À l’approche de l’hiver, les habitants du Saguenay-Lac-Saint-Jean ne rêvent pas, comme la plupart des Québécois, d’une plage dans le Sud, mais plutôt de leur cabane sur le fjord ou sur le lac. Et ils ont hâte, non pas de se mettre les pieds dans le sable, mais plutôt sur la bavette du poêle… en attendant que le poisson morde!
Bienvenue au royaume de la pêche blanche. Dès que l’hiver s’installe sur le majestueux fjord, on voit apparaître sur la blancheur du Saguenay le chapelet de quelque 1 700 petites cabanes multicolores qui forment, à certains endroits, de véritables villages.
La pêche blanche se pratique surtout dans le secteur de La Baie, à L’Anse Saint-Jean et à Rivière-Éternité. On y trouve trois gros sites de pêche (environ 1 400 cabanes) que les Saguenéens rejoignent en auto ou en motoneige. Ce sont de vrais villages avec un dépanneur pas loin et des rues baptisées Rue du Flétan, Rue de l’Éperlan… Le soir, ces villages s’enguirlandent de petites lumières, car on vient chouenner entre voisins et faire la fête autour des prises de la journée. On fait frétiller la morue fraîche dans le poêlon tout en se racontant des histoires de pêche… Certains Saguenéens élisent même domicile dans leur cabane pour l’hiver.
Et qu’est-ce qui mord sous la glace du fjord? Le sébaste, l’éperlan, la morue, le flétan du Groenland et parfois aussi le requin du Groenland. Imaginez l’excitation des pêcheurs lorsqu’un poisson de 300 lb (136 kg) vient mordre à la ligne et qu’il faut casser la glace pour le sortir! Les Saguenéens aiment tant la pêche blanche qu’ils organisent chaque année, à la fin de février, un festival de la pêche blanche ainsi qu’un concours de la plus belle prise.
Pêche, ski et raquette!
Cabanes au lac
Les Jeannois ont eux aussi leur cabane sur le lac. À Roberval, on a créé un village sur glace de près de 350 maisonnettes, réparties en 60 quartiers. On n’y pêche pas, mais on y vient pour prendre l’air et s’amuser en famille. Le site est entouré d’un anneau de glace et d’un sentier pédestre de 1 km chacun. «C’est un vrai village, avec son bureau municipal, affirme Jacques Dion, représentant de cette municipalité éphémère, qui est entouré de six conseillers municipaux et d’une grosse équipe de bénévoles.
Le Village sur glace de Roberval a ses propres règlements municipaux, son service des finances, son service des incendies, son service des relations publiques et même son journal. Un succès! Et les visiteurs s’y font chaque hiver de plus en plus nombreux. C’est une belle initiative, s’il faut en croire une lettre du psychiatre en chef de l’hôpital régional envoyée au maire du Village sur glace pour l’informer qu’il avait traité beaucoup moins de cas de dépression depuis la création de ce village. «Ça rapproche les gens, explique Jacques Dion. Ils viennent marcher, patiner, rencontrer les voisins.» Les visiteurs qui veulent dormir au Village sur glace ont à leur disposition des tentes prospecteurs et des petits chalets.
À la fin de mars, dès l’apparition des chauds rayons printaniers, tout le monde repart avec sa cabane, qui passera les trois prochaines saisons dans le fond de la cour, en attendant que revienne l’hiver. Quant à la pêche sur le fjord, elle se termine le 12 mars.
Ski et raquette
Les Saguenéens et les Jeannois aiment bien s’encabaner durant l’hiver, mais avec toute cette neige qui tombe sur la région, ils aiment aussi partir à l’assaut des paysages en raquette, en ski et en motoneige.
À moins de 30 minutes de Jonquière, d’Alma et de Roberval, la station du mont Lac-Vert, avec ses 780 pi (240 m) de dénivelé, offre 23 pentes aux skieurs et aux planchistes. Cette petite station de type familial se vante d’être le plus gros parc à neige de la région, la plus haute montagne éclairée et le plus gros parc à neige pour les glissades sur tube (une capacité de 400 tubes).
La plus haute montagne skiable tout court de la région est cependant le mont Édouard, à L’Anse Saint-Jean. Avec ses 463 pi (450 m) de dénivelé, la montagne offre 28 pistes aux skieurs de tout calibre. Un véritable village de type alpin est en train de s’implanter au pied de la montagne et sur son flanc. Une fois terminé, le complexe regroupera 450 maisons.
Au pied du mont Édouard, les visiteurs peuvent loger à la Maison Vébron, un petit hôtel de 18 chambres avec pièces communes et cuisine communautaire. Après le ski, ils peuvent s’offrir une détente optimale au spa nordique Édouard-Les-Bains, construit dans la montagne. Élaboré selon le concept thérapeutique qui allie le chaud et le froid, le nouveau spa offre bain de vapeur turc, sauna finlandais, chute, bassin d’eau froide et baignoires à remous.
Du côté des parcs!
Du côté des parcs
Dans l’arrondissement Chicoutimi, le parc de la Rivière-du-Moulin est un petit bijou à découvrir au cœur de la ville. Superbe pour la randonnée pédestre, la raquette et le ski de fond! Outre les différents tracés, on peut pratiquer son sport sur les méandres glacés de la rivière.
Pour vivre une expérience hors du commun, il faut se rendre au parc national des Monts-Valin, à 30 km au nord-est de l’arrondissement Chicoutimi. Et il faut voir la vallée des fantômes, tout à fait unique! Un véhicule à chenilles emmène les raquetteurs jusqu’au point de départ du sentier qui totalise 3 km jusqu’au sommet. Mais attention!, il faut de bonnes jambes et du souffle, car le sentier va toujours en montant. Les Monts-Valin reçoivent les précipitations de neige parmi les plus importantes au Québec. La neige s’y accumule dès la mi-octobre jusqu’à la mi-mai. Il peut y tomber 16 pi (5 m) de neige, comparé à 9 pi (2 m 80) dans la plaine du Saguenay. Comme la vallée des Fantômes est protégée des vents, la montagne repose dans un silence total. Les immenses sapins sont entièrement camouflés par une épaisse couche de neige molle, leur donnant l’allure de fantômes. Et lorsque le soleil se met de la partie, c’est féerique. Si le temps est clair, on peut observer du sommet du pic Dubuc (3 185 pi/980 m) l’immense panorama qui s’offre à nos yeux.
Dans le parc national des Monts-Valin, on peut également s’adonner au ski de randonnée et au ski nordique de courte ou longue randonnée. On peut dormir dans un refuge, dans une tente prospecteur ou encore dans un igloo.
Drôles d’animaux
Enfin, le Zoo de Saint-Félicien est un incontournable, même en hiver (ouvert durant les fins de semaine). On s’enveloppe dans une grosse couverture de laine et on prend place dans le petit train qui s’engage sur les sentiers de la nature. On y observe les animaux de la Boréalie dans leur habitat naturel: wapitis, orignaux, bisons, caribous, macaques japonais et ours polaires. C’est toujours un plaisir que d’assister à la collation de ces deux ours. De les voir plonger à l’eau pour capturer leurs poissons est un spectacle dont on ne se lasse pas!
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