Photos tirées de la biographie Ma vie en trois actes, publiée en 2004, et rééditée en 2023. Courtoisie des Éditions Libre Expression.
Ma seule photo avec ma mère.
Pour me consoler d’avoir perdu mon chien Barny, mon père m’offre un beau grand colley qui s’appelle Bill. C’est le coup de foudre! J’apprends ainsi qu’on ne meurt pas d’une peine d’amour, et qu’un nouvel amour fait oublier l’ancien.
En 1943, sur la galerie qui a été l’unique terrain de jeu de mon enfance, avec vue sur l’usine de cigarettes «Chez McDon». C’est la dernière année de mon cours Lettres-Sciences. J’ai dix-sept ans, pas de cavalier, pas de métier en vue. Je veux être indépendante, autonome. L’indépendance de l’homme passe par son portefeuille? Très bien, alors moi je vais être grand reporter.
Pas question de m’acheter une robe de mariée dans un magasin. D’abord ça coûte un prix fou, et je n’aime pas les robes proposées. Je demande à mon copain peintre, Pierre Garneau, de me dessiner une robe qui me ressemble. Elle est toute simple, en satin ivoire, avec un col haut et une longue traîne. J’en suis folle. La sœur de Pierre va la confectionner pour pas cher. Je crois fermement, comme beaucoup de femmes d’ailleurs, que moins on dépense, plus on est aimé.
J’ai écrit cinq ans de Quelle famille!, trente-neuf épisodes par année, sur le quai, au lac, ou sur la table de la salle à manger, en surveillant Martin qui faisait ses devoirs et en guettant le gâteau qui cuisait ou la soupe qui mijotait. Je rêvais parfois d’être un auteur masculin. Je pourrais écrire tranquille. Ma femme dirait aux enfants: «Faut pas déranger papa. Papa travaille!»
Mon père est mort jeune homme à quatre-vingt-sept ans. Il est resté très présent dans ma vie et dans celle de mes enfants. Il a laissé sa trace, son amour a laissé une trace. C’est mon modèle.
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