. On y fabriquait même le papier sur lequel était imprimé le New York Times! La drave animait alors Trois-Rivières, permettant le fonctionnement à plein régime des usines. Les billots de bois qui partaient du nord du Québec jusqu’à Trois-Rivières étaient manipulés par les mythiques draveurs, un métier dangereux et souvent réservé aux jeunes agiles. Si la méthode paraît aujourd’hui anachronique, la drave a eu lieu sur la rivière jusqu’en 1995 – avec des méthodes modernisées.

Au registre de l’anachronisme, la vieille prison de Trois-Rivières (museepop.ca) ne donne pas sa place. Fermé en 1986, l’établissement d’une autre époque peut être visité depuis 1987. À travers les voix des prisonniers, on traverse les couloirs qui témoignent d’une méthode d’incarcération complètement différente de celle qu’on connaît aujourd’hui. Cellules minuscules, aires communes encore plus petites, on y sent bien que le lieu était loin d’être prisé par les détenus. Bâtie à l’origine à l’extérieur de la ville, avec les années et le développement de Trois-Rivières, la prison s’est retrouvée en plein centre. Une visite qui donne froid dans le dos!

 

Tout à pied

Bonne nouvelle pour les amateurs de marche, la ville de Trois-Rivières se visite très bien à pied. Envie de se stationner et de se balader dans les environs? On se tourne vers Escapade Mauricie (escapademauricie.com), une agence de voyages nouveau genre qui propose des microaventures d’une journée dans les alentours ainsi que la location de vélos, réguliers et électriques. On s’embarque, par exemple, sur la route des draveurs avec le circuit La descente des draveurs en kayak, on suit un circuit gourmand à vélo électrique avec Les saveurs de Bécancour ou, à travers Trois-Rivières illicite, on se balade sur les traces du crime dans la ville.

La visite du Trois-Rivières historique n’est pas complète sans un arrêt au Sanctuaire de Notre-Dame-du-Cap (sanctuaire-ndc.ca), à 10 minutes en voiture. On y trouve une église bâtie en 1950 à l’architecture inspirée par l’héritage autochtone, ainsi qu’une plus petite église, qu’on appelle aujourd’hui le Petit Sanctuaire, ouverte en 1720 et considérée comme l’une des plus anciennes au pays. L’endroit est prisé non seulement par les croyants, mais aussi par les férus d’histoire et d’architecture ou les amateurs de marche en nature. Une visite idéale pour s’imprégner du caractère mystique régnant autour de Trois-Rivières!

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