L’Association des grands-parents du Québec

L’Association des grands-parents du Québec

Par Marie-Josée Lacroix

Crédit photo: iStockphoto.com

«Trop de familles ignorent encore notre existence», déplore Monique Avoine, vice-présidente et responsable des communications de l’Association des grands-parents du Québec (AGPQ). Fondée à Beauport, en 1990, par Lucienne Beaudet–St-Gelais (décédée en 2003) pour répondre aux besoins de quelques grands-mères de l’endroit, l’Association a pris de l’ampleur lorsque Henri Lafrance en est devenu président, en 2004. Lui, Monique Avoine et la quinzaine de membres de l’époque en ont fait un organisme provincial. Trois ans plus tard, l’organisme sans but lucratif rassemble près de 600 membres.

Une mission essentielle

L’AGPQ est vouée à la défense des droits des grands-parents et des petits-enfants. En effet, la réalité bafoue trop souvent l’article 611 du code civil qui précise: «Les pères et mères ne peuvent sans motifs graves faire obstacle aux relations personnelles de l’enfant avec ses grands-parents». Or, comme l’explique Monique Avoine, «à la suite de chicanes de famille, de séparations, de divorces, du remariage de l’un des parents, les grands-parents sont souvent privés du droit de voir leurs petits-enfants. Il y a aussi les cas de chantage — « si tu ne me donnes pas la maison, tu ne verras plus les petits » — et les décisions de la DPJ, laquelle, par exemple, envoie l’enfant dans une famille d’accueil pour adoption. Notre association travaille contre ça.

«Il est essentiel que les relations familiales soient maintenues parce que le rôle des grands-parents est très important, poursuit la vice-présidente. Il s’agit d’une relation de cœur à cœur; cet amour des grands-parents sécurise les enfants. Dans mes conférences, je leur dis qu’ils doivent prendre leur place, mais pas toute la place, s’ils veulent maintenir de bonnes relations avec leur enfant, leur gendre ou leur bru, en particulier dans les familles recomposées où la situation est souvent fragile.»

L’AGPQ est aussi ouverte à la famille élargie, qui comprend les tantes, les oncles, etc., qui peuvent eux aussi voir au bien-être de l’enfant. «L’important est que les enfants gardent et connaissent leurs racines pour conserver leur identité», insiste Monique Avoine.

Informer, défendre, accompagner

Informer, défendre, accompagner

Compte tenu du peu de moyens financiers dont elle dispose, l’AGPQ accomplit un travail colossal. «Souvent, les gens ne connaissent pas la loi, a constaté Monique Avoine. Nous les renseignons et les accompagnons dans leurs démarches.» Les familles disposent d’une ligne d’écoute, accessible dans tout le Québec. Elles sont invitées aux conférences et aux assemblées mensuelles qui ont lieu au siège social de l’Association, à Québec, et à la Maison du père, à Montréal; on y aborde, sous différents angles, la question des droits des grands-parents, y compris les moyens à prendre pour résoudre leurs problèmes. Souvent, une grand-mère qui a gagné sa cause présente son témoignage.

«Nous avons aussi monté un système de références constitué de psychologues et d’une banque d’avocats — dont certains de l’Aide juridique — dans tout le Québec, ajoute fièrement la vice-présidente. Nous travaillons également en collaboration avec plusieurs organismes, dont les Tables de concertation des aînés, la FADOQ, la Confédération des organismes familiaux du Québec, ainsi que tous les CLSC, qui nous envoient des grands-parents, comme le font aussi certains médecins et psychologues.»

La plupart des ces actions sont liées au dossier prioritaire sur lequel s’est penché l’AGPQ depuis 2005, soit la révision de la Loi sur la protection de la jeunesse, plus particulièrement le régime d’adoption. Les nombreuses démarches et le mémoire de l’AGPQ ont porté fruit plus rapidement que prévu: dès juillet 2007, une nouvelle loi entrait en vigueur suite au rapport du groupe de travail mis sur pied en 2006. Bien que les changements apportés ne répondent pas à toutes les demandes de l’Association, la loi atteint certains de ses objectifs. Ainsi, les grands-parents et les membres de la famille élargie jugés aptes auront désormais la faculté d’exercer une tutelle et ils seront appuyés par un soutien financier. Ceci ne diminue en rien le rôle d’information et de défense de l’AGPQ, puisque cette loi ne règle pas tous les problèmes…

Info: www.grands-parents.qc.ca

Mise à jour: décembre 2008

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