L’archipel des Açores se dresse au milieu de l’Atlantique, à mi-chemin entre l’Amérique et l’Europe. Dans ces îles isolées, loin des grands circuits touristiques, des paysages bucoliques et paisibles jalonnent de splendides sentiers de randonnée balisés pour tous les niveaux. On y va aussi pour la culture locale extraordinairement préservée et un climat printanier toute l’année.
Autrefois escale précieuse pour les explorateurs, les Açores forment aujourd’hui une destination touristique méconnue, mais dotée d’infrastructures suffisantes pour assurer un séjour confortable aux visiteurs. Le tout à des prix bien inférieurs à ceux du continent européen.
Les vols en provenance du Canada (depuis Montréal, plusieurs vols directs par semaine desservent cette destination pendant la saison estivale) atterrissent à Sao Miguel, la plus grande et la plus connue des Açores, sinon à Terceira. Ces portes d’entrée permettent de partir à la découverte des autres îles, de la tranquille Graciosa à la montagneuse Pico, qui abrite le plus haut sommet du Portugal. Car nous sommes bien au Portugal, même si l’histoire et la situation géographique de l’archipel font en sorte que les Açores ont toujours eu une identité propre et sont régies par un gouvernement.
Pour visiter toutes les Açores – nous nous sommes pour notre part arrêtés sur deux des îles de l’archipel, Graciosa et Terceira –, il faudra assurément plusieurs voyages. Les neuf îles aux superficies, aux paysages et aux cultures complètement différents, se trouvent à bonne distance les unes des autres. Elles sont toutes reliées par des vols d’Azores Airlines. Des bateaux font aussi le trajet, mais leurs horaires sont plus aléatoires. Une fois sur place, il faudra par ailleurs penser à louer une auto si on veut être autonome dans ses déplacements sur chacune des îles.
Graciosa, la contemplative
Nous nous posons d’abord sur cette île, l’une des plus petites de l’archipel – longue d’environ 12 km pour 8 km de large –, où on peut s’offrir un bain théra- peutique dans les thermes de Carapacho (Termas do Carapacho) et finir l’expérience, si le cœur nous en dit, dans les piscines naturelles de l’océan.
En général, les Açores comptent peu de plages de sable, les rives des îles se découpant dans la roche volcanique. Cela dit, les habitants se baignent dans l’océan toute l’année, même s’ils doivent affronter les intempéries, plus fréquentes en hiver. Un bon plan après la baignade? S’installer au paisible restaurant Estrela do Mar, situé au sud de l’île, pour déguster des fruits de mer fraîchement pêchés et délicieusement apprêtés.
Si les Açoriens ne sont pas tous pratiquants, la plupart prennent toutefois les célébrations des différentes fêtes catholiques très au sérieux. Au moment de notre passage, plusieurs semaines après Pâques, les branches des dragonniers de la place cen- trale de Santa Cruz (la «capitale» de Graciosa) étaient encore décorées de dentelles sophistiquées confectionnées localement pour les célébrations des fêtes du Saint-Esprit.
Et c’est pieds nus, parfois avec des pierres sur la tête, que les gens du coin grimpent annuellement la pente abrupte qui mène à la chapelle de la Nossa Senhora de Ayuda de Graciosa, pour remercier ladite senhora d’avoir gardé les ouragans loin des îles ou d’avoir permis à un jeune de ter- miner ses études. Le bâtiment, qui compte une jolie collection d’azuléjos du XVIIIe siècle, est souvent fermé en dehors des périodes d’affluence, mais son site offre une agréable vue sur Santa Cruz.
Terceira, la fière
Les Açores ont été formées par des éruptions de volcans émergeant successivement du fond des mers. Encore aujourd’hui, il est possible, sur plusieurs îles, de visiter d’im- pressionnantes grottes volcaniques. À Terceira, la seconde île visitée lors de notre séjour, nous nous rendons à celle d’Algar do Carvao, ouverte au public tous les jours de mars à octobre. Les escaliers qui y descendent donnent l’impression vertigineuse de plonger dans les entrailles de la terre. Une expérience incontournable!
De retour à la surface, on jette un œil sur les jolis champs de vigne qui quadrillent les collines de l’île et qui sont partout bordés de pierres noires formées par la lave durcie.
Après autant d’expéditions hautes en couleur et en dépaysement, notre séjour se conclut de belle façon à Angra do Heroismo, capitale de Terceira. La ville, fortement ébranlée par un tremblement de terre en 1980, a été classée au patrimoine de l’UNESCO. Et pour cause ! Aujourd’hui, Angra do Heroismo a les allures d’une petite Lisbonne tranquille. On peut y faire, à pied, l’ascension du Monte Brasil, d’où la vue porte sur toute la baie. Dans la ville même, un joli parc perché en hauteur rassemble des fleurs, des plantes et des arbres ramenés du monde entier, le tout entouré de clochers d’églises et de cloîtres colorés.
De là, on peut rentrer à pied à notre confortable hôtel, Terceira Mar, doté d’une piscine d’eau salée et offrant un panorama fabuleux sur la mer et la côte. Un dernier point de chute et de repos avant le vol de retour.
Faire des découvertes à deux c’est mieux