Règle générale…
On vous sollicite. Ne répondez pas. On vous offre du Viagra ou un antidépresseur ? Envoyez ces messages à la poubelle. Ils viennent très probablement d’entreprises intéressées davantage par votre argent ou vos renseignements personnels que par votre santé.
On vous promet un miracle. Méfiez-vous lorsque, sur un site Internet, on vous parle d’un médicament capable de soulager tous vos maux ou d’une cure susceptible de faire des miracles. Les promesses de ce genre ne tiennent pas la route…
On ne vous demande pas d’ordonnance alors qu’on le devrait. Le médicament que vous désirez vous procurer n’est pas en vente libre, il vous faut donc une ordonnance. Celle-ci, provenant d’un professionnel de la santé, est en quelque sorte la garantie que le médicament que vous prendrez est bien celui qu’il vous faut et qu’il est adapté à votre état de santé. Selon Manon Lambert, directrice générale et secrétaire de l’Ordre des pharmaciens du Québec, les entreprises qui n’exigent pas ce document contreviennent à la loi et sont irresponsables. Il faut donc les éviter.
On vous offre le médicament que vous prenez pour une fraction du prix que vous payez en pharmacie. Méfiez-vous. «Le coût des médicaments varie d’un pays à l’autre, mais cette différence ne dépasse jamais 30%, soutient Manon Lambert. Si le rabais que l’on vous offre est plus important, c’est qu’il ne s’agit pas du même produit.» Il peut s’agir d’un médicament contrefait; selon l’Organisation mondiale de la santé, c’est le cas de 50% des médicaments vendus à partir de sites douteux. Il est aussi possible que le médicament ne contienne pas l’ingrédient actif pour lequel il est recherché ou encore que sa concentration ne soit pas celle indiquée sur l’emballage. Plus grave encore : certains produits pourraient contenir des substances toxiques. En mars dernier, en Colombie Britannique, une femme est décédée après avoir pris un médicament acheté sur Internet; il contenait des métaux lourds…
Tout semble en règle
Dans tous les cas, effectuez certaines vérifications. Assurez-vous que la pharmacie virtuelle avec laquelle vous allez faire affaire a pignon sur rue (si ce n’est pas le cas, il vaut mieux aller voir ailleurs). Et, s’il s’agit d’une pharmacie canadienne, qu’elle vend des médicaments homologués au Canada, un DIN devrait y être apposé.
Pour plus de sûreté encore, vérifiez si la pharmacie a bel et bien une licence d’un organisme de réglementation; vous trouverez la liste des organismes de réglementation de plusieurs pays sur le site Internet de la National Association of Pharmacy Regulatory Authorities, au www.napra.org
Des précautions à prendre
Autre précaution : assurez-vous que le logo VIPPS (pour Verified Internet Pharmacy Practice Sites), y est apposé. Ce logo provient de la National Association of Boards of Pharmacy, une association américaine vouée à la protection du public. Selon cette association, il indique que la pharmacie se conforme à la législation de son pays et répond à certains critères, notamment en ce qui a trait à la protection de la vie privée et au processus utilisé pour authentifier les ordonnances et sécuriser leur transmission. Il indique également que les pharmaciens qui y travaillent peuvent être consultés par les internautes.
Un autre aspect à considérer : le pharmacien doit avoir en main le dossier de son client, car ce n’est qu’à cette condition qu’il pourra bien le conseiller. Lorsqu’un client arrive avec une nouvelle ordonnance, le pharmacien doit être en mesure de vérifier si le médicament prescrit lui convient et s’il n’y a pas d’interactions entre ce médicament et les autres qu’il prend déjà. «Les médicaments ne sont pas des biens de consommation comme les autres, dit Manon Lambert. Ils ne peuvent être vendus que par des pharmaciens compétents qui ont une assurance responsabilité, ce qui est une obligation au Québec.»
Le conseil donné par l’Ordre des pharmaciens du Québec ? Ne se procurer des médicaments par Internet qu’auprès des pharmaciens d’ici. «Certaines pharmacies bien connues offrent aux consommateurs la possibilité de commander leurs médicaments en ligne», dit Manon Lambert. La spécialiste suggère aussi de ne faire affaire qu’avec un seul pharmacien, toujours le même. «En ayant une relation continue avec son pharmacien, le consommateur sera mieux servi», dit-elle. Cela est particulièrement important pour les personnes qui prennent plusieurs médicaments.
mise à jour le 2007-12-17
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