Certains y ont déjà eu recours, d’autres y pensent parfois, mais plusieurs hésitent à en parler. La médecine esthétique demeure souvent encore un peu taboue. Injections, liftings, lasers et leurs alternatives à la maison: on fait le point sur la question.
Si personne n’échappe au temps qui passe, chacun gère les changements à sa façon. Les gens semblent toutefois plus préoccupés par leur image qu’auparavant. «Nos clients sont de plus en plus jeunes, affirme la Dre Geneviève Blackburn, médecin de famille spécialisée en médecine esthétique et propriétaire de la Clinique DGB. Les médias sociaux et les stars ont beaucoup changé la pratique, la société est de plus en plus exigeante.» Le recours à la médecine esthétique ne cesse d’ailleurs de croître. «Autant au niveau des chirurgies que des injections, c’est beaucoup plus populaire qu’avant», estime la Dre Marie-Andrée LeBlanc, propriétaire de la clinique LeBlanc Médecine Esthétique.
Les procédures non invasives (sans bistouri) prennent une place de plus en plus importante au sein de l’offre. Souvent plus abordables, elles représentent aussi moins de risques opératoires et nécessitent un temps de récupération minimal, tout en offrant des résultats visibles. Leur côté éphémère peut même s’avérer attrayant: «Si on n’aime pas le résultat, c’est moins grave, car il n’est pas permanent», révèle la Dre LeBlanc. L’important dans tout cela? Faire des choix éclairés et agir avec parcimonie. Certains préféreront ne jamais recourir à la médecine esthétique, mais si d’autres ont quelque chose qui les dérange beaucoup et qu’il est possible de l’améliorer, pourquoi pas? «Cela peut changer la perception qu’ont les gens d’eux-mêmes et leur faire beaucoup de bien», ajoute la Dre Blackburn.
Quelles procédures avec ou sans bistouri viennent solutionner les préoccupations les plus communes? Et comment adresser ces mêmes enjeux à la maison si on ne souhaite pas sauter le pas des interventions?
Les paupières tombantes
Avec l’âge, la paupière perd de son élasticité et se retrouve assujettie à la gravité, ce qui peut donner un air plus fatigué.
-> À la clinique
On peut recourir à une blépharoplastie, une chirurgie où on coupe un peu de peau et on fait une liposuccion des amas graisseux au niveau des paupières. «Cette intervention se déroule sous anesthésie locale et dure environ 40 minutes», indique la Dre Blackburn. On a le choix d’opérer seulement la paupière supérieure ou de combiner la procédure avec une intervention au niveau de la paupière inférieure, pour enlever les poches sous les yeux. Après le traitement, il faut faire attention à la plaie et bien la protéger du soleil. «Il peut parfois y avoir des ecchymoses, mais certaines personnes n’en ont pas», signale la Dre Blackburn. Une semaine plus tard, on retourne à la clinique pour faire retirer ses points de suture. Généralement, on met environ deux semaines à se remettre de la procédure.
-> À la maison
Nos meilleurs alliés: les crèmes et sérums contour des yeux, qui créent un effet tenseur sur la peau. On privilégie les formules avec des actifs agissant à long terme tout en offrant aussi un effet immédiat. Parmi les ingrédients, l’extrait d’acajou, l’acide hyaluronique et la caféine peuvent nous donner un coup de pouce. «Certains soins pour les yeux ont un embout spécial, permettant de bien appuyer et d’offrir un effet drainant», précise Janie Lelièvre, responsable de la formation chez Lierac Paris.
Soin yeux hydratation givrée Hydra Life, de Dior (70 $).
Crème contour des yeux New Age Uplift, de Marcelle (33,95 $).
Soin anti-âge contour yeux Diamond, de GM Collin (120 $).
Les taches pigmentaires
Trop de bains de soleil et des changements hormonaux causent parfois l’apparition de taches pigmentaires sur la peau.
-> À la clinique
La photothérapie, aussi connue sous le nom de laser IPL (Intense Pulsed Light) ou BBL (Broadband Light), est souvent recommandée. «Il peut y avoir de un à quatre traitements, dépendamment de la profondeur et de l’étendue des taches», observe la Dre Blackburn. Par l’émission de pulsions lumineuses, le traitement vise à détruire les taches, qui s’exfolient naturellement par la suite. Il n’est pas rare d’avoir des rougeurs et un peu d’enflure après, mais cela ne dure que quelques heures. Les personnes sujettes aux taches pigmentaires y recourent habituellement à raison d’une fois par année.
-> À la maison
On s’assure d’abord d’appliquer un écran solaire à large spectre avec un FPS d’au moins 30 quotidiennement, beau temps, mauvais temps: c’est la meilleure façon de prévenir la formation de nouvelles taches (entre autres!). Et on réapplique notre protection solaire toutes les deux heures.
Des ingrédients comme la vitamine C et l’hydroquinone peuvent aussi aider à réduire l’apparence des taches brunes. «Le traitement le plus courant et le plus simple est d’accélérer le renouvellement cellulaire par l’exfoliation», avance Janie Lelièvre. Ainsi, les cellules tachées se font éliminer et remplacer par de nouvelles. On ajoute donc des soins contenant des AHA et des BHA à notre routine pour exfolier en douceur. Ces actifs augmentant la sensibilité de la peau au soleil, il devient par contre doublement important de s’en protéger.
Sérum Mission perfection anti-taches, de Clarins (69 $).
Poudre moussante éclat à la vitamine C Vitamin Nectar, de Fresh (49 $ les 12 paquets).
Crème pour le corps Correcteur de taches brunes Positively Radiant, avec FPS 15, d’Aveeno (14,49 $).
Sérum éclat anti-taches Vinoperfect, de Caudalie (89 $).
Crème de jour régénérante Éclat du teint, de Dr. Hauschka (145 $).
Concentré Radiance-C, de Reversa (60 $).
Les varices
Les varices, ces veines qui deviennent flasques et manquent de tonus, sont habituellement un problème d’origine héréditaire. Cette condition affecte autant les hommes que les femmes.
-> À la clinique
La procédure la plus commune est la sclérothérapie. «On injecte un agent sclérosant dans la veine, décrit la Dre Blackburn. Comme c’est très irritant pour les parois de la veine, cela provoque leur effondrement et bloque le sang.» Pour les plus petites veines, des traitements laser spécifiques servent à brûler les vaisseaux. On peut combiner ces deux traitements, qu’on planifie généralement en hiver. On retourne ensuite à nos activités régulières en suivant les indications du médecin, selon notre niveau d’activité physique. Et on recommence le traitement si d’autres varices apparaissent.
-> À la maison
Certains produits stimulent la circulation sanguine et favorisent la tonification des tissus, ce qui permet de soulager la sensation de jambes lourdes accompagnant parfois les varices. Il n’y a toutefois pas de moyen magique de les faire disparaître. Bien que la génétique y soit pour beaucoup, en guise de prévention, on évite autant que possible de porter des talons hauts, de se croiser les jambes et de prendre des bains chauds. Pour minimiser les dommages, la clé est de rester actif!
Les rides
Ah, les fameux plis! Au fur et à mesure que le collagène et l’acide hyaluronique naturellement présents dans la peau diminuent, les rides et ridules font leur apparition.
-> À la clinique
On proposera dans ce cas des exfoliations et des peelings par lasers de différentes forces. «Lorsque la peau pèle et tombe par la suite, la couche qui se régénère en dessous est fantastique», assure la Dre Blackburn. Par contre, il faut compter un court temps de récupération, car la peau peut saigner et croûter.
Une autre option: le Botox, qui reste la procédure la plus demandée en médecine esthétique. «On injecte une toxine botulique au niveau des rides d’expression pour les détendre», clarifie la Dre LeBlanc. Cela permet notamment de traiter la ride du lion (la glabelle) entre les yeux, les rides horizontales au niveau du front, et les pattes-d’oie, près du coin extérieur de l’œil.
-> À la maison
«Cela commence par une bonne hydratation et une bonne nutrition de la peau, conseille Janie Lelièvre. Même les meilleures crèmes antiâge ne feront pas effet sans une bonne hydratation!» On recherche donc des soins comportant du beurre de karité ou de l’huile d’argan, par exemple. Ensuite, on se tourne vers les sérums et les soins exploitant des molécules antiâge éprouvées comme le rétinol et le collagène.
Crème CC teintée mate et sérum hydratant anti-âge, avec FPS 40, d’It Cosmetics (49 $).
Crème riche Le Lift, de Chanel (170 $).
Crème régénératrice Correcteur de rides express sans parfum, de Neutrogena (36,99 $).
Sérum Double R Renew&Repair Abeille Royale, de Guerlain (191 $).
Crème de nuit Transform Plus Goodnight Glow Retin-Alt, d’Ole Henriksen (66 $).
Huile-en-sérum nuit Immortelle Reset, de L’Occitane en Provence (69 $).
Crème tenseur liftante pour le cou TL Advanced, de StriVectin (99 $).
Sérum végétal Grand soin fermeté intense, d’Yves Rocher (66 $).
Le relâchement de l’ovale du visage
L’amincissement de la peau au niveau des joues et de la mâchoire, combiné à une perte d’élasticité des tissus, fait que l’ovale du visage est de moins en moins bien défini…
-> À la clinique
Avant d’opter pour la rhytidectomie (le fameux face lift), on peut essayer les agents de comblement. «Ils peuvent aider à garder un meilleur tonus et à donner une structure au visage, empêchant la peau de trop descendre», confie la Dre Blackburn. Ces agents à base d’acide hyaluronique sont injectés au niveau du visage, ou même des mains, du cou et du décolleté. Si cette procédure était jadis associée à un volume apparent exagéré, les plus récentes versions offrent tonus et fermeté sans gonflement excessif de la peau.
D’après nos expertes, les chirurgies seraient maintenant moins populaires, comme il est possible d’obtenir de beaux résultats sans y avoir recours. Si on préfère toutefois cette option, on privilégie les demi-lifts pour redraper le bas du visage, plutôt que les liftings complets, où on coupe le tour du front près du cuir chevelu. «Plusieurs chirurgiens font les face lifts sous anesthésie locale, et les gens partent la journée même», révèle la Dre LeBlanc. On peut être très enflé par la suite et la procédure engendre des cicatrices. La convalescence peut aussi s’avérer longue: il faudra environ un mois pour retrouver une allure «présentable».
-> À la maison
On s’inspire de la médecine esthétique en se tournant vers l’acide hyaluronique: les sérums, crèmes pour les yeux, masques et hydratants comportant cet ingrédient-vedette auront un effet repulpant et redensifiant. On cherche aussi à s’assurer que la répartition des graisses sur notre visage est bonne. «Le collagène XVIII est celui qui s’occupe de notre métabolisme lipidique», confirme Janie Lelièvre. Un ingrédient comme l’extrait d’acajou aidera à le stimuler et à affiner l’ovale du visage, en redensifiant la peau aux bons endroits.
Sérum intensif Hyaluronic, d’Institut Esthederm (89 $).
Gel concentré galbant cou Contour+, de Jouviance (75 $).
Les amas graisseux
Cellulite, manque de fermeté et rétention d’eau… le corps aussi change avec le temps.
-> À la clinique
Les liposuccions sont moins populaires chez les personnes de plus de 50 ans, car elles présentent certains risques liés à l’âge. Par contre, le Coolsculpting, un traitement de remodelage non chirurgical très en demande à l’heure actuelle, s’avère une option intéressante, car il ne présente aucune contre-indication. Son fonctionnement? On gèle les cellules adipeuses sous la peau afin qu’elles soient ensuite naturellement éliminées par l’organisme. «Le traitement d’une zone dure environ 35 minutes, explique la Dre LeBlanc. Ensuite, on retire l’applicateur et on masse la zone gelée.» Même si cette dernière partie du traitement peut s’avérer inconfortable, elle est très brève. On peut remarquer un léger gonflement ou un peu de douleur au niveau de la zone traitée, mais ces effets sont temporaires, et on peut immédiatement retourner à ses activités régulières.
-> À la maison
On veut travailler la fermeté, oui, mais aussi la répartition des graisses sur notre corps. «Plutôt que de miser sur des produits ciblant seulement la cellulite, on gagne à opter pour des formulations ayant une approche plus globale», déclare Janie Lelièvre. On se tourne donc vers des ingrédients comme la caféine, pour déstocker les graisses, et les peptides, pour travailler la fermeté.
Concentré nuit raffermissant et lissant pour le corps, de Moroccanoil Body (68 $).
Sérum sculptant corps 5 en 1 Effet patch KJ, de Karine Joncas (54 $).
Crème corprorelle raffermissante à effet remodelant Gaïa, de Zorah Biocosmétiques (56,99 $).
La perte de cheveux
Bon nombre d’hommes commencent à perdre leurs cheveux dès la trentaine, tandis que chez les femmes, la diminution de la production d’œstrogène à la ménopause accélère parfois le phénomène.
-> À la clinique
On considère d’abord les traitements topiques de mousse de minoxidil (connue sous la marque Rogaine). Après, les traitements de PRP (plasma riche en plaquettes) peuvent être efficaces. Tout commence par une prise de sang. «On le centrifuge pour en extraire le plasma, partie blanche contenant les plaquettes et les facteurs de croissance», détaille la Dre LeBlanc. Ces éléments serviront à régénérer le follicule pileux, une fois injectés dans le cuir chevelu. Ce traitement est sans effet secondaire ni contre-indication.
Autre option, la greffe capillaire, une procédure chirurgicale effectuée sous anesthésie locale. «On prélève les cheveux par bistouri ou par robot où il en reste, et on les réimplante dans le follicule», précise la Dre Blackburn. C’est un traitement très long et fastidieux, mais on peut obtenir de très bons résultats.
-> À la maison
On vise une bonne hygiène du cuir chevelu. «On ne se couche pas les cheveux mouillés, et on ne les attache pas s’ils sont encore humides», recommande Elisabeth Gagnon, formatrice nationale chez Phyto Canada. Les chapeaux et les casquettes sont aussi susceptibles de causer des irritations et des tensions favorisant la chute. Côté traitements, on se tourne vers les ampoules, sérums et comprimés ciblant les mécanismes responsables de cette dernière. Les vitamines du groupe B, entre autres, s’avèrent des alliés précieux de notre santé capillaire.
Concentré végétal exclusif pour cuir chevelu et cheveux Phytologist, de Phyto (100 $ les 12 fioles).
Rituel antichute Triphasic Progressive, de Furterer (260 $ les 12 flaconnettes et 1 embout applicateur)
Comment choisir son médecin?
«Il faut bien les magasiner: on ne se gêne pas pour prendre des consultations avec des médecins différents, afin de voir à quel point on se sent à l’aise avec eux», propose la Dre LeBlanc. Le médecin prend-il bien le temps de cerner nos besoins, nos considérations budgétaires et notre bilan de santé? Nous a-t-il examiné? On n’hésite pas non plus à demander des photos avant-après des procédures qu’il a réalisées. Le bouche-à-oreille joue aussi un rôle primordial: on n’hésite donc pas à demander des recommandations à nos amis et à nos proches.
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