L’engouement pour le jardinage se manifeste encore cette année. La bonne nouvelle, c’est qu’on peut très bien s’y adonner même si on ne dispose que d’un balcon. L’auteur et horticulteur Bertrand Dumont, qui publie ces jours-ci Le jardin potager, répond à quelques questions pour nous aider à passer des vacances fleuries… même à Balconville!
Que doit-on considérer quand on prépare un jardin? «On doit d’abord penser à l’ensoleillement et aux dimensions de notre balcon ou de notre jardin afin de bien choisir les espèces qu’on cultivera.» Au-delà de ces considérations, le poids de nos jardinières est également un facteur clé, insiste Bertrand Dumont. «On l’oublie souvent, mais une fois rempli, un pot peut devenir très lourd!» L’horticulteur conseille donc de préférer les contenants légers en toile – «aujourd’hui, on en trouve partout» – aux classiques pots en grès. Les avantages sont nombreux, souligne-t-il: «En plus de pouvoir passer l’hiver sur le balcon, les sacs en tissu sont beaucoup plus faciles à transporter si on déménage.»
Quels végétaux comestibles devrait-on privilégier quand on a peu d’espace? D’emblée, Bertrand Dumont recommande d’oublier courgettes, courges et melons, qui ont besoin de beaucoup de place pour s’épanouir. Les fines herbes, en revanche, s’accommodent très bien des espaces restreints. «On peut cultiver à peu près n’importe lesquelles sur un balcon», dit-il, citant entre autres le traditionnel couple basilic et tomates, auquel on peut ajouter du persil et de l’origan. Parmi les fruits et légumes les plus faciles d’entretien, l’expert énumère la roquette, les poivrons, les concombres, les aubergines, les haricots et les cerises de terre. Si la parcelle de terrain n’est pas trop exposée au soleil, on peut aussi semer des laitues.
Quelles sont les tâches à accomplir au quotidien? Si on opte pour un potager en pot, on devra l’arroser souvent, parce que le sol s’y asséchera plus rapidement qu’en pleine terre. «Il n’y a pas de règles écrites qui nous disent combien de fois il faut arroser, mentionne Bertrand Dumont, qui participe au balado Radio, légumes & cie. La seule réponse, c’est “au besoin”.» Un truc: simplement vérifier le sol avec un doigt. «Si la partie supérieure est sèche, il faut arroser, résume l’horticulteur. En période de canicule, ça peut être deux fois par jour si nos pots sont au soleil. Et s’il pleut durant quatre jours, on n’aura pas besoin de sortir notre arrosoir pendant quelques jours.» On devrait aussi tenir compte du stade de croissance de la plante; une jeune pousse qui compte encore peu de racines aura logiquement moins besoin d’eau qu’un plant bien fourni arrivé à maturité.
Et l’engrais? En pot, la fertilisation est incontournable, selon Bertrand Dumont. «Je conseille d’acheter des mélanges déjà faits pour la culture de plantes comestibles. C’est beaucoup plus facile, car ces mélanges sont déjà bien équilibrés.» Ainsi, pas besoin d’ajouter de l’engrais en début de saison. On ne doit toutefois pas négliger de fertiliser nos plants toutes les quatre semaines environ. «C’est donc dire qu’on aura besoin d’ajouter de l’engrais une ou deux fois durant l’été», précise l’expert. Parmi les nombreux produits sur le marché, il privilégie les engrais naturels, par exemple ceux sous forme liquide, à base d’algues.
Comment se débarrasser des indésirables? En ville, les écureuils sont un véritable fléau pour les jardiniers. «Comme j’ai vécu 20 ans à Montréal, je connais bien le problème», indique le spécialiste, qui a testé toutes sortes de produits. Le plus efficace, d’après lui, c’est «le filet, qui règle non seulement le problème des écureuils, mais aussi des chats». On installe tout simplement un filet en plastique léger par-dessus notre potager pour empêcher les animaux de venir grignoter nos pousses ou creuser la terre.
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