VIENNE
Impossible d’évoquer le Danube sans parler de Vienne! Le Beau Danube bleu, composé par Johann Strauss, est même presque devenu l’hymne de la capitale autrichienne. D’ailleurs, cette année, les Viennois célèbrent le 150e anniversaire de cette valse, tout comme le 300e et le 180e anniversaires respectifs des impératrices Marie-Thérèse et Elisabeth (la fameuse Sissi) d’Autriche, qui ont laissé une forte empreinte au pays. Plusieurs expositions spéciales rappelleront ces trois anniversaires, notamment au château de Schönbrunn et à la Hofburg, le plus grand palais de la ville, situé dans le centre historique.
D’ailleurs, pourquoi ne pas commencer notre découverte de Vienne par ce palais, résidence de la puissante dynastie des Habsbourg durant plus de six siècles? On s’émerveille devant les appartements impériaux, la collection de porcelaine et d’argenterie, sans parler des couronnes et objets sacrés du trésor impérial. Les fans de Sissi impératrice ne manqueront pas non plus le musée consacré à cette jeune duchesse bavaroise entrée dans l’histoire en épousant l’empereur François-Joseph Ier. En guise de complément, on visite également leurs tombeaux, dans la crypte de l’église des Capucins, et l’église Saint-Michel, où fut tournée la scène de leur mariage dans le film mettant en vedette la mythique Romy Schneider. Info: hofburg-wien.at.
Partons ensuite déambuler dans les rues piétonnes du centre historique, autour de l’église Saint-Étienne et ses chefs-d’œuvre baroques. C’est l’occasion aussi de se régaler au passage dans l’un des nombreux cafés historiques, véritables traditions viennoises eux aussi! Plusieurs de ces endroits légendaires (les cafés Central, Landtmann, Diglas, ou la confiserie Demel) proposent entre autres une ribambelle de pâtisseries et gâteaux maison. La plus connue? La célèbre Sacher-Torte du café Sacher. Impossible d’y résister, et à accompagner d’un café viennois, bien sûr! Info: sacher.com.
En après-midi, on marche, on pédale ou on emprunte en tramway l’élégant boulevard circulaire du Ring, construit pour remplacer les anciennes fortifications. Les trams partent de la Schwedenplatz et le parcourent en entier, nous permettant d’admirer les nombreux édifices de marque construits au XIXe siècle. L’Opéra, le Parlement et les deux imposants musées des Beaux-Arts et des Sciences naturelles méritent particulièrement le détour avant de terminer la journée au côté de l’enfant chéri de Vienne, Johann Strauss, dont la statue dorée ponctue le square du Stadtpark.
Sur les traces impériales
Le lendemain, place au fameux château de Schönbrunn, qui doit son nom à la «belle fontaine» qu’on y trouvait autrefois. Accueillant la famille impériale pendant l’été, Schönbrunn se voulait le Versailles autrichien, d’où ses jardins à la française, conçus par un des élèves du célèbre jardinier Le Nôtre. Tout au bout trône le pavillon de la Gloriette, qui offre une superbe vue d’ensemble sur le zoo, la roseraie et le palais comptant pas moins de… 1441 pièces! Les visites guidées font découvrir une quarantaine d’entre elles, les plus belles, dont la somptueuse Galerie des glaces, les cabinets rococo où Marie-Thérèse d’Autriche recevait ses invités en secret et la chambre de Sissi, qui avait fait aménager des salles de bains très avant-gardistes pour l’époque. Info: schoenbrunn.at.
En après-midi, on part à la découverte du château du Belvédère. Construit pour accueillir les fêtes du prince Eugène de Savoie, ce palais baroque abrite maintenant une importante collection de peintures autrichiennes des XIXe et XXe siècles, dont le fameux Baiser de Gustav Klimt. Dans ses jardins se déploient plusieurs sculptures assez coquines, hommages aux dieux de l’Olympe.
Comment terminer autrement qu’en musique? Outre les Petits chanteurs de Vienne et l’Orchestre philarmonique, la capitale autrichienne propose aussi en été de nombreux concerts et films musicaux, projetés sur la place de l’Hôtel de ville et celle de l’Opéra. Info: wien.info.
BRATISLAVA
Moins d’une centaine de kilomètres plus loin, le Danube borde Bratislava, marquant la frontière naturelle entre la Slovaquie, la Hongrie et l’Autriche. La capitale de la jeune Slovaquie (le pays est né en 1993, lors de la division de l’ancienne Tchécoslovaquie) cumule plus de 2000 ans d’histoire sous les noms de Presbourg, puis de Posonie. D’ailleurs, pendant l’occupation turque de la Hongrie, les rois hongrois y avaient même transféré leur capitale, intégrée ensuite dans l’empire d’Autriche avec, à la clé, trois siècles d’essor. On le réalise en commençant par découvrir l’élégant Théâtre national slovaque (sur la place Hviezdoslavovo) et la cathédrale Saint-Martin, où furent couronnés pas moins de huit reines et onze rois de Hongrie. Info: bratislava.free.fr.
Promenons-nous après dans la vieille ville, en passant par la place principale bordée par l’ancien hôtel de ville, son marché d’artisanat (tous les matins), les églises des Jésuites et des Franciscains. Dans les rues voisines, on remarquera le beau Palais primatial et le tout aussi beau palais Mirbach, de même que de sympathiques sculptures de bronze. Celle de Cumil (alias «l’observateur») semble sortir d’un trou d’égout, car ce coquin regarde sous les jupes des femmes selon la légende… et exauce les vœux lorsqu’on touche son chapeau!
Une pause ensuite pour déguster quelques spécialités slovaques? Les nombreuses caves à vins et brasseries de la vieille ville nous attendent, avant d’entreprendre l’ascension de la tour Michel ou de monter jusqu’au château, pour sa vue plongeante sur la ville et le Danube. Le lendemain, on pourrait pédaler le long du fleuve jusqu’aux ruines romantiques du château de Devín (10 km à l’ouest du centre), à moins de préférer relaxer dans le parc Medická Záhrada ou sur les berges du fleuve.
BUDAPEST
Pour terminer en point d’orgue, rejoignons Budapest, la capitale hongroise souvent surnommée «le Paris de l’Est». Ici, le Danube forme son plus beau duo, serpentant en plein cœur de la ville, comme un trait d’union entre les quartiers de Buda et Pest. On pourrait explorer d’abord la colline de Buda, le quartier de l’ancien château, qui regorge de petits cafés et de boutiques sympathiques. Bien sûr, on y visite l’incontournable église Mathias (où Sissi fut couronnée reine de Hongrie) avant d’aller parcourir le Bastion des pêcheurs. Quel plaisir que de flâner sur cette forteresse d’allure médiévale, tout en admirant le Danube et l’imposant parlement de Budapest, qui domine l’autre rive. Après avoir déambulé le long des murailles, on redescend la colline à pied ou en empruntant le funiculaire construit à la fin du XIXe siècle. En bas nous attend le pont des Chaînes. Traverser ce superbe pont suspendu est une expérience tout aussi magique dans la journée qu’en soirée. Info: fishermansbastion.com.
Le lendemain, toute l’élégance de la capitale hongroise se dévoile à nos yeux dans l’autre partie de la ville, Pest. Après quelques achats dans la rue piétonnière Váci, en route pour le Marché public, où on pourra casser la croûte avec des charcuteries, fromages et autres spécialités hongroises. On se garde toutefois un peu d’appétit pour une pause sucrée plus tard au café Gerbeaud: ce beau café à l’ancienne est réputé pour ses glaces et ses pâtisseries décadentes. Info: gerbeaud.hu.
L’opulence se poursuit sur l’élégante avenue Andrássy, bordée par les plus beaux édifices baroques de la ville et quelques bijoux d’architecture Art nouveau. Chemin faisant, on pourrait bifurquer dans l’ancien quartier juif, où admirer la Grande synagogue (la plus vaste d’Europe), d’inspiration byzantine. Ensuite, comme l’avenue Andrássy s’étire sur plusieurs kilomètres, poursuivons en autobus ou en métro jusqu’à l’immense place des Héros et son monument du Millénaire, retraçant toute l’histoire de la ville. La journée s’achève avec une balade dans le Városliget (Bois de la ville), juste à côté, ou en allant profiter des sources thermales des bains Széchenyi. Tradition héritée des Turcs, les bains thermaux font maintenant partie des incontournables à Budapest. Les plus beaux? Ceux-ci et les installations de l’hôtel Gellért. Définitivement un des grands plaisirs de la capitale hongroise: des habitués jouent même aux échecs dans la piscine! Info: fr.szechenyifurdo.hu et gellerbath.com.
Pour terminer, on monte admirer Budapest du haut de l’ancienne citadelle perchée sur le mont Gellért. Une belle façon de dire au revoir au Danube, un fleuve qui a transmis beaucoup de son charme si particulier à ces trois capitales, qu’il semble enlacer comme ses muses.
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