Quel beau pays! Le dépaysement est assuré tant par sa faune et sa flore exceptionnelles que l’on peut observer partout, particulièrement dans les parcs nationaux. La forêt humide est un autre élément de la richesse de ce pays. Dans cette jungle, on peut observer, pour peu qu’on soit attentifs, des capucins à face blanche ou des singes hurleurs (mono congo), des perroquets, des toucans, des agoutis, des lézards, et tant d’oiseaux colorés. S’y promener demande toutefois une certaine préparation, car l’humidité est rapidement palpable: il ne faut pas oublier les bouteilles d’eau, la caméra, les jumelles et une serviette pour s’éponger! Ce qui est étonnant, c’est presque silencieux… peut-être que la nuit, c’est différent.
Le Costa Rica est le pays le plus riche de l’Amérique centrale et, à ce titre, tout y est plus cher qu’ailleurs. Moins cher qu’au Québec, mais à peine. Et la monnaie, le colon, il faut s’y adapter. Un dollar canadien équivaut à 500 colones, ainsi faire le plein coûte 30 000 colones. Les routes principales ne sont pas si mauvaises, mais les routes secondaires obligent à garder l’oeil ouvert. Ah! Les informations routières sont distillées au compte-gouttes, qu’à cela ne tienne, on s’arrange. Il y a toujours un taxi ou un camionneur pour dépanner.
Ce pays, sans armée depuis 1948, est moderne et pour les amateurs de vieilles pierres, il est plutôt difficile de faire le compte. Nous avons toutefois pu visiter le parc national Santa Rosa, théâtre de trois importantes batailles, dont l’une contre l’Américain William Walker en 1856. Aujourd’hui, une autre bataille est perdue pour les Costaricains, l’américanisation est galopante! On a cherché l’âme costaricaine, mais peut-être ne nous y sommes-nous pas arrêtés assez longtemps.
Nous avons passé trois jours sur le bord d’une plage de sable noir, du côté des Caraïbes, où un Américain du New Hampshire a peint tous les troncs des palmiers de couleurs vives. Il nous offre de camper gratuitement sur le bord de la mer. Nous comprenons vite que le prix consiste à prendre un café ou un repas à son petit resto. Alors l’homme est heureux et il vous présente ses chiens et Willy, un toucan blessé qu’il a soigné et apprivoisé. Il nous faut tout de même partir de ce paradis aux couleurs de l’arc-en-ciel, parce que Raymond a rendez-vous avec la forêt tropicale humide et la canopée. Mais avant, il faut passer par Puerto Limón, ancien port bananier qui dépérit d’année en année depuis qu’un tremblement de terre a bouleversé le paysage en soulevant la plage d’un mètre et demi, et que la compagnie Del Monte a foutu le camp.
Et cette forêt?
Bon, et cette forêt? Un Américain – encore – a eu l’idée d’installer un train aérien afin de permettre aux touristes de visiter la canopée, soit la partie supérieure des grands arbres où les oiseaux et les singes se cachent. Pour une somme relativement rondelette, on vous promène dans des gondolas qui se balancent en équilibre sur un fil de fer. De là, vous pouvez observer les plantes, les arbres, les animaux et les oiseaux de la grande forêt tropicale. Un guide aide à la compréhension de ce milieu inconnu et énigmatique.
Nous élisons ensuite domicile pour une semaine à San Antonio de Belén, près de la capitale San José, sur la propriété d’Américains – décidément, ils sont partout. Une visite plus qu’intéressante pour les amateurs de café que nous sommes: la visite des installations du café de la coopérative Espiritú Santo. Notre guide, Norman, promet que nous connaîtrons tous les secrets concernant la culture du café. Et il a dit vrai! De la petite graine que l’on met en semis jusqu’à la dégustation du fameux café, nous avons eu droit à une visite industrielle très enrichissante. Ah oui! La production du Espiritú Santo est vendue pour les trois années à venir à la compagnie Starbucks, des États-Unis.
Comme nous sommes au pays des volcans faisant partie de la ceinture de feu, il ne fallait pas manquer la visite du Parc du Volcan Poás. Et puisque notre passage au volcan Arenal s’est fait deux jours durant sous la pluie, nous n’en avons même pas vu la silhouette. Une montagne de feu qui, depuis 1804, fait régulièrement irruption et dont la dernière date de 1994. Le Poás possède une caldera, soit une bouche d’où on peut observer des fumerolles qui s’agitent au-dessus l’un liquide grisâtre. On peut également étudier les différentes strates de pierres résultant du soulèvement et de la coulée de lave. Mais comme nous ne sommes pas géologues, il est difficile d’apprécier. À environ un kilomètre de la caldera, un lac de rétention d’eau de pluie s’est spontanément formé. Pour que cette visite soit agréable, il faut absolument choisir une journée sans nuages car, provenant des Caraïbes, ceux-ci ont la fâcheuse d’habitude de s’accrocher aux crêtes des montagnes.
Maintenant, il nous reste à découvrir le Nicaragua, un autre pays intrigant que ce soit par les souffrances politiques qu’il a subies, les ouragans et autres catastrophes naturelles.
Pour en savoir davantage sur Lina et Raymond et lire leurs autres chroniques, consultez notre article Portrait des caravaniers et premières aventures.
mise à jour le 2008-02-08