Le plaisir et le désir d’intimité ne connaissent pas de limite d’âge. Mais notre corps évolue et la mécanique des rapports sexuels aussi. Quels sont les changements qui influencent la sexualité des hommes et des femmes après 60 ans? Et quelles sont les solutions concrètes pour continuer à mener une vie sexuelle épanouie et satisfaisante? Tour d’horizon.
Chez les femmes
À cet âge, plusieurs personnes constatent une modification dans leur réponse sexuelle, y compris une diminution de la sensibilité et de l’intensité ou de la fréquence des orgasmes. Ces modifications sont souvent liées à une réduction des taux hormonaux et à des changements physiologiques dans le système reproducteur. Des problèmes urinaires, comme l’incontinence ou une envie fréquente d’uriner, peuvent aussi survenir en raison de l’affaiblissement des muscles du plancher pelvien et de changements dans l’urètre et la vessie. Or, tous ces troubles sont susceptibles d’affecter le confort lors des rapports sexuels.
Solutions
L’hormonothérapie bio-identique vise à contrebalancer la diminution des niveaux d’œstrogènes, ce qui peut améliorer la lubrification, la sensibilité et la réponse sexuelle. Il est important de discuter des avantages et des risques de cette option avec un médecin.
Les lubrifiants et les hydratants vaginaux, comme ReplensMD, qu’on trouve en pharmacie, contribuent à soulager la sécheresse vaginale et à améliorer le confort pendant les rapports sexuels.
«Certaines procédures réalisées sous anesthésie locale utilisent le plasma riche en plaquettes (PRP) de la cliente ou encore de l’acide hyaluronique pour intensifier les sensations des organes génitaux, souligne la Dre Élise Dubuc. L’injection de ces substances dans le clitoris, les lèvres vaginales et le vagin améliore le plaisir sexuel et facilite l’atteinte d’orgasmes plus intenses.»
La Dre Dubuc recommande également la thérapie EmsellaMD, un traitement non invasif pour stimuler les muscles du plancher pelvien. Grâce à l’utilisation d’énergie électromagnétique focalisée à haute intensité, EmsellaMD induit des contractions des muscles du plan- cher pelvien similaires aux exercices de Kegel. «Les contractions obtenues au cours d’une séance d’une demi-heure surpassent nettement en qualité et en quantité celles qu’une personne peut réaliser par elle-même. Cette thérapie contribue à freiner l’incontinence urinaire – autant chez l’homme que la femme – et à renforcer la réponse sexuelle en améliorant la force musculaire dans cette région.»
Chez les hommes
Quelque 60% d’entre eux vont connaître des troubles érectiles. Le diabète est une condition médicale souvent associée à des problèmes d’érection. D’autres facteurs tels que l’obésité, les troubles vasculaires, le tabagisme ou les effets indésirables de certains traitements médicamenteux peuvent également empêcher les hommes de bander. Certains connaîtront aussi des problèmes urinaires fréquents. Il est possible que ces troubles soient dus à l’élargissement de la prostate, une condition connue sous le nom d’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP). Les symptômes courants incluent le besoin urgent d’uriner, les réveils nocturnes pour aller aux toilettes, ainsi qu’une miction lente ou faible.
Solutions
Là encore, la première chose à faire serait d’adopter de saines habitudes de vie. Si le trouble érectile persiste, on envisage le recours aux médicaments oraux qui favorisent l’érection.
En deuxième ligne, il y a les injections intracaverneuses, qui agissent en augmentant le flux sanguin vers le pénis. Le patient doit s’administrer lui-même l’injection d’un mélange médicamenteux près de la base du pénis, dans l’un des corps caverneux. Une méthode simple pour ceux qui ne craignent pas les aiguilles.
Autre option: l’implant pénien. «Il s’agit d’un dispositif médical inséré dans les corps caverneux du pénis, explique le Dr Carlos Marois. Deux types d’implants sont généralement proposés: un implant semi-malléable, qui reste en permanence dans une forme semi-rigide et qui n’exige pas de manipulation manuelle, ou un implant gonflable, activé par une pompe interne située près des testicules.» Il est important de noter que cette intervention est définitive, excluant la possibilité de recourir ultérieurement à des injections intracaverneuses.
«La thérapie par ondes de choc en est encore au stade expérimental, mais elle pourrait s’avérer une bonne option pour ceux qui souffrent de problèmes érectiles légers et qui ne souhaitent pas prendre de médicaments», explique le Dr Petrella. Elle implique l’application de micropulsations de faible intensité sur le pénis du patient. Cette méthode vise à stimuler la croissance des vaisseaux sanguins dans les corps caverneux, augmentant ainsi l’afflux de sang dans le pénis pendant l’érection.
Dans un cas de HBP, des médicaments tels que les alphabloquants et les inhibiteurs de la 5-alpha réductase peuvent être prescrits pour en réduire les symptômes. «Il existe aussi d’autres méthodes moins connues mais efficaces, notamment la technologie Rezūm, précise le Dr Marois. Ce traitement peu invasif contre l’hypertrophie prostatique emploie des quantités maîtrisées de vapeur chaude afin de la vaporiser et de diminuer les zones enflées de la prostate, responsables du blocage de l’urètre.»
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