Cap sur la route des explorateurs!

Cap sur la route des explorateurs!

Par Julie Lavoie

Crédit photo: Collaboration spéciale

Pourquoi ne pas explorer l’ouest de la province? Combiner les Laurentides, l’Abitibi-Témiscamingue et l’Outaouais sur les traces des explorateurs, c’est la promesse d’un voyage riche en histoire et en découvertes. Voici un itinéraire à réaliser en une dizaine de jours (ou plus!) pour profiter pleinement de ces trois régions.

Incontournables Laurentides

De Saint-Jérôme à Mont-Laurier, la route touristique des Belles-Histoires propose d’emprunter l’un des chemins de la colonisation des Laurentides, ce qui permet d’apprendre plein de choses sur son développement forestier, agricole et touristique. Impossible de ne pas avoir une pensée pour le curé Labelle, qui a tant rêvé au chemin de fer pour per- mettre aux colonisateurs des cantons du Nord de percer le marché d’affaires de Montréal ! Aujourd’hui transformé en piste multifonction, le P’tit train du Nord est le paradis des cyclistes, des marcheurs et, en hiver, des skieurs.

Une dizaine de gares ont été préservées au fil des 284 kilomètres de l’ancienne voie ferrée. Gleason Théberge, professeur de littérature à la retraite, se passionne pour ces lieux où tant de gens ont défilé. Il raconte qu’à l’origine, le toit des gares était vert pour s’agencer au paysage. «Quand la guerre est arrivée, les gens craignaient que les Allemands ne viennent bombarder les lieux stratégiques. Alors, ils ont peint les toits en noir, moins visible.»

Inaugurée en 1891, quelques mois après la mort du curé Labelle, la gare de Mont-Rolland, à Sainte-Adèle, a notamment servi de décor au téléroman culte Les belles histoires des pays d’en haut de Radio-Canada. Aujourd’hui, elle abrite un café et une boutique, où des panneaux d’interprétation racontent son histoire. Les amateurs de contes et de légendes peuvent également découvrir une douzaine de murales qui en sont inspirées en se baladant dans la ville. Des codes QR (codes-barres en deux dimensions), qu’il suffit de lire avec son téléphone intelligent donnent accès à une foule d’informations à propos de la création des murales, des artistes, de faits historiques qui y sont liés et de voir des photos d’époque.

En arrivant à L’Estérel, à une vingtaine de minutes de Saint-Sauveur, on comprend aisément pourquoi le baron belge Louis Empain a choisi cet emplacement pour son projet de villégiature en 1935. Détonnant avec les autres hôtels bâtis à l’époque, qui privilégiaient le romantisme historique plutôt que l’art déco, l’établissement est l’endroit tout indiqué pour une pause au bord de l’eau. Trois restaurants sont réservés aux clients de l’hôtel. En 2015, l’Estérel a par ailleurs fait l’acquisition des 5 000 dernières bouteilles d’un des collectionneurs les plus connus du Québec, Champlain Charest. Des dégustations de vins sont possibles dans la cave, qui compte aujourd’hui environ 20 000 bouteilles.

Plus près de Mont-Tremblant, le parcours nocturne Tonga Lumina de Moment Factory propose une rencontre avec le géant de la montagne tremblante. Du côté de Bel Air Tremblant, un véritable village d’hébergements insolites nous attend. Il n’est pas nécessaire de quitter le site pour se régaler: chez Ekki Sushi Tremblant, tout est savoureux, des sashimis aux mochis.

Abitibi-Témiscamingue: en vert et or

À 382 km de Mont-Tremblant, Val-d’Or réserve de nombreuses surprises. En plus de la Cité de l’or et du village de Bourlamaque, plusieurs escales gourmandes sont à mettre au programme, comme la légendaire Charcuterie du Nord, créée en 1939 par un immigrant croate, et la chocolaterie Choco-Mango, inaugurée en 2001 par Olga Coronado Mijangos, une entrepreneure originaire du Guatemala.

Du côté d’Amos, la cathédrale Sainte-Thérèse-d’Avila, de style néo-byzantin, laisse une forte impression. Non loin de là, le parc national d’Aiguebelle mérite qu’on y fasse escale le temps d’une randonnée ou d’un pique-nique. À moins qu’on ne choisisse de passer la nuit dans l’un des chalets ou prêts-à-camper disponibles en location?

Pousser l’exploration jusqu’au Témiscamingue permet entre autres de faire connaissance avec le dernier-né de la Sépaq: le parc national d’Opémican, où, en plus des multiples activités de plein air, des bâtiments d’époque peuvent être visités.

Une escale au Fort Obajiwan-Témiscamingue offre l’occasion de remonter le temps encore plus loin. Dans le centre d’accueil, une exposition résume l’histoire du territoire, de ses premiers habitants et des colons venus y faire la traite des fourrures. «Les voyageurs étaient comme les anciens camionneurs, raconte la guide Angela Hunter. C’étaient eux qui faisaient le transport des marchandises aux postes de traite dans des canots d’écorce. Le coureur des bois apportait aussi des marchandises en canot, mais il s’adressait directement au peuple pour échanger.»

En prime: une incursion dans la forêt enchantée du site, où des cèdres blancs s’entrelacent et donnent l’impression de pénétrer dans un autre monde.

Bienvenue dans le Pontiac!

Après une longue route depuis Ville-Marie, Mansfield-et-Pontefract offre différentes possibilités. Au Parc des Chutes Coulonge, un parcours retrace l’histoire de la drave. À une dizaine de minutes, la Maison George Bryson, construite en 1854 par le baron de la drave et pionnier de la vallée, vaut aussi le coup d’œil. En sortant, on aperçoit le pont couvert Marchand, érigé en 1898 par Augustus Brown de Beachburg. Plus long pont couvert de la province, il faisait jadis le lien entre les camps de bûcherons et le village de Fort-Coulonge.

Que visiter en se dirigeant lentement vers Gatineau? Les quelque 34077 km2 de l’Outaouais imposent de faire des choix. Entre le superbe Moulin Wakefield Hôtel & Spa et les unités spacieuses, modernes et confortables des Lofts du Village, à Chelsea, difficile de trancher!

Avant de rentrer, le Parc de la Gatineau et le Domaine Mackenzie-King concluent merveilleusement bien un séjour au cœur de l’histoire de l’ouest du Québec.

 

Merci à M. Gleason Théberge et à Sabrina Riel, d’Histoire Archives Laurentides.

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