Le cupping: traitement controversé à Rio

Le cupping: traitement controversé à Rio

Par Élise Jetté

Crédit photo: iStock Photo

Dimanche dernier, l’équipe américaine de Michael Phelps était exaltée: les quatre nageurs du 4×100 mètres libre récoltaient l’or au Jeux Olympiques. Si la fin de course des plus enlevantes attirait inévitablement l’attention, ce sont davantage les grands cercles rouges sur les épaules et le dos de Michael Phelps qui ont capté les regards. Des tatouages? Des blessures?

Aucune de ces réponses! Il s’agissait plutôt du résultat normal d’un traitement issu de la médecine traditionnelle: le cupping. Le processus implique l’utilisation de petits gobelets en verre que l’on place sur la peau. L’air entre le verre et la peau est chauffé, ce qui diminue sa densité et fait en sorte que la peau est aspirée dans les gobelets, brisant les capillaires sous la peau et créant ainsi une ecchymose.

Instagram/Michael Phelps

Photo: Instagram de Michael Phelps

135 études en lien avec le cupping ont été dénombrées entre 1992 et 2010. Quelques résultats positifs ont été remarqués, notamment pour le traitement du zona, mais la méthodologie de recherche utilisée est trop faible pour permettre d’établir d’autres conclusions.

Dans un article publié cette semaine, James Hamblin, médecin et éditeur de la section santé de The Atlantic implore Michael Phelps de cesser le cupping. Faisant référence au moment où Michael Phelps avait été surpris en train de fumer de la marijuana, il dit: «in terms of role-model behavior, cupping may be more deleterious than a grainy bong photo, because it invites people to distrust science.» En d’autres mots, en tant qu’athlète modèle, valoriser le cupping est plus dommageable que d’être pris en flagrant délit de drogue douce, car, en encourageant une méthode aussi archaïque, on invite les gens à ne pas avoir confiance en la véritable science.

Phelps et d’autres confrères croient que ce processus aide les muscles à guérir plus rapidement en encourageant la circulation sanguine. Or, selon James Hamblin, une ecchymose est un caillot de sang et le sang coagulé, par définition, ne coule pas.

Dans la majorité des cas, même si cette procédure n’aide pas particulièrement ceux qui l’adoptent, elle ne provoque pas dommages et l’effet placébo peut parfois faire de grandes choses. Néanmoins, certaines expériences de cupping ont mal tourné, allant jusqu’à créer des brûlures au troisième degré.

Bref, il vaut toujours mieux procéder à quelques vérifications avant de suivre les tendances médicales prônées par des vedettes ou des idoles. Les résultats scientifiques, quant à eux, demeurent les seules véritables certitudes. 

 

 

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