Dans l’arrière-pays niçois, une multitude de villages rustiques, pittoresques ou haut perchés s’égrènent le long de bucoliques routes rurales et forment autant de gracieux arrêts. Tour guidé en voiture, des plus connus aux méconnus.
Le cap Ferrat
Il était une fois une riche héritière excentrique qui décida d’élever un monument de beauté aux accents vénitiens sur un remarquable site dominant la Méditerranée. En 1912, une fois son palais parachevé, elle y intégra sa riche collection de 5000 œuvres et objets d’art tout en faisant aménager un incroyable ensemble de neuf jardins thématiques (à la française, espagnol, florentin, japonais…). Aujourd’hui, tout le domaine de la villa Ephrussi-de-Rothschild forme un régal à parcourir, les pupilles dilatées et les narines écarquillées par tant de joliesse à voir et à humer, entre bougainvillées, bambous et salons richement décorés.
Saint-Paul-de-Vence
S’il est un village incontournable dans les environs de Nice, c’est bien celui-là. Bijou de restauration, mer- veille de ruelles au tracé médiéval, Saint-Paul-de-Vence regorge de demeures des 16e et 17e siècles, compte une ravissante promenade qui épouse l’ancien chemin de ronde des remparts et déploie une multitude de restos, de boutiques, de galeries, d’auberges de prestige et d’ateliers d’artistes.
Depuis que le mythique restaurant La Colombe d’Or a commencé à échanger des œuvres contre le gîte et le couvert dans les années 1920, les artistes ont afflué, comme le rappellent les tableaux et sculptures de Picasso, Matisse, Léger ou Mirò qu’on y voit toujours. Non loin de là, la fondation Maeght dispose d’une collection encore plus riche de chefs-d’œuvre du 20e siècle, dont ceux de Riopelle, qui y a eu droit à une exposition l’été dernier. Quant à Jacques Prévert, il aura vécu 15 ans au village et Marc Chagall a choisi son dernier logis au cimetière Saint-Michel.
Dans cette gracieuse localité fréquentée par plusieurs grands noms du cinéma (Montand, Signoret, Ventura, Carné…), les traces de célébrités du monde des arts sont innombrables, et on se plaît à les suivre dans les vieilles ruelles serties de pavés ou en empruntant La route des peintres, à vélo ou en voiture, jusqu’à la prochaine étape.
Tourrettes-sur-Loup
Bien qu’il soit aménagé sur un éperon rocheux et ceint de maisons hautes formant rempart, ce ravissant village a été la cible de bien des invasions au cours de son histoire. Reconstruit au 15e siècle, il demeure aujourd’hui admirablement bien préservé et envoûtant à parcourir, avec ses ruelles médiévales qui s’insinuent de placettes en fontaines, de passages voûtés en porches empierrés. Bondé de petits restos, de boutiques et d’ateliers, Tourrettes est aussi le chef-lieu régional de la culture de la violette, qu’on vend ici sous toutes ses formes, de la liqueur au parfum en passant par les pétales confits.
Carros
«Vous verrez, ce village est très vivant!» dit la souriante dame du Centre international d’art contemporain, qui loge dans l’ancien château du 12e siècle. Non seulement il est vivant, mais il est tout pimpant: on voit que ses habitants en sont fiers et qu’ils prennent un soin fou à entretenir leur bout de façade, dans leurs ruelles ultrasoignées qui se déroulent en spirale jusqu’au sommet. De là-haut, on aperçoit les grandioses sommets enneigés des Alpes maritimes; au loin défilent d’autres craquants petits bleds accrochés sur un bout de pierre, comme Le Broc et Coursegoules, sur la bien-nommée Route des crêtes qui file vers l’ouest.
Èze
En arrivant dans ce bellissime village, c’est l’expression «balcon sur la mer» qui vient à l’esprit. À mi-chemin entre Nice et Monaco, ce joyau médiéval s’entortille au sommet d’un pic rocheux en déployant de petites ruelles tortueuses et délicieuses à explorer. Tout en haut, autour des ruines d’un château, un plateau panoramique offre des points de vue saisissants à 360 degrés sur la côte et la Méditerranée. Juste en-dessous, un surprenant jardin de cactus et autres plantes succulentes forme une verte couronne d’épines sur l’éminence du village.
Après avoir traversé la porte fortifiée du 14e siècle, il faut aussi visiter la parfumerie Fragonard, établie juste en contrebas du village, ou encore marcher sur le sentier Nietzsche, nommé ainsi en l’honneur du célèbre philosophe qui aimait l’emprunter pour réfléchir au sens de l’existence. Gageons que la plupart de ceux qui l’utilisent aujourd’hui en viennent à se dire: «Elle est pas belle, la vie?»
Gourdon
L’expression «nid d’aigle» aurait pu être inventée pour Gourdon, incroyable petit village accroché au sommet de falaises dominant les gorges du Loup et 80 km de littoral méditerranéen, qu’on embrasse du haut de sa vaste terrasse aux brises rafraîchissantes. On y lèche une glace à la violette ou on y déguste une fleur de courgette en admirant le panorama grandiose qui se déploie tout autour.
Situé aux portes du parc naturel régional des Pré-Alpes d’Azur et membre des Plus beaux villages de France, Gourdon abrite à peine 200 âmes, mais aussi d’innombrables perles architecturales, dont une église romane du 12e siècle et un château (qu’on ne visite pas) dont les jardins en terrasses ont été dessinés par Le Nôtre (comme à Versailles).
La route en lacets qui mène au village, ponctuée de belvédères panoramiques, vaut à elle seule le détour, alors que le chemin du Paradis forme un sentier qui déboule vers le mignon village de Bar-sur-Loup en offrant son lot de points de vue grandioses.
Cabris
Excentré par rapport aux villages précédents mais néanmoins limitrophe, ce mignon village jouit également d’un site en promontoire avec vue imprenable sur le lointain horizon méditerranéen, dans l’arrière-pays cannois. Discret et charmant, il est sillonné par un lacis de ruelles qu’on ne se lasse pas d’arpenter jusqu’aux ruines du château féodal et la place Mirabeau, comme l’ont fait plusieurs écrivains célèbres comme Gide, Camus et Saint-Exupéry, dont la mère a vécu ici jusqu’à son décès. En prime, Cabris forme un paisible pied-à-terre pour explorer les environs très fréquentés, comme Grasse, capitale mondiale de la parfumerie, et Mougins, village médiéval fort stylé et haut lieu de la gastronomie française, où s’est éteint Picasso en 1973.
PRATICO-PRATIQUE
S’y rendre: Air Transat et Air Canada desservent Nice depuis Montréal, en vol direct, jusqu’en octobre; Air France le fait à l’année, via Paris. Sur place, on privilégie la voiture, mais le train des Pignes permet d’explorer plusieurs villages au départ de Nice, dont le pittoresque Peille.
Quand y aller? Toute l’année, mais idéalement au printemps et à l’automne, plus tempérés que l’hiver et moins fréquentés que l’été.
À lire: Le Guide du Routard Côte d’Azur Alpes-Maritimes Var 2024/2025 est un bon compagnon de voyage, très à jour.
Bonjour
Nous avons fait Nice et les alentours avec le transport en commun, Super facile! Eviter l ete, trop chaud en juin.