Assurances voyage: Quelles protections choisir?

Assurances voyage: Quelles protections choisir?

Par Didier Bert

Crédit photo: iStock

Souscrire une assurance voyage avant le départ est indispensable, qu’il s’agisse d’un long séjour à l’extérieur ou d’une brève escapade. D’où l’importance de comprendre les couvertures dont on a réellement besoin, de même que les différentes offres des compagnies d’assurance.

Bien s’assurer avant de prendre la route permet de recevoir les soins nécessaires en cas d’une maladie, d’une chirurgie ou d’un accident survenu à l’étranger, et d’être remboursé au retour. Ou encore d’être ramené d’urgence au Québec pour y être soigné.

Il faut toutefois savoir qu’à partir de 60 ans, trois critères retiennent l’attention des assureurs: la condition médicale du voyageur, son âge et sa destination. Chaque assureur analyse ces éléments pour déterminer si la personne est assurable, et à quel prix.

Il est donc essentiel de bien magasiner selon notre situation personnelle. Si on s’envole vers le Mexique, il est inutile d’avoir une clause pour le rapatriement de notre véhicule. Cette possibilité est toutefois intéressante si le voyage vers la Floride se fait en voiture, souligne Patrick Lavoie, chef des ventes du courtier en assurance voyage SoNomad.

La stabilité de notre condition médicale est un élément incontournable dans une couverture d’assurance. Il faut tout déclarer à l’assureur au sujet de notre état

de santé, comme un diabète ou un trouble cardiaque, de même que tout changement de médication, qu’elle soit augmentée, diminuée ou supprimée. «Quand vous faites appel à l’assureur pour vous assister, il a le droit de consulter votre dossier médical : il saura donc si vous lui avez caché quelque chose», prévient Sylvain Lamanque, vice-président principal du courtier en assurance voyage Sécuriglobe. Une information non partagée ou erronée peut entraîner le refus d’une réclamation.

Les comparateurs en ligne donnent une bonne idée des différentes formules offertes par les assureurs. Cependant, plus notre cas est complexe, plus nos besoins s’éloignent des propositions standard publiées en ligne. Dans ce cas, mieux vaut contacter directement l’assureur ou un courtier, car ce dernier aura connaissance des offres personnalisées sur le marché qui conviennent davantage à notre situation. Chaque assureur a sa propre définition de la condition cardiaque et des différents stades de cancer. Cela explique les différences de tarifs d’un assureur à l’autre, en fonction de conditions médicales bien précises.

Des garanties à connaître

Avant de plonger dans le détail des garanties, il est important de se rappeler d’abord que l’assurance santé en voyage nous couvre pour tout problème de santé imprévu ayant un caractère d’urgence. Un diagnostic de petit cancer de la peau en Floride, pour lequel on peut attendre de revenir au Québec pour consulter un dermatologue, n’est pas une urgence, illustre Patrick Lavoie.

Les frais médicaux d’urgence sont à peu près équivalents parmi les différents assureurs sur le marché. «Une couverture de deux millions de dollars est amplement suffisante pour voyager, dit Patrick Lavoie. Au-delà de cette somme, c’est surtout du marketing.»

Très utilisée dans les situations urgentes, l’évacuation médicale et le rapatriement sont toujours inclus dans les polices. C’est le service d’assistance qui décide de nous ramener ou pas. En effet, cela peut revenir moins cher de nous faire revenir en ambulance aérienne depuis la Floride plutôt que de payer une chirurgie sur place.

Une clause intéressante peut être l’aller-retour d’urgence: si, lors d’un passage en Floride, on apprend qu’un membre de notre famille immédiate fait face à une situation pressante, l’assureur peut couvrir nos frais de billets aller-retour au Canada pour se rendre à ses côtés sans tarder.

L’annulation et l’interruption de voyage sont également couvertes. Il y a toutefois des exceptions. Par exemple, si un proche au Québec décède des suites d’une maladie pré- existante, l’assurance ne paiera pas. Par ailleurs, l’assureur couvre uniquement la portion payée du voyage qui constitue une perte. Ainsi, une réservation d’hôtel pour laquelle il n’y a pas de remboursement en cas d’un départ précipité sera considérée comme une perte. En revanche, une sortie au restaurant sans réservation ne sera pas considérée comme telle puisqu’aucun argent n’a été déboursé.

Et la RAMQ?

La RAMQ couvre les voyageurs hors du Québec pour une durée de séjour inférieure à 183 jours au cours d’une même année. Tous les sept ans, les Québécois peuvent même dépasser cette limite pendant une année civile. Il faut dans ce cas aviser la RAMQ avant de partir. Cependant, la couverture de la RAMQ demeure limitée, avec un maximum de 100$ par jour d’hospitalisation. En Floride, une somme de près de 5000$ par jour en soins intensifs sera facturée au contribuable. Sans assurance voyage, il faut payer de sa poche la quasi-totalité des frais. Même dans le cas d’un voyage ailleurs au Canada, le remboursement maximum de la RAMQ est limité au tarif qui prévaut au Québec. Si le coût est plus important, le voyageur paie la différence.

À noter aussi que certains soins de santé ne sont pas couverts par la RAMQ dans le reste du Canada et qu’un médecin à l’extérieur du Québec peut refuser la carte d’assurance maladie.

Des idées pour économiser

N’hésitons pas à jouer sur la franchise pour épargner des sous. En acceptant de payer de notre poche un peu plus en cas d’incident de santé, il est possible d’obtenir un rabais intéressant sur le prix total de l’assurance voyage.

Par ailleurs, comme l’assurance voyage coûte plus cher quand on avance en âge, une bonne idée est d’acheter une police d’assurance avant son prochain anniversaire, même si c’est plusieurs mois avant le départ. Autre solution: se faire rembourser la portion de voyage non utilisée en cas d’un retour devancé au Québec.

Finalement, l’assurance voyage multiple est à considérer: elle permet de s’assurer pour tous les voyages faits durant l’année, quelle que soit leur durée. Pour ces assurés, l’offre Quattra de Desjardins, destinée aux voyageurs âgés de 61 à 80 ans, évite durant quatre ans qu’un change- ment à leur état de santé n’ait un impact sur leur tarif.

Les autres assurances

La carte de crédit
Celle-ci pourrait offrir une couverture lors des séjours à l’étranger. Il faut d’abord se renseigner sur le type de couverture, qui dépend surtout du niveau de la carte de crédit. À vérifier aussi l’âge d’admissibilité à l’assurance; au-delà d’un certain âge, la durée maximum du voyage pourrait être réduite à 15 jours. Il faut aussi voir à ce que cette assurance couvre une condition de santé préexistante au voyage.

Les assurances collectives d’employeur
Certaines de ces assurances couvrent parfois les premiers mois à la retraite, voire davantage. La plupart des assurances collectives ressemblent beaucoup aux assurances individuelles.

Avec la carte de crédit comme avec l’assurance collective, il vaut mieux vérifier le maximum de jours couverts par voyage, qui se limite souvent à 30 ou 60 jours (à moins d’avoir atteint un certain âge). Si cette durée est insuffisante, il est possible de faire une demande de prolongation de la couverture auprès d’une assurance voyage individuelle, uniquement pour les jours manquants.

3 ÉLÉMENTS À COMPRENDRE SUR NOTRE POLICE

Les exclusions
Presque toutes les conditions de santé peuvent être assurées. La plupart des exclusions concernent des conditions médicales qui ne sont pas stables, parce que la médication vient de changer, par exemple. Si un assureur refuse de nous couvrir, il est possible d’en trouver un autre qui acceptera. Sylvain Lamanque donne l’exemple d’un assuré ayant passé quelques mois en Floride avec une condition médicale très sévère, néanmoins assurable, mais à un prix élevé (quelques milliers de dollars).

Les limites de couverture
Pour les déplacements aux États-Unis et au Mexique, il faut prévoir une couverture d’environ deux millions de dollars: une crise cardiaque en Floride, par exemple, risque de coûter jusqu’à 700 000$ en soins! La limite d’âge peut aussi constituer un obstacle : selon les assureurs, le maximum se situe souvent autour de 90 ou de 95 ans.

La procédure à suivre en cas d’urgence médicale

Il faut immédiatement contacter le numéro du service d’assistance d’urgence. Il nous guidera vers le réseau de soins ayant une entente avec l’assureur. Cela pourrait nous éviter d’avoir à faire l’avance du paiement.

 

Dernière mise à jour: août 2024

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