Un peu d’iode fait beaucoup de bien!

Un peu d’iode fait beaucoup de bien!

Par Isabelle Huot docteure en nutrition

Crédit photo: iStock

Naturellement présent dans plusieurs aliments, l’iode est aussi ajouté à certains sels. Le corps humain en a grandement besoin. De combien, au juste, et pourquoi? Je vous dis tout.

L’iode est nécessaire à la production des hormones thyroïdiennes. Ces dernières ont une incidence entre autres sur la peau, les cheveux, les capacités mentales… Le bon fonctionnement de la glande thyroïde est essentiel pour se sentir bien.

L’agriculture parfois pointé du doigt

Les quantités d’iode contenues dans les cultures dépendent de la teneur en iode des sols. Certaines régions du monde ont des sols pauvres en iode, ce qui augmente le risque de carence chez les populations qui y vivent. Quand une personne ne consomme pas assez d’iode, la production d’hormones thyroïdiennes devient insuffisante et peut entraîner la formation d’un goître, soit une hypertrophie de la glande thyroïde. D’autres symptômes peuvent également être présents, tels une peau gonflée ou sèche et squameuse, une voix rauque, une diminution des fonctions mentales, des cheveux clairsemés et rêches, une mauvaise résistance au froid, voire un gain de poids.

Pour réduire le risque de carence en iode, plusieurs pays ont développé des programmes d’iodation du sel. Au Canada, l’ajout d’iode est obligatoire pour le sel de table ou à usage domestique depuis 1949. Pourquoi? Parce qu’un grand nombre de nos terres sont pauvres en iode.

En général, la carence en iode est rare dans les régions où le sel est iodé. Selon les résultats de l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS), une carence modérée en iode urinaire a été constatée chez 7% de la population pour la période de 2009 à 2011 (Statistique Canada, 2013).

Besoins quotidiens

Les adultes nécessitent 150 microgrammes (mcg) d’iode par jour, encore plus chez les femmes enceintes (220 mcg) et celles qui allaitent (290 mcg).

Il suffit de consommer 2,5 ml (1/2 c. à thé) de sel iodé par jour pour combler les besoins d’un adulte. Outre le sel iodé, les algues (ex.: nori, kombu, wakame), le poisson, les fruits de mer, les œufs et les produits laitiers (ex.: lait, yogourt) sont également de bonnes sources alimentaires d’iode.

Chez nous, le sel est-il iodé partout?

Le sel ajouté dans les aliments du commerce n’a pas l’obligation d’être iodé. En effet, selon l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), le sel et le sel de mer non iodés peuvent être utilisés comme ingrédients dans les aliments. De plus, le Règlement sur les aliments et drogues (RAD) stipule que lorsque le sel est utilisé comme ingrédient dans les aliments, ses constituants (ex.: iodure) n’ont pas à être indiqués sur l’étiquette. Il est donc difficile pour le consommateur de savoir si le sel ajouté à un aliment est iodé ou non.

Cuisiner à la maison avec des aliments dont la teneur en iode est riche ou avec un peu de sel iodé est donc une façon sensée d’intégrer de l’iode au menu. Ainsi, je vous invite à façonner mes délicieuses Croquettes de poisson style acras de morue, dont la recette est sur mon site web. Bon appétit!

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