Depuis quelques années, un nombre croissant de femmes se redécouvrent grâce à la danse séduction. D’une séance à l’autre, elles explorent leur féminité dans un cadre bienveillant où l’entraide est au rendez-vous. Pleins feux sur un loisir sexy hors du commun.
Adepte de danse depuis sa tendre enfance, Sonia Lamarre a fondé l’école Séduction Danse en émergeant d’une période difficile de sa vie.
«À l’époque, les stéréotypes de la danseuse grande et mince étaient très répandus dans le milieu. Moi, j’étais de petite taille et j’avais des courbes. Pendant des années, j’ai souffert d’anorexie.» Hospitalisée d’urgence pour une polyneuropathie aiguë qui l’a privée de l’usage de ses jambes, la jeune femme a sombré dans la dépression. C’est en suivant un programme de réadaptation pour retrouver sa mobilité qu’elle a repris goût à la vie.
«En 2016, j’ai voulu recommencer la danse et offrir aux femmes la chance de se séduire elles-mêmes à travers cette discipline, en oubliant la notion de performance et tous les stéréotypes liés à la minceur. Je voulais un concept qui soit ouvert à toutes, peu importe leur morphologie, leur âge ou leur niveau d’habileté.»
Un cadeau à se faire
Mentionnons-le d’emblée: la danse séduction n’a rien à voir avec la danse poteau ou la séance d’effeuillage torride qu’on imagine. Il s’agit plutôt de bouger en enchaînant des mouvements sensuels au son d’une musique choisie. Des accessoires sont parfois utilisés, comme le foulard et la chaise de style cabaret.
«Ça permet d’oser la femme en nous, d’apprendre à se séduire soi-même à travers la danse, à se laisser aller sans peur du jugement et à mieux bouger. Ça contribue aussi à rehausser son estime de soi, à se sentir belle, puissante et attirante. Les élèves gardent la forme en pratiquant une activité physique et peuvent rencontrer d’autres femmes. On voit souvent de belles amitiés naître à travers les classes», affirme Sonia Lamarre. En explorant la danse séduction, les élèves n’aspirent pas à se métamorphoser en vamps, mais plutôt à redécouvrir leur féminité et à repousser leurs limites. Chaque séance débute par des échauffements et des étirements, suivis d’exercices visant à stimuler le système cardiovasculaire et d’un segment voué à l’apprentissage d’une chorégraphie.
«On apprend une chorégraphie tout au long de la session, explique Mme Lamarre. Comme cette partie du cours est filmée, les élèves peuvent ensuite travailler leurs mouvements dans le confort de leur foyer. Les musiques sont choisies pour travailler la séduction. Il y a même des lumières à DEL pour rendre l’ambiance plus sexy!» Et chaque mois de juin, un grand spectacle est organisé afin que les participantes qui le désirent puissent monter sur scène devant leurs proches.
Solidarité au féminin
L’ambiance des cours de danse séduction n’est pas à la compétition ni à la comparaison, mais plutôt à l’entraide et à la solidarité. Céline Burdet, qui s’est inscrite à l’école Séduction Danse avec sa bru au sortir de la pandémie, l’a constaté dès son premier cours. «Ça a été un coup de foudre. On rencontre une solidarité immédiate avec les autres élèves. Les professeurs nous mettent à l’aise en nous rappelant qu’on est là pour avoir du plaisir et pour se découvrir. Quand on parle entre femmes, on réalise que nonobstant notre corps, notre âge et notre expérience de vie, on en est toutes au même point: vouloir s’accepter comme on est.»
Selon la femme de 54 ans, qui est maman de cinq garçons, s’adonner à une gestuelle sexy exige un certain laisser-aller, mais le jeu en vaut la chandelle. «Au début, je me sentais hyper nerveuse, même si je ne suis pas une personne gênée dans ma vie de tous les jours. On danse pour soi en premier lieu. Ça requiert une certaine vulnérabilité, mais quand on parvient à lâcher prise, c’est extraordinaire! Entre nous, on se donne des ailes. On s’encourage. Au bout de 10 cours, on est des femmes complètement changées, transformées.»
Pour le corps… et l’esprit!
Selon Sonia Lamarre, les bienfaits de la danse séduction sont nombreux. «C’est vraiment bon pour la forme physique. Le cours est complet et inclut des étirements et différents exercices. Avec la chorégraphie, on travaille l’assurance, la sensualité, la posture, l’attitude et la démarche des élèves, de même que le regard qu’elles posent sur elles-mêmes.»
Il va sans dire que les partenaires des danseuses en herbe sont fiers des exploits accomplis par leur douce moitié. « Ils sont remplis d’admiration, notamment lors du spectacle de fin d’année. Celles qui y participent en sont tellement fières! C’est beau, une femme qui s’assume… » rappelle Sonia Lamarre. Cette confiance renouvelée se reflète également dans la vie intime des élèves, qui redécouvrent le plaisir de séduire.
«Ça fait maintenant partie de mon quotidien. Je pratique toutes les semaines à la maison. Avoir un regard coquin, aguichant, ce n’est pas inné : c’est quelque chose qu’on développe. Mon mari me dit souvent que voir une femme s’accepter, c’est sexy. Quand on s’aime telle qu’on est, on a encore plus envie de se donner à l’autre», raconte Céline Burdet, qui a vu sa vie transformée par la danse séduction.
«Je vous dirais que la Céline qui est entrée au premier cours et la Céline d’aujourd’hui, ce n’est pas la même femme!»
On passe à l’action?
L’école Séduction Danse, située à Longueuil, offre trois sessions de 10 semaines par année, débutant en septembre, en janvier et en avril. Une session compte 10 cours d’une durée de 60 minutes chacun. Le prix est de 255$ par session (taxes incluses) et les cours ne nécessitent aucun vêtement spécifique: les élèves doivent simplement se vêtir de façon confortable.
Pour l’instant, encore peu d’écoles offrent des cours de danse séduction dans notre belle province, mais Sonia Lamarre rêve d’élargir son offre à d’autres régions du Québec. On trouve plusieurs écoles de danse burlesque au Québec; celles-ci travaillent la féminité et la sensualité à travers un style de danse différent. Mieux vaut communiquer directement avec les établissements en question pour savoir si leur style de danse nous convient.
